x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le lundi 6 décembre 2010 | Le Patriote

Climat anti-français dans la presse ivoirienne

Reporters sans frontières dénonce le climat anti-français entretenu par les médias du groupe public Radio-Télévision Ivoirienne (RTI) et certains titres de la presse écrite privée à Abidjan comme les quotidiens Le Temps ou Notre Voie, proches de Laurent Gbagbo.

"Notre priorité est le respect de la sécurité des journalistes. Nous sommes très inquiets de voir la chaîne et la station nationales ivoiriennes désigner des médias étrangers et certains de leurs employés et les accuser d'être responsables de la confusion ambiante. Le procédé est malhonnête et dangereux", a déclaré Jean-François Julliard, secrétaire général de l'organisation.

"Quand on sait que la situation est très instable en Côte d'ivoire et que des journalistes sont susceptibles d'être pris à partie, il n'est également pas normal que des élus français jettent de l'huile sur le feu. Les médias ne sont pas responsables de la discorde. Ils ont relayé les résultats provisoires annoncés par la Commission électorale indépendante tout comme ils ont été nombreux à couvrir aujourd'hui la cérémonie d'investiture de Laurent Gbagbo à la présidence.

Leur travail leur demande de couvrir toutes les réalités du terrain", a ajouté Jean-François Julliard.
Le 3 décembre 2010, la RTI a accusé la chaîne française France 24, par ailleurs suspendue en Côte d'Ivoire, comme d'autres médias audiovisuels étrangers, par le Conseil national de la communication audiovisuelle (CNCA), de vouloir "déstabiliser le pays" en ayant relayé la proclamation par la CEI des résultats provisoires donnant Alassane Ouattara vainqueur de l'élection présidentielle.
La chaîne ivoirienne montrait à l'écran une photo de la correspondante puis un gros plan de l'envoyé spécial de la chaîne à Abidjan. (Plus d'informations sur la suspension des médias audiovisuels étrangers : http://fr.rsf.org/cote-d-ivoire-le-cnca-interdit-la-diffusion-des-03-12-2010,38948.html)
La veille, le quotidien Le Temps écrivait "La presse française masque la réalité" et "manifeste sa mauvaise foi." Le même jour, Notre Voie titrait : "Second tour du scrutin, France 24 et RFI désinforment et intoxiquent."

Le 3 décembre, en France, Henri Emmanuelli et François Loncle avaient stigmatisé "la majorité des médias français" et "un certain nombre de responsables politiques". "Dès qu'il s'agit d'Afrique, ils sont, une fois de plus, les champions des donneurs de leçons. (…) Il faut laisser le processus électoral ivoirien aller jusqu'à son terme, respecter les règles républicaines et les institutions, (…) cesser d'intervenir sans retenue et juger de manière péremptoire les pays africains qui aspirent à décider eux-mêmes de leur destin", écrivaient les deux députés socialistes dans un communiqué.

Le Conseil constitutionnel a annoncé, le 3 décembre, la victoire de Laurent Gbagbo avec plus de 51% des voix, invalidant les résultats provisoires de la Commission électorale indépendante qui donnaient Alassane Ouattara vainqueur, avec 54,1% des voix. Le 4 décembre, Laurent Gbagbo a été investi président.

Pour rappel, l'article 64 du Code électoral de la Côte d'Ivoire stipule : "Dans le cas où le Conseil constitutionnel constate des irrégularités graves de nature à entacher la sincérité du scrutin et à en affecter le résultat d’ensemble, il prononce l’annulation de l’élection. La date du nouveau scrutin est fixée par décret en Conseil des ministres sur proposition de la Commission chargée des élections. Le scrutin a lieu au plus tard quarante cinq jours à compter de la date de la décision du Conseil constitutionnel."
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ