Le saviez-vous ? Fortuné est âgé de 48 ans ! Il aime la vie et nous raconte sa passion pour le théâtre et la comédie. Et s’il avoue être riche de ses relations, Akakpo Massé Fortuné jure de ne pas être un homme… fortuné.
Etes-vous un homme fortuné ?
(Large sourire) Non. C’est un joli prénom que mon père m’a donné. Je suis loin d’être fortuné.
Peut-être fortuné par vos relations…
Tout à fait ! Je peux dire que je suis fortuné par rapport au métier que je fais. A la sincérité des relations que j’ai avec certaines personnes aussi. Mais on ne le dit jamais assez. Tout le monde pense que la fortune est toujours en numéraires. On peut donc dire que je suis fortuné de mes relations et du beau métier que je fais.
Etes-vous comédien ou humoriste ?
Je me sens bien dans la peau de comédien. Je m’essaie souvent à l’humour mais j’avoue que ce n’est pas mon dada. Mon truc reste le théâtre et la comédie. C’est dans ce domaine que je me sens plus à l’aise.
Votre métier nourrit-il son homme ?
Par le passé, on disait non. Mais aujourd’hui, avec un minimum d’organisation,
on peut dire oui.
Que voulez-vous dire ?
En dehors de mon métier de comédien, j’assure des animations de cérémonies. Et j’avoue que cela me permet de m’en sortir. C’est même avec ça que je m’organise plus correctement.
Comment expliquez-vous le fait que les comédiens ivoiriens soient mal payés ?
Nous ne sommes pas au Burkina Faso ou au Mali où des moyens sont donnés à des réalisateurs. Ici, bien que nos réalisateurs soient bons, ils n’ont pas toujours la chance d’obtenir des fonds pour produire des films. S’il faut tourner un film tous les quatre ou cinq ans, c’est difficile. Dans le langage populaire, on dit « il faut daba » (littéralement « il faut manger »). Mais avec quoi allez-vous « daba » ?
Dans combien de films avez-vous déjà joué ?
(Il cherche) Une bonne dizaine. Le plus ancien s’est fait avec Philippe Bérard. C’était un film sur le SIDA avec Yves Zogbo Junior et Savan’ Allah. Le dernier film dans lequel j’ai joué, a pour nom « Virus II » avec Bleu Brigitte, Fanta Coulibaly, Onel’Mala et autres.
Racontez-nous votre histoire avec la comédie…
Tout a commencé depuis l’enfance. Mon père, paix à son âme, aimait l’humour. Comptable de formation certes, mais passionné de lecture. Il a travaillé dans une maison d’édition de la place ce qui a fait que j’avais des livres à ma disposition. Et j’ai fait de la lecture un passe-temps qui s’est révélé, par la suite, une bonne chose. Je vis dans un univers où il faut régulièrement lire et
cela me sert. Mon chemin a également croisé celui de John Djongoss.
L’artiste ?
Oui. J’étais en classe de 4è et John Djongoss était déjà comédien. Lors de ses répétitions, je lui tenais ses brochures afin qu’il répète ses textes. A tel point que je connaissais aussi bien ses textes que lui-même. J’étais pour lui une sorte de caisse de résonnance quand il voulait tester ma mémoire. Il a eu une carrière fulgurante de comédien puis de chanteur. J’ai toujours été à ses
côtés. C’est donc en l’accompagnant au théâtre de la cité à Cocody et en regardant faire Aka Kouassi Aimé Clément dit John Djongoss que j’ai aimé le métier. J’ai aussi côtoyé des monuments comme Bitty Moro, Bienvenu Neba, Atchori Memel, Antoine Soudé, Zahon Gabriel. Qui parle de John Djongoss parle aussi de Kassi Perpétue. C’était une belle paire. Plus tard, j’ai joué avec le groupe SOTHECA avant de faire mes preuves à « Quoi de neuf » ?
Justement, n’avez-vous pas l’impression de tourner en rond avec l’émission satirique « Quoi de neuf » ?
Non. «Quoi de neuf» est une émission satirique au même titre que « Faut pas fâcher ». Nous avons la confiance des responsables de la RTI qui veulent que nous appliquons un triptyque : apprendre-divertir-enseigner. Nous ne tournons pas rond. Nous tournons des films qui sont mis à la disposition de la Radio télévision ivoirienne (RTI) pour diffusion. La population ivoirienne regarde ses tares et se corrige. C’est de la satire que nous faisons. Si la RTI a les moyens de s’offrir de plus grandes productions, nous pourrons remplacer tous les téléfilms brésiliens par nos films avec tout ce que cela suppose comme budget.
Les techniciens sont-là, les hommes sont-là. Seuls les moyens manquent…
Dans le milieu des comédiens ivoiriens, avez-vous des amis ?
Oui. Ils sont tous mes amis. Je suis aussi à l’aise avec Jimmy Danger qu’avec Digbeu Cravate ou avec Bleu Brigitte. Nous nous rencontrons régulièrement lors de certaines créations artistiques.
Est-ce vrai que votre milieu est un panier à crabes ?
C’est un vrai panier à crabes. Tout le monde n’est pas toujours honnête. Vous prenez attache avec quelqu’un. Vous décidez de monter un spectacle. Malheureusement, certaines informations vous sont cachées. Du coup, vous n’avez pas les mêmes cagnottes. A sueur égale, le cachet n’est pas égal. Mais nous faisons avec. C’est la société même qui est comme ça. Aujourd’hui, le profit, le gain, la cupidité l’emportent sur toutes les autres valeurs. Oui, notre milieu est un panier à crabes mais les crabes sont toujours là et nagent toujours dans les eaux.
Etes-vous marié ?
Oui. J’ai eu la chance de rencontrer mon épouse Béatrice. Une femme formidable. J’avoue que je n’aurais pu continuer à faire ce que je fais si je n’avais pas une épouse aussi disponible, aussi aimante. Elle ne me prend pas la tête et m’épaule. C’est vrai qu’elle n’est pas une intellectuelle mais elle a un regard avisé et me fait certaines remarques pertinentes par rapport à certaines scènes.
Je suis marié et heureux.
Malgré votre statut d’homme marié, êtes-vous à l’abri des femmes ?
Les femmes aiment ceux qu’on voie. Mais il nous appartient de faire attention. Le sexe à outrance est très dangereux. Si quelqu’un sait bien gérer sa vie sentimentale et ses déboires conjugaux, il peut s’en sortir haut la main.
Comment vous y prenez-vous ?
Il faut faire la part des choses. On peut trébucher mais il faut savoir se relever. Je prends un exemple. Depuis trente ans, j’habite Cocody-centre. Je ne vais pas pourrir la vie de ma femme ou de mes enfants avec un comportement à aller draguer la fille du voisin. Ou alors à draguer une fille du quartier qui aura des attitudes arrogantes quand elle verra ma femme. Il ne faudrait pas que
votre plaisir soit un malheur pour les autres. Et puis, franchement, il est difficile de gérer une femme. Deux, trois ou quatre, c’est la porte ouverte à tous les excès.
Quels sont vos projets immédiats ?
C’est toujours des spectacles. Nous aurons bientôt un spectacle écrit par Guédégba Martin. Il s’agit d’humour et de comédie baptisé « Les cinquantaineux du cinquantenaire ». Ce spectacle sera produit par Max Diahi (Abidjan. comédiecom) avec des sponsors qu’il connaît. Il travaille beaucoup. Il veille à ce que l’humour et le théâtre ne périclitent pas. Je profite de vos colonnes
pour lui présenter mes condoléances (il a récemment perdu son père).
Entretien réalisé par Guy-Florentin Yaméogo
Etes-vous un homme fortuné ?
(Large sourire) Non. C’est un joli prénom que mon père m’a donné. Je suis loin d’être fortuné.
Peut-être fortuné par vos relations…
Tout à fait ! Je peux dire que je suis fortuné par rapport au métier que je fais. A la sincérité des relations que j’ai avec certaines personnes aussi. Mais on ne le dit jamais assez. Tout le monde pense que la fortune est toujours en numéraires. On peut donc dire que je suis fortuné de mes relations et du beau métier que je fais.
Etes-vous comédien ou humoriste ?
Je me sens bien dans la peau de comédien. Je m’essaie souvent à l’humour mais j’avoue que ce n’est pas mon dada. Mon truc reste le théâtre et la comédie. C’est dans ce domaine que je me sens plus à l’aise.
Votre métier nourrit-il son homme ?
Par le passé, on disait non. Mais aujourd’hui, avec un minimum d’organisation,
on peut dire oui.
Que voulez-vous dire ?
En dehors de mon métier de comédien, j’assure des animations de cérémonies. Et j’avoue que cela me permet de m’en sortir. C’est même avec ça que je m’organise plus correctement.
Comment expliquez-vous le fait que les comédiens ivoiriens soient mal payés ?
Nous ne sommes pas au Burkina Faso ou au Mali où des moyens sont donnés à des réalisateurs. Ici, bien que nos réalisateurs soient bons, ils n’ont pas toujours la chance d’obtenir des fonds pour produire des films. S’il faut tourner un film tous les quatre ou cinq ans, c’est difficile. Dans le langage populaire, on dit « il faut daba » (littéralement « il faut manger »). Mais avec quoi allez-vous « daba » ?
Dans combien de films avez-vous déjà joué ?
(Il cherche) Une bonne dizaine. Le plus ancien s’est fait avec Philippe Bérard. C’était un film sur le SIDA avec Yves Zogbo Junior et Savan’ Allah. Le dernier film dans lequel j’ai joué, a pour nom « Virus II » avec Bleu Brigitte, Fanta Coulibaly, Onel’Mala et autres.
Racontez-nous votre histoire avec la comédie…
Tout a commencé depuis l’enfance. Mon père, paix à son âme, aimait l’humour. Comptable de formation certes, mais passionné de lecture. Il a travaillé dans une maison d’édition de la place ce qui a fait que j’avais des livres à ma disposition. Et j’ai fait de la lecture un passe-temps qui s’est révélé, par la suite, une bonne chose. Je vis dans un univers où il faut régulièrement lire et
cela me sert. Mon chemin a également croisé celui de John Djongoss.
L’artiste ?
Oui. J’étais en classe de 4è et John Djongoss était déjà comédien. Lors de ses répétitions, je lui tenais ses brochures afin qu’il répète ses textes. A tel point que je connaissais aussi bien ses textes que lui-même. J’étais pour lui une sorte de caisse de résonnance quand il voulait tester ma mémoire. Il a eu une carrière fulgurante de comédien puis de chanteur. J’ai toujours été à ses
côtés. C’est donc en l’accompagnant au théâtre de la cité à Cocody et en regardant faire Aka Kouassi Aimé Clément dit John Djongoss que j’ai aimé le métier. J’ai aussi côtoyé des monuments comme Bitty Moro, Bienvenu Neba, Atchori Memel, Antoine Soudé, Zahon Gabriel. Qui parle de John Djongoss parle aussi de Kassi Perpétue. C’était une belle paire. Plus tard, j’ai joué avec le groupe SOTHECA avant de faire mes preuves à « Quoi de neuf » ?
Justement, n’avez-vous pas l’impression de tourner en rond avec l’émission satirique « Quoi de neuf » ?
Non. «Quoi de neuf» est une émission satirique au même titre que « Faut pas fâcher ». Nous avons la confiance des responsables de la RTI qui veulent que nous appliquons un triptyque : apprendre-divertir-enseigner. Nous ne tournons pas rond. Nous tournons des films qui sont mis à la disposition de la Radio télévision ivoirienne (RTI) pour diffusion. La population ivoirienne regarde ses tares et se corrige. C’est de la satire que nous faisons. Si la RTI a les moyens de s’offrir de plus grandes productions, nous pourrons remplacer tous les téléfilms brésiliens par nos films avec tout ce que cela suppose comme budget.
Les techniciens sont-là, les hommes sont-là. Seuls les moyens manquent…
Dans le milieu des comédiens ivoiriens, avez-vous des amis ?
Oui. Ils sont tous mes amis. Je suis aussi à l’aise avec Jimmy Danger qu’avec Digbeu Cravate ou avec Bleu Brigitte. Nous nous rencontrons régulièrement lors de certaines créations artistiques.
Est-ce vrai que votre milieu est un panier à crabes ?
C’est un vrai panier à crabes. Tout le monde n’est pas toujours honnête. Vous prenez attache avec quelqu’un. Vous décidez de monter un spectacle. Malheureusement, certaines informations vous sont cachées. Du coup, vous n’avez pas les mêmes cagnottes. A sueur égale, le cachet n’est pas égal. Mais nous faisons avec. C’est la société même qui est comme ça. Aujourd’hui, le profit, le gain, la cupidité l’emportent sur toutes les autres valeurs. Oui, notre milieu est un panier à crabes mais les crabes sont toujours là et nagent toujours dans les eaux.
Etes-vous marié ?
Oui. J’ai eu la chance de rencontrer mon épouse Béatrice. Une femme formidable. J’avoue que je n’aurais pu continuer à faire ce que je fais si je n’avais pas une épouse aussi disponible, aussi aimante. Elle ne me prend pas la tête et m’épaule. C’est vrai qu’elle n’est pas une intellectuelle mais elle a un regard avisé et me fait certaines remarques pertinentes par rapport à certaines scènes.
Je suis marié et heureux.
Malgré votre statut d’homme marié, êtes-vous à l’abri des femmes ?
Les femmes aiment ceux qu’on voie. Mais il nous appartient de faire attention. Le sexe à outrance est très dangereux. Si quelqu’un sait bien gérer sa vie sentimentale et ses déboires conjugaux, il peut s’en sortir haut la main.
Comment vous y prenez-vous ?
Il faut faire la part des choses. On peut trébucher mais il faut savoir se relever. Je prends un exemple. Depuis trente ans, j’habite Cocody-centre. Je ne vais pas pourrir la vie de ma femme ou de mes enfants avec un comportement à aller draguer la fille du voisin. Ou alors à draguer une fille du quartier qui aura des attitudes arrogantes quand elle verra ma femme. Il ne faudrait pas que
votre plaisir soit un malheur pour les autres. Et puis, franchement, il est difficile de gérer une femme. Deux, trois ou quatre, c’est la porte ouverte à tous les excès.
Quels sont vos projets immédiats ?
C’est toujours des spectacles. Nous aurons bientôt un spectacle écrit par Guédégba Martin. Il s’agit d’humour et de comédie baptisé « Les cinquantaineux du cinquantenaire ». Ce spectacle sera produit par Max Diahi (Abidjan. comédiecom) avec des sponsors qu’il connaît. Il travaille beaucoup. Il veille à ce que l’humour et le théâtre ne périclitent pas. Je profite de vos colonnes
pour lui présenter mes condoléances (il a récemment perdu son père).
Entretien réalisé par Guy-Florentin Yaméogo