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Politique Publié le vendredi 15 octobre 2010 | L’expression

Echiquier - Intelligence et réalisme politique

Si le chef de l’Etat n’était pas intelligent, assurément, il n’aurait pas pu diriger durant dix longues années la Côte d’Ivoire. Il n’aurait pas pu faire face à l’ex-rébellion qui s’est muée au fil des ans en une force politique et militaire redoutable. En face, il y a un chef d’Etat intelligent qui a sorti des reliques de la guerre froide (sic) et du colonialisme, de vieilles recettes : la résistance contre le néocolonialisme, le néo-impérialisme. Passé les évènements de novembre 2004, le camp présidentiel, à quelques jours de la présidentielle, est confronté à une réalité : sur quoi mener la campagne alors que le bilan de ces dix années n’est guère reluisant ? Comment réussir une campagne électorale alors que la refondation s’est discréditée dans la gestion du pays à travers les scandales du café cacao, des déchets toxiques et tous les faits anecdotiques sur le train de vie du régime ? Comment gagner une élection quand les dignitaires du régime ont passé ces deux mandats à faire des discours, à construire des monuments ?
Gbagbo ayant mesuré la difficulté de la tâche, a porté le bleu de chauffe. Et avec Malick Coulibaly, son directeur de campagne, il essaie de faire oublier cette gestion chaotique et calamiteuse du pouvoir. En l’absence d’un bilan digne de son nom (Gbagbo n’est pas Luiz Inacio Lula), il a décidé de vendre sa personnalité, son intelligence. Il table sur sa valeur intrinsèque à défaut de résultats satisfaisants sur les conditions de vie des populations. Fini l’AMU, l’école gratuite pour tous, la santé à moindres frais. Ne votez que l’homme, semble dire LG. « La force ne peut pas mener quelqu’un au pouvoir. La preuve, ils ont voulu écourter mon mandat à deux ans, voilà 10 ans que je suis au pouvoir. Nous sommes à la veille des élections, restez dans vos partis politiques, mais choisissez quelqu’un qui est courageux, clairvoyant, intelligent et qui voit l’avenir de la Côte d’Ivoire », a affirmé Gbagbo lors de sa visite à Dimbokro. Les psychanalystes trouveront matière à réflexion.
Pour l’heure, la campagne du candidat-président se construit dans un ghetto lexical qui tourne autour du « courage », de la « prison », sans proposition concrète. Sans réalisme. En clair, le Woody demande aux Ivoiriens de choisir le courage et l’intelligence. Or si l’intelligence faisait le pouvoir, ce pays et bien d’autres qui cherchent jusque-là de nouveaux modèles de dirigeant, seraient tenus par des surdoués. Comme on le dit à Adjamé « Ce n’est ça qu’on mange ». Les grands discours démagogiques n’ont plus d’effet sur les populations, elles aussi intelligentes, qui ont su trouver des parades pour résister à la crise : soigner, éduquer, nourrir leurs enfants quand l’Etat ne pouvait plus leur offrir des équipements sociaux, éducatifs et des infrastructures. Il faudra donc inventer une nouvelle façon de faire la politique que les croque-en-jambe auxquels le champion du Fpi nous a habitués.
Ces principaux adversaires qui ont compris cette faiblesse, tirent sur la corde raide, l’attaquent sur son bilan désastreux. Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié proposent face à l’immobilisme, des programmes pour la communauté et non pour l’individu. C’est symptomatique de la gestion du pouvoir par le Fpi. En dix ans, des individus se sont enrichis au détriment de la masse laborieuse. En dix ans, des hommes sortis de la cuisse de Jupiter se sont emparés des richesses du pays et les ont dilapidées. Impunément. On ose espérer que l’intelligence des Ivoiriens fera le reste le 31 octobre, pour tourner la page de la refondation. Définitivement.
Assoumane Bamba
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