Présidentielle du 31 octobre : Anaky appelle les Ivoiriens à sanctionner Gbagbo, ADO et Bédié

La langue de bois, ça n’existe pas chez Innocent Anaky Kobena, président du Mouvement des Forces d’avenir (Mfa). Samedi dernier, au siège de son parti, il a encore démontré qu’il n’est point un partisan des discours enrobés de diplomatie. Il a décoché des flèches dans toutes les directions, y compris celles de ses alliés du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Il a, en effet, estimé qu’il serait suicidaire de confier la gestion du pays à ceux qui ont une responsabilité dans la survenue de la crise que connaît le pays depuis le coup d’Etat de 1999. « Toutes les personnalités qui ont eu à être impliquées dans la survenue de la crise que nous vivons, il est à mon avis préférables qu’elles continuent d’apporter leur concours au développement de la Côte d’Ivoire à travers leurs conseils ou à travers les missions qu’on voudra leur confier. Mais pour ce qui est de la responsabilité au sommet de l’Etat, ce sera un entêtement suicidaire si on continue de miser sur elles. Ce que je dis est peut-être un peu cru mais, nous nous devons tous la vérité pour ne pas faillir à notre devoir », a-t-il martelé après avoir fait la genèse de la crise que le pays traverse. « Tous les problèmes de la Côte d’Ivoire ont commencé avec le coup d’Etat de 1999. Et, nous ne sommes pas encore sortis de la crise si le 31 octobre, nous n’avons pas en tête, ce qu’il faut éviter », a-t-il rappelé, dépeignant un tableau sombre de l’emploi, de l’école. Il a invité les Ivoiriens à porter leur choix sur lui lors de la prochaine présidentielle. « Je suis l’homme qu’il faut. Nous n’avons rien contre tel ou tel leader mais nous devons comprendre que nous avons plus que jamais besoin de faire un saut qualitatif pour que le pays retrouve la paix de manière durable pour que nous puissions nous occuper des vrais problèmes du pays », a-t-il poursuivi. Si l’on en croit le leader du Mfa, la bataille des radiations de la liste électorale constituent les prémices des affrontements qui pourraient émailler les prochains scrutins. « Il y a un risque de trouble voire de guerre civile. Ne nous le cachons pas, cette affaire de radiation est une guerre ouverte entre ces deux partis surtout entre ses deux leaders et, ce n’est pas bon. Il est évident qu’aucun des deux n’acceptera de reconnaître la victoire de l’autre », a prévenu le président du Mfa avant de cibler ses attaques spécifiquement contre Laurent Gbagbo. « Pour ces élections, Laurent Gbagbo et le Fpi sont totalement disqualifiés mais ils ont tout préparé pour faire un passage en force », a soutenu Innocent Anaky Kobena.

Pour lui, c’est l’opposition qui a fait le lit de Laurent Gbagbo au pouvoir. « C’est parce que les autres ont refusé de suivre le Mfa que Laurent Gbagbo est au pouvoir », a-t-il fustigé. Il a demandé à ses militants de faire campagne sous le slogan de la propreté du Mfa. « Ceux qui ont plus d’arguments, ce sont les militants du Mfa parce que nous n’avons pas de mauvais fardeau à décharger »

Marc Dossa