Le torchon brûle plus que jamais entre les bouchers autour de la fixation du prix de la viande. Les détaillants ont débrayé, jeudi, provoquant une perturbation des circuits de commercialisation. Les clients ont senti les contrecoups.
Ils sont fâchés, les bouchers-détaillants sont en colère. Signe de cette subite montée de fièvre, ils ne se sont pas rendus en masse hier jeudi à l’abattoir de Port-Bouet pour s’approvisionner en viande, provoquant une restriction au niveau de la distribution. Les «Maguida» entendent ainsi protester contre les prix de gros de la viande, jugés trop élevés. A l’abattoir, les bouchers cèdent le kilogramme de mouton entre 1.800 voire 2.300 Fcfa. Quant au bœuf, il sort à 1.600 Fcfa et parfois à 1.800 Fcfa. Les détaillants qui dénoncent des charges multiples, liées aux tracasseries routières et autres frais de transport, déclarent être lésés par ces tarifs qui érodent leurs marges de manœuvre et surtout ne permettent pas de réaliser de bons bénéfices. La population a souffert de cette situation. Au marché d’Adjamé-Extension, par exemple, il n’y avait qu’une dizaine de points de vente de viande. Conséquences, de longues files d’attente étaient visibles devant les étals. Un scénario déjà vu en janvier 2008 lorsque les bouchers avaient mené une grève du même type pendant quelques jours, dérangeant sérieusement l’approvisionnement des marchés. Le sevrage en viande a été total sur divers sites. Au niveau de l’abattoir, tout comme des guichets de vente situés au marché et au niveau des grilleurs de viande, l’on a pu observer que ce n’était pas l’effervescence des grands jours. Cet arrêt de travail a été relativement suivi dans les communes où de nombreux étals de bouchers-détaillants sont restés désespérément vides, obligeant les ménagères à se rabattre sur la volaille ou le poisson (fumé, séché ou de mer). Le poisson de mer importé, auparavant boudé par les ménagères pour son odeur ou son goût, a pu prendre une belle revanche. Et dans l’ensemble, les poissons importés ont vu leurs prix frémir. Ils étaient vendus entre 600 et 1.000 Fcfa le kilo, selon les variétés. A cause de cette pénurie, il a fallu débourser par endroits 1.000 à 1500 Fcfa pour un kilo toujours en fonction de la qualité de l’espèce. Mais ce luxe n’est pas à la portée de tout le monde à cause de l’extrême pauvreté des ménages. Les transporteurs qui interviennent dans ce créneau ont sauté sur l’occasion pour pratiquer des prix exorbitants.
En effet, ce fait inhabituel a dopé les marchés. A Yopougon-Sicogi, certains commerçants ont tiré les marrons du feu grâce aux spéculations. Ainsi, le kilogramme de viande de bœuf a été vendu à 2.300 voire à 2.500 Fcfa là où il aurait fallu 1.900 ou tout au plus 2.000 Fcfa. Mais, selon le président des syndicats de bouchers, Souleymane Lingané, rien n’est exagéré, les prix de gros pratiqués auxquels sont soumis les bouchers, sont raisonnables. Ces bouchers dénoncent le harcèlement dont ils sont victimes de la part des forces de l’ordre et surtout la boulimie des marchands de bétail. Ces derniers s’abritent derrière les frais élevés du convoyage. Toute une chaîne. Par rapport à ces différentes revendications perlées, plusieurs acteurs de la filière bétail et viande demandent au gouvernement d’agir vite. «Nous demandons aux autorités de prendre des dispositions adéquates et diligentes pour ramener la sérénité», implore Antoine Achi, un responsable des bouchers-détaillants. Pour l’heure, les négociations entre bouchers n’ont pas permis de dégager un consensus. Pis, le fil du dialogue semble avoir été rompu.
Lanciné Bakayoko
Ils sont fâchés, les bouchers-détaillants sont en colère. Signe de cette subite montée de fièvre, ils ne se sont pas rendus en masse hier jeudi à l’abattoir de Port-Bouet pour s’approvisionner en viande, provoquant une restriction au niveau de la distribution. Les «Maguida» entendent ainsi protester contre les prix de gros de la viande, jugés trop élevés. A l’abattoir, les bouchers cèdent le kilogramme de mouton entre 1.800 voire 2.300 Fcfa. Quant au bœuf, il sort à 1.600 Fcfa et parfois à 1.800 Fcfa. Les détaillants qui dénoncent des charges multiples, liées aux tracasseries routières et autres frais de transport, déclarent être lésés par ces tarifs qui érodent leurs marges de manœuvre et surtout ne permettent pas de réaliser de bons bénéfices. La population a souffert de cette situation. Au marché d’Adjamé-Extension, par exemple, il n’y avait qu’une dizaine de points de vente de viande. Conséquences, de longues files d’attente étaient visibles devant les étals. Un scénario déjà vu en janvier 2008 lorsque les bouchers avaient mené une grève du même type pendant quelques jours, dérangeant sérieusement l’approvisionnement des marchés. Le sevrage en viande a été total sur divers sites. Au niveau de l’abattoir, tout comme des guichets de vente situés au marché et au niveau des grilleurs de viande, l’on a pu observer que ce n’était pas l’effervescence des grands jours. Cet arrêt de travail a été relativement suivi dans les communes où de nombreux étals de bouchers-détaillants sont restés désespérément vides, obligeant les ménagères à se rabattre sur la volaille ou le poisson (fumé, séché ou de mer). Le poisson de mer importé, auparavant boudé par les ménagères pour son odeur ou son goût, a pu prendre une belle revanche. Et dans l’ensemble, les poissons importés ont vu leurs prix frémir. Ils étaient vendus entre 600 et 1.000 Fcfa le kilo, selon les variétés. A cause de cette pénurie, il a fallu débourser par endroits 1.000 à 1500 Fcfa pour un kilo toujours en fonction de la qualité de l’espèce. Mais ce luxe n’est pas à la portée de tout le monde à cause de l’extrême pauvreté des ménages. Les transporteurs qui interviennent dans ce créneau ont sauté sur l’occasion pour pratiquer des prix exorbitants.
En effet, ce fait inhabituel a dopé les marchés. A Yopougon-Sicogi, certains commerçants ont tiré les marrons du feu grâce aux spéculations. Ainsi, le kilogramme de viande de bœuf a été vendu à 2.300 voire à 2.500 Fcfa là où il aurait fallu 1.900 ou tout au plus 2.000 Fcfa. Mais, selon le président des syndicats de bouchers, Souleymane Lingané, rien n’est exagéré, les prix de gros pratiqués auxquels sont soumis les bouchers, sont raisonnables. Ces bouchers dénoncent le harcèlement dont ils sont victimes de la part des forces de l’ordre et surtout la boulimie des marchands de bétail. Ces derniers s’abritent derrière les frais élevés du convoyage. Toute une chaîne. Par rapport à ces différentes revendications perlées, plusieurs acteurs de la filière bétail et viande demandent au gouvernement d’agir vite. «Nous demandons aux autorités de prendre des dispositions adéquates et diligentes pour ramener la sérénité», implore Antoine Achi, un responsable des bouchers-détaillants. Pour l’heure, les négociations entre bouchers n’ont pas permis de dégager un consensus. Pis, le fil du dialogue semble avoir été rompu.
Lanciné Bakayoko