Les responsables de l’Université de Bouaké ne savent plus à quel saint se vouer à l’occasion de la prochaine rentrée académique. Selon un communiqué de la présidence de l’institution dont nous avons eu copie, l’avenir de cette institution est hypothéqué à cause de questions budgétaires. Nous exposons ici, les raisons, selon la présidence de ladite université, d’une catastrophe annoncée pour cette franchise qui, à sa création, était censée décongestionner le flux d’étudiants dans les universités d’Abidjan.
Selon ledit communiqué, l’Université de Bouaké-la-Neuve est en ce moment victime d’une asphyxie budgétaire. Cette Institution déjà sinistrée et délocalisée à Abidjan du fait de la crise militaro-politique qui secoue la Côte d’Ivoire depuis septembre 2002 peinait déjà à survivre. Logiquement, les responsables étaient en droit de s’attendre à ce que, cette institution éparpillée sur plusieurs sites à Abidjan avec plus de 18.000 étudiants et sur plusieurs villes (Abidjan, Bouaké, Korhogo) bénéficie d’un régime budgétaire particulier. Paradoxalement, elle a connu en mars 2010 une réduction drastique de son budget : tous les crédits affectés au titre II (investissement) lui ont été retirés en plus des ponctions profondes opérées sur le titre 1 (fonctionnement), notamment la formation professionnelle (heures complémentaires, vacations, encadrements de thèses de doctorat). Comme si cela ne suffisait pas, alors que les autorités de l’Université espéraient reléguer au passé l’exercice budgétaire cauchemardesque qui avait empêché toute l’année 2010 l’Université de se doter du minimum requis pour une formation de qualité, « une main invisible est venue retirer à cette institution les crédits contenus dans le projet de budget 2011 », se désespèrent les responsables. La conférence budgétaire n’ayant pas remis en cause l’enveloppe présentée par le projet de budget introduit par l’Université, les autorités universitaires s’étonnent qu’après coup, au lendemain de ladite conférence, d’une demande de réduction franchement asphyxiante du budget. Les instances de cette université, après plusieurs réunions, avaient prévenu depuis le mois d’août 2010 que les sommes dues aux enseignants au titre des années académiques 2008 et 2009 (heures complémentaires, vacations, soutenances de Thèses de Doctorat) ne pourront être payées si le budget, considérablement amaigri, restait en l’état. Aussi, avec les nouveaux bacheliers de 2010 qui génèrent nécessairement des coûts additionnels en heures complémentaires, sera-t-il impossible de payer les enseignements du 1er cycle pour l’année universitaire 2010-2011. Il faudra donc s’attendre pour les étudiants orientés à l’Université de Bouaké, comme leurs prédécesseurs dans certaines facultés à deux ans de retard sur leur scolarité pour les mêmes causes. « De toutes les façons, telles que les choses évoluent, si le schéma du budget est appliqué, les nouveaux bacheliers candidats à une inscription à l’Université de Bouaké au titre de l’Année universitaire 2010-2011 ne pourront pas y être accueillis », souligne la note. Pourtant, la Présidence de cette Institution avait déjà lancé plusieurs signaux alarmants sur cette question. Cette restriction va jusqu’à interdire l’achat de microphones pour les Amphithéâtres et de matériel pédagogique pour les grands groupes (amphi de mille personnes). L’Université menace donc de suspendre les cours magistraux au 1er cycle et même en Licence où les effectifs excèdent trois cents. On peut également imaginer qu’avec cette asphyxie budgétaire, le plan (triennal) de retour à Bouaké se trouve compromis. « Or, le retour de cette université sur son site naturel devrait être un indice fort de retour de la paix et de la confiance », indique le communiqué. Des indiscrétions parlent de tension avec les autorités du ministère de l’Economie et des Finances, responsables de cette répartition frustrante. Les différents syndicats dont la Fesci ont décidé, dans une synergie qui promet d’être exemplaire, d’utiliser tous les moyens légaux pour affronter cette volonté manifeste de nuire à l’institution, de tuer l’Université de Bouaké-la-Neuve en l’asphyxiant par le budget. Deux grandes rencontres pouvant se transformer en source de tension, sont annoncées pour cette semaine par les autorités universitaires : une assemblée générale réunissant tous les syndicats de l’enseignement supérieur et un Conseil d’Université avec pour seul ordre du jour : « la bataille budgétaire : la survie ou la mort ». Les jours à venir seront décisifs. Il s’agit d’éviter le pire en prenant des mesures correctives en cette période particulièrement sensible pour la Côte d’Ivoire
Olivier Guédé
Selon ledit communiqué, l’Université de Bouaké-la-Neuve est en ce moment victime d’une asphyxie budgétaire. Cette Institution déjà sinistrée et délocalisée à Abidjan du fait de la crise militaro-politique qui secoue la Côte d’Ivoire depuis septembre 2002 peinait déjà à survivre. Logiquement, les responsables étaient en droit de s’attendre à ce que, cette institution éparpillée sur plusieurs sites à Abidjan avec plus de 18.000 étudiants et sur plusieurs villes (Abidjan, Bouaké, Korhogo) bénéficie d’un régime budgétaire particulier. Paradoxalement, elle a connu en mars 2010 une réduction drastique de son budget : tous les crédits affectés au titre II (investissement) lui ont été retirés en plus des ponctions profondes opérées sur le titre 1 (fonctionnement), notamment la formation professionnelle (heures complémentaires, vacations, encadrements de thèses de doctorat). Comme si cela ne suffisait pas, alors que les autorités de l’Université espéraient reléguer au passé l’exercice budgétaire cauchemardesque qui avait empêché toute l’année 2010 l’Université de se doter du minimum requis pour une formation de qualité, « une main invisible est venue retirer à cette institution les crédits contenus dans le projet de budget 2011 », se désespèrent les responsables. La conférence budgétaire n’ayant pas remis en cause l’enveloppe présentée par le projet de budget introduit par l’Université, les autorités universitaires s’étonnent qu’après coup, au lendemain de ladite conférence, d’une demande de réduction franchement asphyxiante du budget. Les instances de cette université, après plusieurs réunions, avaient prévenu depuis le mois d’août 2010 que les sommes dues aux enseignants au titre des années académiques 2008 et 2009 (heures complémentaires, vacations, soutenances de Thèses de Doctorat) ne pourront être payées si le budget, considérablement amaigri, restait en l’état. Aussi, avec les nouveaux bacheliers de 2010 qui génèrent nécessairement des coûts additionnels en heures complémentaires, sera-t-il impossible de payer les enseignements du 1er cycle pour l’année universitaire 2010-2011. Il faudra donc s’attendre pour les étudiants orientés à l’Université de Bouaké, comme leurs prédécesseurs dans certaines facultés à deux ans de retard sur leur scolarité pour les mêmes causes. « De toutes les façons, telles que les choses évoluent, si le schéma du budget est appliqué, les nouveaux bacheliers candidats à une inscription à l’Université de Bouaké au titre de l’Année universitaire 2010-2011 ne pourront pas y être accueillis », souligne la note. Pourtant, la Présidence de cette Institution avait déjà lancé plusieurs signaux alarmants sur cette question. Cette restriction va jusqu’à interdire l’achat de microphones pour les Amphithéâtres et de matériel pédagogique pour les grands groupes (amphi de mille personnes). L’Université menace donc de suspendre les cours magistraux au 1er cycle et même en Licence où les effectifs excèdent trois cents. On peut également imaginer qu’avec cette asphyxie budgétaire, le plan (triennal) de retour à Bouaké se trouve compromis. « Or, le retour de cette université sur son site naturel devrait être un indice fort de retour de la paix et de la confiance », indique le communiqué. Des indiscrétions parlent de tension avec les autorités du ministère de l’Economie et des Finances, responsables de cette répartition frustrante. Les différents syndicats dont la Fesci ont décidé, dans une synergie qui promet d’être exemplaire, d’utiliser tous les moyens légaux pour affronter cette volonté manifeste de nuire à l’institution, de tuer l’Université de Bouaké-la-Neuve en l’asphyxiant par le budget. Deux grandes rencontres pouvant se transformer en source de tension, sont annoncées pour cette semaine par les autorités universitaires : une assemblée générale réunissant tous les syndicats de l’enseignement supérieur et un Conseil d’Université avec pour seul ordre du jour : « la bataille budgétaire : la survie ou la mort ». Les jours à venir seront décisifs. Il s’agit d’éviter le pire en prenant des mesures correctives en cette période particulièrement sensible pour la Côte d’Ivoire
Olivier Guédé