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Art et Culture Publié le samedi 9 octobre 2010 | Fraternité Matin

Musée / Mme Sylvie Memel Kassi : “C’est une exposition qui constitue un pan de l’histoire de notre pays”

© Fraternité Matin Par DR
Mme Sylvie Memel Kassi
Pourquoi une exposition sur le gouverneur Gustave Binger?

L’exposition sur le gouverneur Gustave Binger entre dans le cadre de notre vision, en tant qu’institution culturelle de grande portée (nationale et internationale) parce qu’aujourd’hui, le Musée des civilisations est en train de rejoindre les grands musées du monde par le type de ses collections et par sa politique culturelle propre. Une exposition sur Binger, parce que le moment s’y prête. Les relations entre la Côte d’Ivoire et la France sont très bonnes et c’est un projet que nous avons nourri depuis la fin de l’année 2007. Nous sommes donc en collaboration avec le musée de l’Isle-Adam (Val-d’Oise) en France qui se situe dans la région où est né et mort Gustave Binger.

Il était important pour nous que cet explorateur qui a marqué la vie de notre pays puisse aujourd’hui «revenir» pour se faire connaître des populations surtout des régions où il a vécu.

En un mot, vous ressuscitez Binger.

Nous ressuscitons, en effet, Binger. Et cela entre dans le cadre de nos événements historiques.

Car Binger, c’est un pan de l’histoire de la Côte d’Ivoire, des peuples africains.

Cette exposition va conférer une certaine notoriété à notre institution qui l’accueille dans le cadre de la politique d’expositions itinérantes dans tous les pays où l’explorateur a travaillé, mise en place par la Conservation du musée de l’Isle-Adam (Val-d’Oise).

Après le musée du District de Bamako (Mali), c’est au tour du Musée des civilisations de la Côte d’Ivoire de l’accueillir.

Le thème de votre exposition est : «l’Afrique en noir et blanc»...

Le thème se trouve dans l’intitulé de cette exposition historique sur l’explorateur Gustave Binger. Mais pour les besoins de la communication, nous avons dit «l’Afrique en noir et blanc», parce que c’est une exposition de photos et autres documents sur son parcours et les peuples qu’il a visités, les arts des différentes ethnies, les types d’habitations.

Il n’y a donc pas que Binger?

On y verra les photos qu’ils ont prises à l’époque, qui présentent les habitats traditionnels des peuples africains visités, il y a 100 ans voire plus et tout le carnet de voyage de l’explorateur. Cela a une valeur scientifique, historique que nous voulons présenter.

De plus en plus, on remarque que le musée a choisi d’organiser des expositions thématiques, pourquoi une telle option?

Le rôle du musée est aussi d’éduquer la masse. En choisissant des expositions thématiques, nous donnons la possibilité à toutes les personnes de se découvrir en tant que communauté mais aussi de voir que le musée traite des thèmes qui concernent la vie de la société. Parce qu’il a une fonction justement sociologique, ethno pratique. C’est donc ce qui explique cette option qui rejoint également l’aspiration de beaucoup de personnes et qui s’inscrit dans la politique d’animation des musées dans le monde entier.

Parlant des thèmes. Avant-hier, c’étaient les objets anciens avec la Russie, hier, le pagne avec les Hollandais aujourd’hui Binger. A quoi doivent s’attendre les visiteurs de votre structure demain?

L’option du musée est d’avoir un impact sur la vie des peuples au niveau national comme international par le truchement des expositions que nous organisons. Nous avons aussi l’ambition de nous faire connaître, d’inscrire le Musée des civilisations de Côte d’Ivoire sur la liste des grands musées dans le monde. Aujourd’hui, nous parlons de Binger, demain, il sera question d’une autre exposition avec un autre thème. Par exemple, tout juste après cette exposition, la semaine d’après nous allons en avoir une autre sur la musique traditionnelle depuis le temps précolonial jusqu’à aujourd’hui en passant par la période intermédiaire de la colonisation. L’exposition « Do ré mi fa sol la si do » ou « l’art musical de Côte d’Ivoire d’hier à aujourd’hui » est une initiative de la Fondation Tapa dont je suis la présidente et la Fondation Orange Côte d’Ivoire Télécom.

L’objectif est de montrer que la culture joue un rôle essentiel dans la vie, dans l’histoire de la civilisation des peuples.

Et justement, le musée rejoint la politique globale du ministère de la Culture et de la Francophonie.

Ces différentes expositions, les faites-vous seuls en tant que musée ou avez-vous des partenariats ?

L’exposition sur Binger a été initiée par la conservation du musée de l’Isle-Adam en collaboration avec le Musée des civilisations et aussi avec le service de coopération de l’ambassade de France et la bibliothèque de l’Université de Cocody. Nous avons également bénéficié de l’appui technique et financier de la Fondation Orange Côte d’Ivoire Télécom. Sans oublier un autre partenaire, la Bibliothèque nationale. Toutes ces structures, en dehors du partenaire financier, ont des éléments sur Binger, raison pour laquelle nous travaillons ensemble.

Combien de visiteurs attendez-vous et combien de photos avez-vous?

Nous avons une centaine de photos sorties d’un catalogue en comprenant plus de 900 qui accompagnent l’exposition. Nous aurons la présentation sur les panneaux et des stands de présentation de toutes ces images que la population pourra découvrir avec des textes qui pourront renseigner plus d’un sur la question.

Nous attendons beaucoup d’invités, il faut dire qu’il y a plusieurs partenaires, et chacun a sa liste d’invités. N’oublions pas qu’il y a le service de coopération de l’Ambassade de France, l’Université de Cocody avec les étudiants de toutes les facultés ; le ministère de la Culture et de la Francophonie, la Bibliothèque nationale et la Fondation Orange Côte d’Ivoire Télécom, le Centre culturel français (Ccf).

Nous tenons vraiment à remercier les partenaires et le ministre de tutelle pour sa large ouverture qui nous donne la possibilité de prendre de telles initiatives. Nous avons tous les encouragements pour aller de l’avant et faire connaître cette institution qui n’est pas toujours fréquentée.

Un appel à lancer?

Nous demandons aux populations de prendre d’assaut le Musée des civilisations pour connaître un autre pan de l’histoire de la Côte d’Ivoire dans les domaines des relations, des rapports de coopération avec les autres pays, notamment la France. L’exposition a un volet didactique. A ce titre, elle concerne tous les élèves et étudiants. Bref, tous ceux qui sont dans le domaine de l’enseignement, de la formation et tous ceux qui veulent en apprendre plus sur Binger. L’appel s’adresse également aux populations qui l’ont accueilli ici en terre ivoirienne dans les années 1887. Il s’agit des populations d’Abengourou, de Zaranou, Grand-Bassam, Tengréla, Bondoukou. Elles doivent effectuer le déplacement au musée pour découvrir leurs communautés d’antan.

C’est un signal fort, un évènement exceptionnel et historique que de découvrir notre culture d’il y a 100 ans, 200 ans.

Marie Chantal Obindé
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