Les cent milliards FCFA payés par la société Trafigura à titre de dommage et intérêts à l’Etat de Côte d’Ivoire et aux victimes des déchets toxiques auront fait couler beaucoup d’encre et de salive mais presque en vain. Les projets annoncés tambour battant pour soulager les victimes et les populations n’ont pas tous été réalisés. Même les indemnisations ont été payées dans des conditions douteuses. Ce qui donne le sentiment aux victimes d’avoir été bernées.
A quoi ont servi les cent milliards payés par la société Trafigura à titre des dommages et indemnisation des victimes des déchets toxiques ? A ce jour, on peut difficilement se prononcer. En effet, les projets annoncés pour être financés par les fonds disponibles n’ont pas tous été réalisés. On se souvient pourtant que le Chef de l’Etat avait promis qu’il serait «sauvage» avec ceux qui ont permis que ces déchets soient déversés à Abidjan. Résultats aucun de ses proches liés à ce scandale n’est allé en prison. Mieux, se montrant préoccupé par ce drame, qui il faut le rappeler a fait 16 morts et plus de cent mille intoxiqués officiellement, avait également promis l’indemnisation des collectivités ayant subi des préjudices économique, sanitaire et écologique.
Une récupération politicienne
Quatre ans après, il faut noter avec regret que bien de projets annoncés n’ont pas été réalisés. Certes, l’hôpital militaire d’Abidjan, et le zoo ont une nouvelle clôture, bien de formations sanitaires comme celles d’Abobo, de Koumassi, de Marcory, de Port-Bouët on été transformées en hôpitaux généraux par le renforcement de leur plateaux techniques à hauteur de un milliard par formation sanitaire; ainsi que les CHU de Treichville (200 millions), Cocody (200 millions) Yopougon (200 millions), et la construction encore inachevée de l’hôpital général d’Angré (1 milliard FCFA). Mais tout ceci ne plaide pas en faveur d’une gestion diligente et transparente des fonds disponibles depuis quatre ans. Mieux vaut tard que jamais, dit-on, et les populations qui bénéficient déjà de ces quelques réalisations dans leur localité ont le droit de se réjouir. Mais le hic, c’est que le projet essentiel pour les victimes et même les populations qui ont inhalé ces produits toxiques n’a pas encore connu la pose de la première pierre quatre ans après. Il s’agit de la construction du centre de veille sanitaire et environnementale qui devrait être construit dans la commune d’Abobo pour un montant de 2,060 milliards FCFA. Non seulement quatre ans après le drame des déchets toxiques aucune étude scientifique n’a été initiée pour savoir à quoi la population est exposée sur le long terme mais le projet du centre de veille qui aurait dû être rapidement construit pour répondre à cette préoccupation est tout simplement occulté pour l’instant. Comme si l’on voulait que les Ivoiriens ignorent encore longtemps la vérité.
La question du suivi des victimes
Les projets déjà réalisés dans le cadre de cette catastrophe écologique ne sont pas les plus importants, du moins pour les victimes qui souffrent encore des séquelles des déchets toxiques. Et qui réclame depuis longtemps, en vain, une prise en charge médicale «Le plus important ce sont les effets à long terme. C’est le long terme qui reste plus dangereux parce que non seulement cela va conduire d’une manière sournoise à l’amoindrissement de la qualité de vie des gens et conditionnée l’apparition de maladies très graves comme le cancer, et les insuffisances rénales. Là où il y a une agression de la population de cet ordre-là, il faut s’attendre non seulement aux cadavres immédiats mais aussi aux cadavres qui vont apparaître plus tard et souvent malheureusement avec une perte de possibilité de lien à la cause initiale qui était le dépôt et la distribution de ces déchets toxiques. Voilà le grand danger pour la santé publique», prévient le Pr. Borges Pedro Eurico, Directeur du Programme de Recherches clinique, épidémiologique et environnement que nous avons rencontré.
Quatre ans après le déversement de ces déchets, quelles mesures le ministère de la santé a-t-il pris pour un suivi de l’impact des déchets toxiques sur la santé des populations ? Rien du tout. Et pourtant, l’apparition ces trois dernières années des bébés trisomiques, l’apparition des nouveaux types de cancer, la fréquence des fausses couches, des bébés mort-nés, ne sauraient êtres fortuits. Quand un chef d’Etat permet l’importation d’une cargaison mortifère (Probo Koala) dans son pays et joue par la suite les justiciers, il y a forcement de la comédie quelque part. Mais ce qui paraît le plus funeste, c’est que l’on veuille présenter, dans le cadre de la campagne électorale en cours, les quelques projets réalisés avec l’argent des morts et des victimes comme des réalisations à mettre à l’actif du président Candidat Laurent Gbagbo. De qui se moque-t-on? Le drame du Probo Koala n’est qu’un aléa survenu de façon criminelle et les projets de l’argent de Trafigura ne sauraient être mis à l’actif des réalisations du candidat Laurent Gbagbo. Notre conviction, est qu’il est funeste de vouloir d’une manière où d’une autre tirer profit de la souffrance que l’on a délibérément causé aux Ivoiriens.
Alexandre Lebel Ilboudo
A quoi ont servi les cent milliards payés par la société Trafigura à titre des dommages et indemnisation des victimes des déchets toxiques ? A ce jour, on peut difficilement se prononcer. En effet, les projets annoncés pour être financés par les fonds disponibles n’ont pas tous été réalisés. On se souvient pourtant que le Chef de l’Etat avait promis qu’il serait «sauvage» avec ceux qui ont permis que ces déchets soient déversés à Abidjan. Résultats aucun de ses proches liés à ce scandale n’est allé en prison. Mieux, se montrant préoccupé par ce drame, qui il faut le rappeler a fait 16 morts et plus de cent mille intoxiqués officiellement, avait également promis l’indemnisation des collectivités ayant subi des préjudices économique, sanitaire et écologique.
Une récupération politicienne
Quatre ans après, il faut noter avec regret que bien de projets annoncés n’ont pas été réalisés. Certes, l’hôpital militaire d’Abidjan, et le zoo ont une nouvelle clôture, bien de formations sanitaires comme celles d’Abobo, de Koumassi, de Marcory, de Port-Bouët on été transformées en hôpitaux généraux par le renforcement de leur plateaux techniques à hauteur de un milliard par formation sanitaire; ainsi que les CHU de Treichville (200 millions), Cocody (200 millions) Yopougon (200 millions), et la construction encore inachevée de l’hôpital général d’Angré (1 milliard FCFA). Mais tout ceci ne plaide pas en faveur d’une gestion diligente et transparente des fonds disponibles depuis quatre ans. Mieux vaut tard que jamais, dit-on, et les populations qui bénéficient déjà de ces quelques réalisations dans leur localité ont le droit de se réjouir. Mais le hic, c’est que le projet essentiel pour les victimes et même les populations qui ont inhalé ces produits toxiques n’a pas encore connu la pose de la première pierre quatre ans après. Il s’agit de la construction du centre de veille sanitaire et environnementale qui devrait être construit dans la commune d’Abobo pour un montant de 2,060 milliards FCFA. Non seulement quatre ans après le drame des déchets toxiques aucune étude scientifique n’a été initiée pour savoir à quoi la population est exposée sur le long terme mais le projet du centre de veille qui aurait dû être rapidement construit pour répondre à cette préoccupation est tout simplement occulté pour l’instant. Comme si l’on voulait que les Ivoiriens ignorent encore longtemps la vérité.
La question du suivi des victimes
Les projets déjà réalisés dans le cadre de cette catastrophe écologique ne sont pas les plus importants, du moins pour les victimes qui souffrent encore des séquelles des déchets toxiques. Et qui réclame depuis longtemps, en vain, une prise en charge médicale «Le plus important ce sont les effets à long terme. C’est le long terme qui reste plus dangereux parce que non seulement cela va conduire d’une manière sournoise à l’amoindrissement de la qualité de vie des gens et conditionnée l’apparition de maladies très graves comme le cancer, et les insuffisances rénales. Là où il y a une agression de la population de cet ordre-là, il faut s’attendre non seulement aux cadavres immédiats mais aussi aux cadavres qui vont apparaître plus tard et souvent malheureusement avec une perte de possibilité de lien à la cause initiale qui était le dépôt et la distribution de ces déchets toxiques. Voilà le grand danger pour la santé publique», prévient le Pr. Borges Pedro Eurico, Directeur du Programme de Recherches clinique, épidémiologique et environnement que nous avons rencontré.
Quatre ans après le déversement de ces déchets, quelles mesures le ministère de la santé a-t-il pris pour un suivi de l’impact des déchets toxiques sur la santé des populations ? Rien du tout. Et pourtant, l’apparition ces trois dernières années des bébés trisomiques, l’apparition des nouveaux types de cancer, la fréquence des fausses couches, des bébés mort-nés, ne sauraient êtres fortuits. Quand un chef d’Etat permet l’importation d’une cargaison mortifère (Probo Koala) dans son pays et joue par la suite les justiciers, il y a forcement de la comédie quelque part. Mais ce qui paraît le plus funeste, c’est que l’on veuille présenter, dans le cadre de la campagne électorale en cours, les quelques projets réalisés avec l’argent des morts et des victimes comme des réalisations à mettre à l’actif du président Candidat Laurent Gbagbo. De qui se moque-t-on? Le drame du Probo Koala n’est qu’un aléa survenu de façon criminelle et les projets de l’argent de Trafigura ne sauraient être mis à l’actif des réalisations du candidat Laurent Gbagbo. Notre conviction, est qu’il est funeste de vouloir d’une manière où d’une autre tirer profit de la souffrance que l’on a délibérément causé aux Ivoiriens.
Alexandre Lebel Ilboudo