A un mois et une vingtaine de jours du scrutin présidentiel, l’équation des milices et autres groupes d’autodéfense demeure jusque-là un os dans la gorge du processus de sortie de crise. A l’Ouest et au Sud, les partisans du chef de l’Etat ont toujours les armes en bandoulière.
Le consensus entre les membres du dialogue inter ivoirien, lundi, autour de la liste électorale définitive ne conduit pas directement la Côte d’Ivoire aux élections comme sur des roulettes. Le démantèlement des milices reste un gros souci pour le chef du gouvernement, Guillaume Soro, qui veut donner des élections sans heurts et apaisées aux Ivoiriens.
L’une des exigences, en effet, de la classe politique ivoirienne contenues dans les Accords de Ouagadougou, c’est la sécurisation du processus de sortie de crise et, singulièrement, du processus électoral par le désarmement des ex-combattants et le démantèlement des milices.
Aujourd’hui, selon le porte-parole du chef du gouvernement, face à l’exigence du respect de la date du premier tour du scrutin présidentiel fixé au 31 octobre 2010, en dépit des insuffisances des moyens financiers, le Premier ministre, Guillaume Soro, a réussi à mobiliser la hiérarchie militaire des Fafn en vue de boucler, en un temps record, l’encasernement des Volontaires à l’armée nouvelle (Van) et la démobilisation des ex-combattants volontaires à la vie civile.
Et la prise de commandement des chefs de Groupements d’instruction (Gi) dans les 4 Gi en zones centre-nord-ouest (Cno) traduit, selon Méité Sindou, la décision de l’Accord de Ouagadougou.
Il a même conclu sur ce chapitre, dans son point de presse, vendredi, que le processus miliaire est achevé dans les zones placées sous l’influence de l’ex-rébellion.
Si le processus de désarmement, avec l’encasernement et de démobilisation de nombre d’éléments de l’ex-rébellion, a eu un succès certain, il n’en est pas de même du processus de démantèlement des milices. Ce processus, à tout point de vue, piétine.
A moins de deux petits mois des élections, les milices, à l’Ouest, sont encore en armes. Et les groupes d’auto-défense, ceux que le chef de l’Etat appelle les sportifs, n’ont pas mis fin à leur présence dans le quotidien des Abidjanais qu’ils continuent de terroriser.
Le porte-parole du Premier ministre, au cours de son point de presse, n’a pas manqué de dire que ce processus a besoin de souffle.
Il a rassuré que les jours à venir, le Premier ministre, Guillaume Soro, allait lui-même prendre à bras le corps cet autre volet important de l’Accord de Ouagadougou afin de permettre aux Ivoiriens d’aller aux urnes en toute quiétude.
«Si nous n’obtenons pas gain de cause, il n’y aura pas d’élections. Et nous prendrons toutes les dispositions militaires pour cela (…) Nous sommes pour la paix mais on ne fera pas la paix contre nous», menaçait, vendredi, Watchard Kédjébo, Pdt Cnlb, une ancienne milice proche du parti au pouvoir.
L’équation des milices toujours insoluble
Comme lui, bien d’autres chefs miliciens tiennent leurs hommes qu’ils n’hésiteront pas à lâcher le moment venu pour perturber l’issue du processus électoral.
De tout temps, le démantèlement des milices est la tête de turc du processus de désarmement. Les miliciens, notamment, ceux de la région de l’Ouest placés sous l’autorité de Maho Glofiéi louvoient avec le processus de démantèlement.
Sous le Premier ministre, Seydou Diarra, ils l’ont fait. Sous le Premier ministre, Charles Konan Banny, ils ont réitéré leur ferme volonté de ne pas se défaire de leurs armes.
Hormis quelques éléments qui ont compris que la voie de la réinsertion proposée par le Programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire (Pnrrc) était la seule voie de salut, le gros de la bande des groupes d’autodéfense s’est abonné au double jeu avec les autorités en charge du démantèlement. A Guiglo, par exemple, sous le Premier ministre, Charles Konan Banny, beaucoup d’éléments des groupes d’autodéfense sont allés se servir des fonds du filet de sécurité mis à la disposition des candidats au désarmement, sans lâcher les armes. Ils sont allés déposer les treillis et rangers usés et des pétoires hors d’usage alors que les vraies armes, leurs dotations, étaient précieusement planquées ailleurs. Lorsque Jean Luc Stalon, le chef d’alors de la section Démobilisation, désarmement et réinsertion de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci) a dû taper du poing sur la table pour arrêter l’opération et la supercherie. Il a estimé que le ratio combattants et armes déposées était très faible.
Les chefs des groupes se sont déchirés entre eux puisque bon nombre ont accusé le seigneur de Guiglo, Maho Glofiéi, d’avoir inscrit tout le monde, notamment, les membres de sa famille sur les listes des éléments à désarmer, sauf les «vrais» combattants. La suite des évènements va donner raison à Jean Luc Stalon car, le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, à l’avènement du Premier ministre, Guillaume Soro, est allé à Guiglo en personne mettre le feu à d’autres armes.
Mais, tous les observateurs savent que les armes parties en fumée ne représentent rien à côté des milliers d’autres disséminées dans la région par les cadres du parti au pouvoir aux temps forts de la crise armée.
Comment le Premier ministre, Guillaume Soro, va-t-il s’attaquer à ce fléau qui menace la sécurité des élections? Comment va-t-il s’y prendre pour convaincre ces bandes armées à l’Ouest et au Sud de mettre bas les armes pour que la Côte d’Ivoire aille sereinement aux élections? Tout le monde attend avec intérêt la prochaine prouesse du chef du gouvernement qui vient de remporter une victoire sur le chemin des élections en mettant les acteurs du dialogue inter ivoirien d’accord sur la liste électorale définitive.
K. Marras. D
Le consensus entre les membres du dialogue inter ivoirien, lundi, autour de la liste électorale définitive ne conduit pas directement la Côte d’Ivoire aux élections comme sur des roulettes. Le démantèlement des milices reste un gros souci pour le chef du gouvernement, Guillaume Soro, qui veut donner des élections sans heurts et apaisées aux Ivoiriens.
L’une des exigences, en effet, de la classe politique ivoirienne contenues dans les Accords de Ouagadougou, c’est la sécurisation du processus de sortie de crise et, singulièrement, du processus électoral par le désarmement des ex-combattants et le démantèlement des milices.
Aujourd’hui, selon le porte-parole du chef du gouvernement, face à l’exigence du respect de la date du premier tour du scrutin présidentiel fixé au 31 octobre 2010, en dépit des insuffisances des moyens financiers, le Premier ministre, Guillaume Soro, a réussi à mobiliser la hiérarchie militaire des Fafn en vue de boucler, en un temps record, l’encasernement des Volontaires à l’armée nouvelle (Van) et la démobilisation des ex-combattants volontaires à la vie civile.
Et la prise de commandement des chefs de Groupements d’instruction (Gi) dans les 4 Gi en zones centre-nord-ouest (Cno) traduit, selon Méité Sindou, la décision de l’Accord de Ouagadougou.
Il a même conclu sur ce chapitre, dans son point de presse, vendredi, que le processus miliaire est achevé dans les zones placées sous l’influence de l’ex-rébellion.
Si le processus de désarmement, avec l’encasernement et de démobilisation de nombre d’éléments de l’ex-rébellion, a eu un succès certain, il n’en est pas de même du processus de démantèlement des milices. Ce processus, à tout point de vue, piétine.
A moins de deux petits mois des élections, les milices, à l’Ouest, sont encore en armes. Et les groupes d’auto-défense, ceux que le chef de l’Etat appelle les sportifs, n’ont pas mis fin à leur présence dans le quotidien des Abidjanais qu’ils continuent de terroriser.
Le porte-parole du Premier ministre, au cours de son point de presse, n’a pas manqué de dire que ce processus a besoin de souffle.
Il a rassuré que les jours à venir, le Premier ministre, Guillaume Soro, allait lui-même prendre à bras le corps cet autre volet important de l’Accord de Ouagadougou afin de permettre aux Ivoiriens d’aller aux urnes en toute quiétude.
«Si nous n’obtenons pas gain de cause, il n’y aura pas d’élections. Et nous prendrons toutes les dispositions militaires pour cela (…) Nous sommes pour la paix mais on ne fera pas la paix contre nous», menaçait, vendredi, Watchard Kédjébo, Pdt Cnlb, une ancienne milice proche du parti au pouvoir.
L’équation des milices toujours insoluble
Comme lui, bien d’autres chefs miliciens tiennent leurs hommes qu’ils n’hésiteront pas à lâcher le moment venu pour perturber l’issue du processus électoral.
De tout temps, le démantèlement des milices est la tête de turc du processus de désarmement. Les miliciens, notamment, ceux de la région de l’Ouest placés sous l’autorité de Maho Glofiéi louvoient avec le processus de démantèlement.
Sous le Premier ministre, Seydou Diarra, ils l’ont fait. Sous le Premier ministre, Charles Konan Banny, ils ont réitéré leur ferme volonté de ne pas se défaire de leurs armes.
Hormis quelques éléments qui ont compris que la voie de la réinsertion proposée par le Programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire (Pnrrc) était la seule voie de salut, le gros de la bande des groupes d’autodéfense s’est abonné au double jeu avec les autorités en charge du démantèlement. A Guiglo, par exemple, sous le Premier ministre, Charles Konan Banny, beaucoup d’éléments des groupes d’autodéfense sont allés se servir des fonds du filet de sécurité mis à la disposition des candidats au désarmement, sans lâcher les armes. Ils sont allés déposer les treillis et rangers usés et des pétoires hors d’usage alors que les vraies armes, leurs dotations, étaient précieusement planquées ailleurs. Lorsque Jean Luc Stalon, le chef d’alors de la section Démobilisation, désarmement et réinsertion de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci) a dû taper du poing sur la table pour arrêter l’opération et la supercherie. Il a estimé que le ratio combattants et armes déposées était très faible.
Les chefs des groupes se sont déchirés entre eux puisque bon nombre ont accusé le seigneur de Guiglo, Maho Glofiéi, d’avoir inscrit tout le monde, notamment, les membres de sa famille sur les listes des éléments à désarmer, sauf les «vrais» combattants. La suite des évènements va donner raison à Jean Luc Stalon car, le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, à l’avènement du Premier ministre, Guillaume Soro, est allé à Guiglo en personne mettre le feu à d’autres armes.
Mais, tous les observateurs savent que les armes parties en fumée ne représentent rien à côté des milliers d’autres disséminées dans la région par les cadres du parti au pouvoir aux temps forts de la crise armée.
Comment le Premier ministre, Guillaume Soro, va-t-il s’attaquer à ce fléau qui menace la sécurité des élections? Comment va-t-il s’y prendre pour convaincre ces bandes armées à l’Ouest et au Sud de mettre bas les armes pour que la Côte d’Ivoire aille sereinement aux élections? Tout le monde attend avec intérêt la prochaine prouesse du chef du gouvernement qui vient de remporter une victoire sur le chemin des élections en mettant les acteurs du dialogue inter ivoirien d’accord sur la liste électorale définitive.
K. Marras. D