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Politique Publié le lundi 6 décembre 2010 | Le Patriote

Investiture de laurent Gbagbo: Une investiture aux allures d’adieu

Le samedi 4 décembre 2010. Le palais présidentiel ivoirien a vécu un moment particulier. Après avoir opéré son coup d’état électoral, l’ancien chef d’Etat, Gbagbo Laurent, a convié ses parents, amis, proches collaborateurs, tous issus de LMP à célébrer sa forfaiture. Une cérémonie familiale qualifiée d’investiture qui frise le ridicule. En fait, c’est à un cirque qu’ont assisté les courageux. Ceux qui ont encore la force de suivre «la télévision mille collines» dirigée par Brou Amessan Israël. En l’absence du corps diplomatique accrédité dans notre pays, l’ancien président ivoirien (2000-2010) a tenu, à travers cette cérémonie terne, à faire ses adieux au fauteuil présidentiel et dire aurevoir à ses partisans. Car d’investiture, il n’en était rien. Mamadou Koulibaly, le président de l’Assemblée nationale, le Premier ministre Soro Guillaume, les chefs traditionnels, les chefs religieux, la société civile, personne n’a daigné associer son image à cette mascarade organisée par le médiocre et partial président du Conseil constitutionnel. Gbagbo, dans sa dernière parade devant la nation, a organisé une cérémonie triste. Même son expression montrait bien sa tristesse de perdre le pouvoir. Parlant de tristesse, Gbagbo est apparu absent durant toute la durée qu’a duré ses dernières retrouvailles avec sa famille. Avec un regard vide, perdu dans la salle des pas perdus du palais présidentiel, l’ex-président ivoirien ne croyait aucunement au cinéma des faucons de son régime. Comme un kidnappé qui est sous la menace des armes, il avait de la peine à sourire. Et pour qui connaît le dictateur de Mama, le despote, le tyran, l’oppresseur, sa mine en disait long sur son état actuel. Beaucoup de mélancolie se dégageait de ce montage honteux et grotesque. Une dérision totale qu’il avait du mal à suivre. Même son discours était significatif de la gravité de l’heure. Un speech qui sonnait aux oreilles de tous comme une oraison funèbre. Et le futur pensionnaire du TPI, Yao Paul N’Dré en est conscient. Submergé par les lamentations des invités de la cérémonie d’adieu juste après le discours émouvant de l’autocrate, il a cru bon de les rappeler à l’ordre en ces termes : «Laissez-nous faire notre travail. Au nom du Conseil constitutionnel, la séance est levée». Mais peine perdue, car tout le monde savait qu’il venait lui-même de chasser Gbagbo du pouvoir. Et ce n’est pas Blé Goudé qui dira le contraire. Le ministre de la rue de l’ancien chef d’Etat, conscient et refusant d’assister impuissamment au départ définitif de son mentor, a préféré boycotter la dernière levée de coupe de champagne. Adieu président ! Et rendez-vous au TPI pour répondre de vos dix années de règne faites de crimes, assassinats, d’offense aux droits d’hommes, de détournements massifs.

OUATTARA Gaoussou
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