Après que les clameurs se sont tues, Frédéric Guédé Guina, ancien maire de Daloa, décédé le 4 août 2009, a enfin été inhumé, le samedi 4 dernier. C’est-à-dire, un an et un mois après sa mort. Que de péripéties ! Le temps a-t-il enfin eu raison du bras de fer familial alimenté par la politique ? En attendant que ces interrogations aient des réponses, il faut noter que le défunt a finalement été enterré au cimetière de Williamsville d’Abidjan, contrairement à sa volonté d’être inhumé au cimetière municipal de Daloa. A cet effet, l’équipe municipale qu’il dirigeait, avait construit une tombe dès sa mort pour accueillir sa dépouille. Mais contre toute attente, Gabriel Lohoury Guigui, le frère cadet de Guédé Guina qui s’opposait à cette décision, a réalisé à son tour une deuxième tombe à Débéguhé, leur village natal. L’épouse et les enfants qui avaient demandé le respect de la dernière volonté du disparu, se sont heurtés à l’opposition de Lohoury Guigui, soutenu par le village. La femme et les enfants décident alors que l’enterrement se fasse à Abidjan. Ce qui a nécessité la réalisation d’une troisième tombe à Williamsville. Finalement, la dépouille de l’ancien maire de Daloa se retrouve avec trois sépultures. Mais, là encore leur volonté d’inhumer Guédé Guina sera contrariée par une décision du procureur qui a empêché la récupération du corps. Il s’en est suivi un bras de fer judiciaire de plus d’un an entre les deux parties. La situation a eu son dénouement à la suite de la dernière visite du chef de l’Etat Laurent Gbagbo chez le président du Rassemblement des républicains (Rdr), Alassane Ouattara. Ce dernier n’a pas manqué de demander à son visiteur d’user de son pouvoir pour que le corps de son collaborateur soit livré à sa famille pour être mis en terre. C’est ce qui a été fait samedi dernier. Si l’enterrement s’est déroulé à Abidjan, la ville de Daloa a marqué sa présence à la grande séparation. Une forte délégation constituée de conseillers municipaux, des membres de son cabinet, des responsables locaux du Rdr et des différentes structures et mouvements de soutien, mais aussi des employés de la mairie, a fait le déplacement d’Abidjan, pour assister à la douloureuse séparation. Dans sa famille politique, l’évènement n’est pas passé inaperçu à Daloa. Au siège de son parti, le souvenir du disparu a plané sur la réunion hebdomadaire. La consternation se lisait sur tous les visages. Après lui avoir rendu un vibrant hommage, le dimanche 8 août dernier pour marquer l’an 1 de sa mort, vieux, vieilles et jeunes militants et de nombreux sympathisants du Rdr se sont rendus au siège de leur parti pour dire, à distance, leur adieu à celui qu’ils considérait comme un symbole du Rdr. Une fois encore, Guédé Guina a été pleuré. Et des prières ont été dites pour le repos de son âme. L’actuel maire, Me Kossougro Séry Emile qui était à Daloa depuis la veille de l’enterrement, n’a pas pu assister à l’ultime séparation à Abidjan. La journée d’hommage à l’ancien maire Rdr de Daloa, prévue le vendredi 10 septembre, a été reportée au samedi 2 octobre prochain.
Bayo Fatim à Daloa
Bayo Fatim à Daloa
