Depuis quelques jours, Sokoury Bohui est persona non grata auprès du chef de l’Etat. Le Mardi dernier à l’occasion de la conférence de presse du candidat Laurent Gbagbo, celui-ci, a interpellé Sokoury Bohui en ces termes: « ce que tu as fait est catastrophique. Ce n’est plus la peine de prendre la parole pour parler de quoi que ce soit ». Monsieur Election réputé pour être un gbagboïste de tous instants, et supposé être la voix du chef, avait fait une sortie sur RFI, le jeudi 4 novembre 2010, qui n’a pas été appréciée dans la maison LMP. La veille de l’interview, au cours d’une réunion après la proclamation des résultats provisoires par la CEI, des éléments de langage avaient été donnés, et une stratégie de campagne arrêtée. Et voici que Sokoury passe sur RFI, et dérape presque en s’en prenant à ces ingrats de Baoulé, ou de ressortissants du nord qui n’ont pas voté Laurent Gbagbo, malgré tout ce qu’il a fait pour eux. Même si d’aucuns ont estimé à la décharge de l’un des Gbagboïstes les plus fanatiques et les plus doués du moment et de sa génération, que l’interview a été réalisée avant la réunion de stratégie, au sein de LMP on ne décolère pas contre Monsieur Election. Fuyant la colère du chef de l’Etat Sokoury Bohui, s’est gardé d’arriver à la résidence, jusqu’à cette interpellation que lui a faite Laurent Gbagbo au QG de campagne. Malgré tout, estimant que le chef a été monté contre lui, et n’a pas lui-même écouté ses propos sur RFI, le député de Koumassi a voulu enregistrer l’interview litigieuse sur son portable pour la faire écouter au chef. Mais des camarades du parti lui ont opportunement conseillé de laisser tomber. Dans la foulée, le chef de l’Etat a désigné Affi N’Guessan comme le seul porte-parole de la campagne, le seul habilité à réagir et à donner les positions du candidat, jusqu’à nouvel ordre. « Ce sera moi ou Affi N’Guessan, personne d’autre », a tranché le candidat-président qui ne veut plus de désordre dans la communication et dans la prise de parole entre les deux tours de campagne. Peu connu pour être un maître de la parole et brillant orateur, le DNC devra se concentrer sur les vraies tâches administratives d’une campagne, tâche qu’il avait délaissées. Un retour normal aux choses, pour Affi N’Guessan qui avait en 2000, conduit Laurent Gbagbo à la victoire, mais qui avait été mis à l’étroit au nom de l’ouverture et dans le cadre de la Majorité présidentielle.
Charles Kouassi
Charles Kouassi