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Économie Publié le vendredi 5 novembre 2010 | Le Nouveau Réveil

Ahoua Diby Côme (opérateur économique et militant du Fpi) : “Mes dons de 35 millions F destinés à la Présidence ont disparu”

Originaire de Moapé (Adzopé), Ahoua Diby Côme est militant du Front populaire ivoirien (Fpi depuis 1988) et opérateur économique. Après un séjour en Europe (France), il dit être rentré définitivement en Côte d'Ivoire pour ses affaires. Depuis le 22 mars 2008, il a expédié un conteneur de dons d'une valeur de 35 millions F destinés à la présidence ivoirienne, sans suite. Récemment, à notre rédaction, il nous a conté son calvaire.

Quelles sont les raisons de votre visite ?
Je voudrais faire savoir que depuis mars 2008, j'ai expédié un conteneur de dons qui comprenait une dizaine de matelas, de vélos, fauteuils roulants pour handicapés, des béquilles, des dizaines de cartons de vêtements, des fauteuils pour bureaux, des machines à laver, des cartons de chaussures d'une valeur d'au moins 35 millions de francs F , soit 55.250.000 euros.

Que se passe-t-il alors ?
Depuis que je suis arrivé en 2009, je me suis rendu à la présidence. J'ai posé la question de savoir à Mme Amessan, conseillère du président Gbagbo, où nous en sommes avec les conteurs de dons que j'ai expédiés. Elle m'a dit que tout était en bonne marche et qu'il n'y a avait pas de problème et que je serai reçu par le couple présidentiel qui allait me remercier. J'attends et je continue d'attendre et toujours pas de suite. C'est ainsi qu'elle m'a présenté à M. Monnet qui serait un transitaire de la Présidence et Mme Allany. Ces deux personnes qui m'ont été présentées seraient des transitaires. C'est ainsi que j'ai dit que je suis militant et je soutiens toujours mon parti. A Paris, j'ai pu rencontrer Mme Ohouochi qui est une sœur à nous et à qui j'ai soumis le projet de dons. Parce qu'avec la crise, on s'est rendu compte que la population a tout perdu et il fallait vraiment lui venir en aide.

Les dons étaient-ils destinés à la population ou au couple présidentiel ?
Lorsque j'ai soumis le projet à Mme Ohouochi, elle m'a dit de mettre l'adresse de la présidence et que lorsque le conteneur arrivera à destination, tous les nécessaires seront faits pour être remis au couple présidentiel. Je serai par la suite reçu. Je me rends compte qu'aucune démarche n'a été faite. La société Delmas m'a appelé pour me dire que le conteneur sera déporté parce que les gens ont besoin du conteneur vide parce que la Présidence, à leur avis, n'a pas reçu d'informations sur le conteneur qui, selon leur dire, sera remis à la disposition de la douane. J'ai essayé alors d'appeler la présidence puisque, à chaque fois, on me donnait rendez-vous au bureau social de la première Dame où je leur ai fait part de ce que la société m'a dit. Ils m'ont dit qu'ils n'ont pas eu de retour et qu'ils allaient m'accorder une audience. Etant en déplacement à Moapé, c'est à mon oncle qu'ils se sont adressés. Lorsque je suis revenu, mon oncle et moi, nous sommes nous rendus à la présidence. Où nous avons expliqué l'objet de notre présence. Ils nous ont demandé de patienter et rassure que le dossier serait relancé. Mais, jusqu'ici, il n'y a pas eu de suite.

Vous n'avez donc pas eu accès à la présidence et au cabinet de la première Dame ?
Non

Savez-vous où se trouve actuellement votre conteneur ?
Je ne sais pas où se trouve le conteneur. Je ne sais pas s'il a été vendu ou si la présidence l'a reçu.

Qu'espérez-vous ?
En tant que militant, je continue de toujours soutenir le parti mais j'attends que le président ou la première Dame m'accorde une audience dans le souci de leur faire savoir que je suis militant et que je sensibilise la jeunesse au niveau d'Adzopé et qu'il puisse prendre acte de tout ce que j'ai fait pour le parti et qu'il m'aide à réaliser mon projet d'un garage professionnel automobile dont j'ai déjà le matériel.

Quels sentiments avez-vous dans cette situation ?
Ce qu'on dit à l'étranger est différent de ce qu'on dit à Abidjan, ce n'est pas les mêmes. De plus en plus de militants se découragent parce qu'ils n'ont pas la possibilité de toucher le militant Gbagbo ou son épouse ou alors encore quelqu'un d'autre qui peut nous aider à les rencontrer.

Que pensez-vous du Fpi opposant et celui d'aujourd'hui, au pouvoir ?
Nous sommes de plus en plus trahis. Je n'accuse pas le président mais plutôt son entourage qui fait qu'on ne peut aller jusqu'à lui. Il lui faut un entourage crédible. Car, on en souffre énormément. Quand on arrive ici, ce que les gens nous disent par rapport à ce qu'ils nous disent en Europe, c'est différent.

Quel bilan faites-vous de la gestion de votre parti depuis 2000 ?
Il n'y a pas eu de satisfaction.
Propos recueillis par C.K.

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