« Ça ne vaut pas 3 tonnes », a réagi le prévenu lorsque le juge a rappelé les circonstances de son interpellation. Le mis en cause, Kouadio Konan, 31 ans, est célibataire avec 6 enfants. Dans le courant de l’année 2010, il se présente à G.J, un planteur de la région comme étant pisteur. Les deux hommes décident de travailler de concert pour la collecte et la vente de produits agricoles. C’est ainsi que le planteur remet au pisteur des quantités de café à charge pour que celui-ci les vende sur le marché. « De façon successive, je lui ai remis d’importantes quantités de café ; le tout s’élève à 3,11 tonnes », précise G.J. Plutôt que de vendre la production qui lui a été livrée, Kouadio Konan la stocke au motif que le prix n’est pas intéressant sur le marché. « J’attendais que le prix grimpe avant de faire sortir le produit pour le vendre », a expliqué le spéculateur. Pendant ce temps, le fournisseur, las d’attendre, réclame à cor et à cri son avoir au pisteur. Ce dernier fait croire à son partenaire commercial que le café se trouverait tantôt dans une maison dont la clé n’est pas en sa possession, tantôt dans l’enclos d’une société de transformation de café sise à Gagnoa. Sans toutefois réussir à convaincre son partenaire sur sa bonne foi. G.J. devient un peu trop gênant pour le pisteur. Pour échapper à la pression du planteur, il prend la résolution de disparaître. Mais pas pour longtemps. 4 mois après, il est découvert. « J’étais dans un gbaka lorsque j’ai reconnu sa voix derrière moi pendant qu’il communiquait au téléphone. Arrivé à un corridor, j’ai fait appel à la police pour l’arrêter », a déclaré le plaignant. Interrogé sur son acte, le prévenu a expliqué qu’il a gardé le café par devers lui parce que G.J. lui devait de l’argent. « Pour le travail que nous avons eu à faire ensemble, il me doit 864.200 francs en guise de commission », s’est justifié le pisteur. Somme que ne reconnaît pas le partenaire planteur, parce que ne faisant pas partie des clauses de leur contrat. Mieux, le planteur s’est constitué partie civile et réclame la somme de 1.354.950 francs représentant la valeur monétaire des 3,11 tonnes de café détournées. Le tribunal, après avoir reconnu Kouadio Konan coupable des faits qui lui sont reprochés, l’a condamné à 3 mois de prison ferme assortis d’une amende de 50 mille francs. Sans oublier le bien-fondé de la partie civile du plaignant qui doit être dédommagé à hauteur du préjudice subi.
Alain Kpapo à Gagnoa
Alain Kpapo à Gagnoa
