Ils ne le savent pas encore, mais ils seront certainement amenés à chercher de nouvelles maisons très bientôt. Les policiers, c’est d’eux qu’il s’agit, vont devoir quitter leurs maisons si d’ici un mois, l’Etat ne règle pas les propriétaires. C’est en tout cas, l’ultimatum lancé par l’Union Nationale des propriétaires des maisons baillées des policiers. Hier, une forte délégation de cette union s’est rendue dans nos locaux pour dénoncer une situation qu’elle juge inacceptable. Selon M Souleymane Kanté, secrétaire général de l’union, l’Etat ivoirien doit 16 mois de loyer, soit 12 milliards de FCFA, à 6700 bailleurs de policiers repartis sur tout le territoire national. Une situation qui concerne 1201 policiers et qui met beaucoup ces propriétaires en difficulté. « Ces propriétaires sont pour la plupart des retraités qui n’ont que leurs maisons comme seul moyen de revenu. Les priver de ce revenu, c’est les priver de nourriture, de soins médicaux. Pis, avec la rentrée scolaire, ils n’ont aucun moyen pour scolariser leurs enfants », déplore M. Kanté. L’association, poursuit-il, a rencontré en vain le ministre de l’Intérieur, Désiré Tagro, et celui de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby. « Actuellement, nous sommes en contact avec le Directeur Général de la police, le général Brindou M’Bia. Il nous a rassurés qu’il avait rencontré le ministre Diby qui a promis de nous faire un versement consistant, il y a de cela deux semaines. Mais, nous n’avons rien vu. C’est pourquoi, nous lançons un cri du cœur en direction du Président de la République, afin qu’ils nous reçoivent. Car nous savons que ses collaborateurs ne lui disent pas la vérité », soutient le secrétaire général de l’union. En effet, pour ces propriétaires, il ne fait aucun doute que c’est le ministre Désiré Tagro qui refuse de les payer. « Avant son arrivée à la tête de ce département, nous étions régulièrement payés. Même quand il y avait des mois d’arriérés, tout était payé. Mais depuis que le ministre Tagro est arrivé, nous ne sommes plus payés. Soit il se fout de nous, soit il se soucie très peu du bien-être de ses collaborateurs. Sinon comment comprendre que les baux des militaires, gendarmes, douaniers et autres corps des FDS sont payés et non ceux des policiers », dénoncent-ils. En tout état de cause, ils ont donné un mois à l’Etat pour les régler, faute de quoi, ils résilieront les contrats.
Dao Maïmouna
Dao Maïmouna
