Commandant Gnatoa Marc, commandant supérieur des forces spéciales du front de sécurité du centre ouest et ses éléments sont très amers en ce moment. Et ce, après leur rendez vous manqué avec le profilage. Replié depuis quelques jours à Lakota, il sensibilise ses éléments pour un vote sanction contre Laurent Gbagbo.
Vous étiez à Abidjan, qu'est-ce qui explique aujourd'hui votre présence à Lakota ?
J'étais à Abidjan parce que selon l'accord politique de Ouagadougou, on devrait démanteler nos éléments deux mois avant l'élection présidentielle. Et compte tenu des difficultés que nous rencontrons sur le terrain, on a essayé de rencontrer toutes les autorités du pays, notamment les ministres de la Défense, de la Sécurité, le Cci et le Pnrrc. Depuis le 18 septembre, on nous a dit que le profilage se fera à compter du 02 octobre. Le Flgo devrait être profilé du 3 au 4 octobre. C'est le programme qu'ont présenté le Cci, le Pnrrc et le service civique. Le 28 septembre, à notre grande surprise, le lieutenant colonel Attoumgbré Joseph, chef de la planification du Cci, nous appelle pour nous signifier que le profilage est arrêté. Nous lui avons dit, vous nous avez communiqué un programme et les autorités administratives ont été informées de votre arrivée dans les différentes zones occupées par le Flgo et le Gpp, comment se fait-il que le profilage est arrêté ? Il nous a dit que c'est la hiérarchie qui l'a rappelé à l'ordre. Il est rentré dans sa base à Yamoussoukro. A partir de cette date, nous avons mené des démarches. Le ministre de la Défense nous a reçus le 5 octobre dernier. Il nous a rassurés que tout allait être mis en œuvre pour que ce profilage ait lieu, parce que les jeunes qui ont défendu la Côte d'Ivoire ne doivent pas être oubliés. Il a demandé un délai de 7 jours. Nous avons attendu jusqu'au 12 et on a vu que le délai était passé. En ce moment-là, nous nous sommes retrouvés, et on a décidé qu'au delà du 27 octobre, tous les groupes d'auto défense et les miliciens de Côte d'Ivoire doivent prendre leur responsabilité vis-à-vis du camp présidentiel. Parce que nous avons défendu le camp présidentiel, et si les rebelles qui ont balafré, qui ont violé et qui ont tué ont été pris en compte, ce ne sont pas les groupes d'auto défense qui ne vont pas être pris en compte. Donc au delà du 27 octobre, ces groupes doivent prendre leur responsabilité.
Que voulez-vous dire précisément ?
Nous allons boycotter les élections, nous allons faire un vote sanction contre le camp présidentiel. Parce que nous avons combattu pour la république et la république ne veut pas être reconnaissante envers ces enfants qui ont fait qu'ils sont encore au pouvoir. Nous sommes en train de sillonner toutes nos zones pour lancer un appel au vote sanction. Que tous ceux qui se reconnaissent dans les groupes d'auto défense fassent des votes sanctions contre Laurent Gbagbo.
Quels sont les groupes concernés par cet appel ?
Il y a le Flgo, le Miloci, la Force Lima, à Yamoussoukro, il y a les scorpions guetteurs, au niveau du centre ouest, nous avons le Gpp, le Ggr, le Fbi et tous les groupes qui sont à Abidjan. À partir du 27, nous allons prendre nos responsabilités. Si nos problèmes ne sont pas réglés, nous allons faire un vote sanction contre Laurent Gbagbo. Pour les villes qui n'ont pas été profilées telles que Gagnoa, Ouragahio, Bayota, Guibéroua, Zikisso, Guitry, Yokoboué et Tiassalé, les éléments n'auront pas leur 5 00 000F. Puisque l'accord de Ouaga dit que tous ceux qui ont été profilés doivent percevoir la somme de 5 00 000F.
Qui vous a fait les promesses ?
Dans le camp présidentiel, que ce soit le président Laurent Gbagbo jusqu'au petit fonctionnaire de la présidence, tout le monde sait que les groupes d'auto défense existent. Et que ces groupes ont été à leur solde. Nous nous demandons si ce camp se reconnait en nous. Parce que nous nous reconnaissons en ce camp. Mais à partir du 27 octobre, on ne se reconnaitra plus en eux.
N'allez-vous pas du tout prendre part au vote, ou alors, que comptez-vous faire ?
Il y a beaucoup de candidats. Le président Bédié a déjà dirigé le pays. Il a fait ses preuves. En dehors de lui, nous ne voyons personne d'autre. Si nous ne votons pas pour Gbagbo, nous allons voter pour le président Bédié. Et comme le président Gbagbo vient à Lakota demain, nous allons nous retrouver ici pour empêcher son arrivée, pour nous faire entendre. Pour lui dire que nous n'avons pas été profilés. Demain, nous allons dormir au corridor de Lakota avec nos pancartes et nos banderoles pour nous faire entendre. Et le samedi, cette même jeunesse va rester à Lakota pour accueillir le président Bédié. Parce que le camp présidentiel nous a rejetés. Nous allons vers Bédié pour lui dire, nous allons te voter et demain, tu vas régler notre problème.
Interview réalisée au téléphone
par Patrice Yao
Coll : Jules Claver Aka
Vous étiez à Abidjan, qu'est-ce qui explique aujourd'hui votre présence à Lakota ?
J'étais à Abidjan parce que selon l'accord politique de Ouagadougou, on devrait démanteler nos éléments deux mois avant l'élection présidentielle. Et compte tenu des difficultés que nous rencontrons sur le terrain, on a essayé de rencontrer toutes les autorités du pays, notamment les ministres de la Défense, de la Sécurité, le Cci et le Pnrrc. Depuis le 18 septembre, on nous a dit que le profilage se fera à compter du 02 octobre. Le Flgo devrait être profilé du 3 au 4 octobre. C'est le programme qu'ont présenté le Cci, le Pnrrc et le service civique. Le 28 septembre, à notre grande surprise, le lieutenant colonel Attoumgbré Joseph, chef de la planification du Cci, nous appelle pour nous signifier que le profilage est arrêté. Nous lui avons dit, vous nous avez communiqué un programme et les autorités administratives ont été informées de votre arrivée dans les différentes zones occupées par le Flgo et le Gpp, comment se fait-il que le profilage est arrêté ? Il nous a dit que c'est la hiérarchie qui l'a rappelé à l'ordre. Il est rentré dans sa base à Yamoussoukro. A partir de cette date, nous avons mené des démarches. Le ministre de la Défense nous a reçus le 5 octobre dernier. Il nous a rassurés que tout allait être mis en œuvre pour que ce profilage ait lieu, parce que les jeunes qui ont défendu la Côte d'Ivoire ne doivent pas être oubliés. Il a demandé un délai de 7 jours. Nous avons attendu jusqu'au 12 et on a vu que le délai était passé. En ce moment-là, nous nous sommes retrouvés, et on a décidé qu'au delà du 27 octobre, tous les groupes d'auto défense et les miliciens de Côte d'Ivoire doivent prendre leur responsabilité vis-à-vis du camp présidentiel. Parce que nous avons défendu le camp présidentiel, et si les rebelles qui ont balafré, qui ont violé et qui ont tué ont été pris en compte, ce ne sont pas les groupes d'auto défense qui ne vont pas être pris en compte. Donc au delà du 27 octobre, ces groupes doivent prendre leur responsabilité.
Que voulez-vous dire précisément ?
Nous allons boycotter les élections, nous allons faire un vote sanction contre le camp présidentiel. Parce que nous avons combattu pour la république et la république ne veut pas être reconnaissante envers ces enfants qui ont fait qu'ils sont encore au pouvoir. Nous sommes en train de sillonner toutes nos zones pour lancer un appel au vote sanction. Que tous ceux qui se reconnaissent dans les groupes d'auto défense fassent des votes sanctions contre Laurent Gbagbo.
Quels sont les groupes concernés par cet appel ?
Il y a le Flgo, le Miloci, la Force Lima, à Yamoussoukro, il y a les scorpions guetteurs, au niveau du centre ouest, nous avons le Gpp, le Ggr, le Fbi et tous les groupes qui sont à Abidjan. À partir du 27, nous allons prendre nos responsabilités. Si nos problèmes ne sont pas réglés, nous allons faire un vote sanction contre Laurent Gbagbo. Pour les villes qui n'ont pas été profilées telles que Gagnoa, Ouragahio, Bayota, Guibéroua, Zikisso, Guitry, Yokoboué et Tiassalé, les éléments n'auront pas leur 5 00 000F. Puisque l'accord de Ouaga dit que tous ceux qui ont été profilés doivent percevoir la somme de 5 00 000F.
Qui vous a fait les promesses ?
Dans le camp présidentiel, que ce soit le président Laurent Gbagbo jusqu'au petit fonctionnaire de la présidence, tout le monde sait que les groupes d'auto défense existent. Et que ces groupes ont été à leur solde. Nous nous demandons si ce camp se reconnait en nous. Parce que nous nous reconnaissons en ce camp. Mais à partir du 27 octobre, on ne se reconnaitra plus en eux.
N'allez-vous pas du tout prendre part au vote, ou alors, que comptez-vous faire ?
Il y a beaucoup de candidats. Le président Bédié a déjà dirigé le pays. Il a fait ses preuves. En dehors de lui, nous ne voyons personne d'autre. Si nous ne votons pas pour Gbagbo, nous allons voter pour le président Bédié. Et comme le président Gbagbo vient à Lakota demain, nous allons nous retrouver ici pour empêcher son arrivée, pour nous faire entendre. Pour lui dire que nous n'avons pas été profilés. Demain, nous allons dormir au corridor de Lakota avec nos pancartes et nos banderoles pour nous faire entendre. Et le samedi, cette même jeunesse va rester à Lakota pour accueillir le président Bédié. Parce que le camp présidentiel nous a rejetés. Nous allons vers Bédié pour lui dire, nous allons te voter et demain, tu vas régler notre problème.
Interview réalisée au téléphone
par Patrice Yao
Coll : Jules Claver Aka