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Société Publié le lundi 18 octobre 2010 | Nord-Sud

Niamkey Koffi (porte-parole de Henri Konan Bédié) : “L’école gratuite est une promesse démagogique”

Niamkey Koffi, porte-parole du candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire(Pdci), Henri Konan Bédié, croit à une participation des parents pour une éducation de qualité en Côte d’Ivoire.

Pourrait-on avoir une école gratuite en Côte d’Ivoire, une fois le candidat du Pdci élu à la tête du pays?
L’école ne peut pas être gratuite. Les charges sociales sont élevées. Les bénéficiaires de l’enseignement doivent apporter une contribution. L’idée d’école gratuite a été une promesse démagogique.

L’inscription au primaire n’est pas payante, l’uniforme est libéralisé et les livres sont gratuitement distribués à la majorité des élèves.
Ce n’est pas pour autant que l’école est gratuite. L’école doit être à la portée de tous, malgré son coût. C’est une responsabilité que chaque parent doit assumer. Il ne faut pas faire croire aux parents qu’ils n’ont rien à acheter. C’est de la démagogie et du populisme. Je suis d’avis que les parents contribuent mais que ces contributions soient réglementées par l’Etat.

Dans une année scolaire, quel est le maximum qu’il faut demander à un parent d’élève ?
Le taux des cotisations nécessaires ne devrait pas excéder 2.000 ou 5.000 F Cfa. Nous savons que de nombreux parents d’élèves payent de 15 à 20 mille F Cfa. En plus, il y a des faux frais dus aux cours de renforcement. Nous dénonçons le silence coupable de l’administration.

Dans son dernier rapport sur l’école ivoirienne, la Banque mondiale relève que les 4% des dépenses publiques sont alloués à l’Education. Un apport relative­ment élevé comparativement à certains pays de la sous-région.
Les dépenses pour l’école doivent être contrôlées. Depuis 10 ans, les infrastructures demeurent insuffisantes ou se dégradent. La Banque mondiale a raison.

L’augmentation des frais d’inscription à l’université ne va-t-elle pas rendre l’école onéreuse?
Non. Il est impensable de maintenir les 6.000 Fcfa à l’heure actuelle. Tout homme politique doit être réaliste. Nous avons le devoir de dire la vérité, même si nous sommes dans l’opposition. En conservant les taux d’inscription à 6.000 Fcfa, on se retrouve dans un ghetto à l’université. Et cela est inacceptable. C’est un laisser-aller de la refondation.
Qu’aurait fait le Pdci en pareille situation ?
Le Pdci l’a déjà démontré.

A quel taux pourrait-on augmenter le droit d’inscription à l’université ?
Dans l’enseignement privé, la scolarité avoisine le million de Fcfa. Demander à ceux qui fréquentent le public de débourser 50 mille Fcfa, c’est 10 fois moins que ce qu’on demande dans le privé.

Mais l’université publique est réputée être celle des pauvres. 50 mille Fcfa. N’est ce pas trop élevé pour eux?
L’université de Côte d’Ivoire n’a jamais été l’université des pauvres. Il n’y a pas non plus d’université de riches. Les enfants qui sont dans les écoles privées, ne sont pas toujours ceux des riches. Ce qu’il faut rechercher, c’est la bonne formation des enfants de ce pays. Nous sommes pour des universités à la hauteur de leur mission. Nous pensons aussi que les 50 mille Fcfa sont à la portée des parents d’élèves qui veulent véritablement s’occuper de l’éducation de leurs enfants.

Vous-êtes donc d’accord avec le président Laurent Gbagbo qui plaidait récemment en faveur de cette augmentation ?
Je ne suis pas d’accord avec lui et je ne l’ai jamais été parce qu’il fonctionne avec démagogie en ce qui concerne l’école. Il avait promis de régler les problèmes de l’université avec une dizaine de milliards, s’il était élu. Et puis, on a rien vu. La nécessité de cette augmentation ne date pas d’aujourd’hui. C’est une idée des universitaires et non du Fpi. Dans l’opposition, Gbagbo s’y opposait de manière démagogique, en faisant de l’université d’Abidjan, une université de pauvres. L’université est devenue un ghetto, une espèce de poubelle où il est honteux de voir comment enseignants et étudiants sont traités.

Entretien réalisé par Nesmon De Laure
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