Tiroirs à même le sol, placards et portes grandement ouverts, cartons vidés de leurs contenus, forte présence des éléments des forces de l’ordre qui interdisent à toute personne d’entrer ou de sortir. Tel est le spectacle qui s’offrait, hier matin, aux passants et aux riverains du Service technique de la mairie d’Adjamé. De 8h à 12h, les activités ont tourné au ralenti. Conduits par le commissaire Gueï, adjoint au commissaire du 3e arrondissement et le lieutenant Namory Fofana, de l’état-major du Centre de commandement des opérations de sécurités (CeCOS), une dizaine de policiers ont pris position autour de Service technique de la mairie pour une opération de perquisition. Selon le commissaire Gueï, une information anonyme faisait état de la présence de munitions en ces lieux. «On nous a dit que depuis 4h du matin, des munitions ont été stockés ici», explique le commissaire Gueï. C’est ainsi qu’une fois sur les lieux, les hommes du commissaire Gueï, se sont dirigés dans le bureau de Diaby Kassoum, commandant de la police municipale, où ils ont intimé l’ordre au propriétaire des lieux de les suivre. Refus poli du concerné. Qu’à cela ne tienne. La perquisition peut alors commencer. Après le bureau de commandant, c’est celui de Mlle Bah Delphine, qui connaîtra le même sort, ainsi que plusieurs autres bureaux. Partout, aucune trace de munition. En effet, après avoir fouillé de fond en comble tous les bureaux, après avoir renversé les cartons et vidé les tiroirs de leurs contenus, les hommes du commissaire du gouvernement, Ange Kessi, sont retournés bredouilles. Cette sortie n’étonne pas le premier magistrat de la commune d’Adjamé. «Nous savons qu’à l’approche de l’élection présidentielle, ce genre d’actes vont se multiplier. Mais nous n’allons pas nous laisser intimider», a-t-il averti. En réalité, selon le maire, c’est un coup qui a foiré. En effet, selon les agents, avant-hier et hier dans la soirée, des personnes se sont présentées au service technique avec le même objectif : y déposer des colis. «Ce matin, à 6h30, il y a trois personnes qui se sont présentés à nous. L’un d’eux nous a présenté sa carte professionnelle sur laquelle on pouvait lire qu’il est gendarme et nous a demandé de conserver son sac, le temps qu’il fasse des courses au marché. Nous avons répondu non», témoigne un agent de la police municipale. La veille, des personnes se seraient présentées dans la cour de la mairie à bord d’une Mercedes pour la même mission. Fort heureusement, de par leur vigilance, les agents municipaux ont fait avorter ce qui allait être un grossier montage et dont le pouvoir allait se servir pour accabler l’opposition et notamment le RDR.
Thiery Latt
Thiery Latt
