Le compte à rebours a commencé pour l’ancien chef de l’Etat ivoirien. Au fil des heures, l’étau semble se resserrer autour de Laurent Gbagbo. Le candidat de LMP qui a lamentablement perdu l’élection présidentielle fait de la résistance. Il refuse de reconnaitre sa défaite et quitter le pouvoir. Samedi dernier, le champion de la refondation a franchi le pas en procédant à son investiture au palais présidentiel. Histoire de dire qu’il n’est pas prêt à accepter de quitter le fauteuil présidentiel. Laurent Gbagbo n’entend pas négocier. Il l’a affirmé au cours de la cérémonie d’investiture qu’il a organisée à la salle des « Pas perdus ». « Je suis là pour défendre la souveraineté. La souveraineté ne se négocie pas », tel est son dernier combat. Comme on peut le remarquer, le chantre de la « préférence nationale » a décidé d’emprunter une voie sans issue. Laurent Gbagbo sait qu’il est cerné. Il sait également que la partie est terminée pour lui. Mais il s’accroche à un mince espoir. Celui de voir la communauté internationale s’accommoder avec le temps de la situation de fait qu’il tente d’imposer à tout le monde. C’est la raison pour laquelle il a organisé le simulacre d’investiture samedi dernier pour mettre la communauté internationale devant le fait accompli. Or, plus le temps s’égraine, plus les risques d’affrontements augmentent. Le RHDP sûr de sa victoire n’acceptera jamais de laisser ainsi voler par celui-là même qui a tout fait ces dernières années pour réduire à néant l’héritage du président Félix Houphouët-Boigny. Le RHDP n’acceptera pas que les Ivoiriens continuent de souffrir comme cela a été le cas cette décennie. Les Ivoiriens eux-mêmes dans leur écrasante majorité, ne veulent de Laurent Gbagbo. Ils l’ont clairement exprimé, malgré la terreur instaurée par le FPI le jour du vote, le 28 novembre dernier dans les urnes. Ils ont aujourd’hui compris que Laurent Gbagbo ne peut rien apporter à la Côte d’Ivoire. Mieux, ils savent désormais à travers le récent couvre-feu qui les fait tant souffrir que Laurent Gbagbo n’aime que sa petite personne et non la Côte d’Ivoire comme il le laisse souvent entendre. Le candidat de LMP ne veut pas tomber seul. Il veut un bain de sang avant de partir. « Dans les films western, lorsqu’il commence avoir beaucoup de morts, c’est la fin du western n’est plus loin », avait-il lancé au cours d’une rencontre au palais. Plus grave, l’ancien chef de l’Etat, au cours d’une cérémonie à Mama dans son village natal, a été plus clair : « Quand des hommes arrivent dans un endroit où les arbres sont arrachés, les herbes ont été piétinés et détruits. Et qu’ils demandent ce qui a bien pu se passer à cet endroit. On leur répond que c’est un garçon qui vient de se battre. On l’a vaincu. Mais avant de tomber, il s’est battu ». A travers cette image, l’on comprend l’état d’esprit et l’objectif poursuivi par Laurent Gbagbo. Que l’Histoire retienne qu’il s’est battu jusqu’au bout. Quitte à ce que cela entraine de nombreux dégâts et de nombreux morts. Au général Philipe Mangou et ses camarades qu’ils avaient promu s quelques mois auparavant, ils avaient dit ceci : « Désormais, vous savez ce qu’il vous reste à faire. Car si je tombe, vous tombez aussi ». mais aujourd’hui, la Côte d’Ivoire est face à son destin. Les uns et les autres en sont conscients. Le problème est simple. Laurent Gbagbo veut sacrifier le peuple de Côte d’Ivoire sur l’autel de ses ambitions personnelles. Le souverain sacrificateur de la refondation, pour sauver son fauteuil, veut offrir en holocauste bon nombre de ses compatriotes. Tout est prêt pour le feu d’artifice final. Malheureusement pour Laurent Gbagbo, les choses ne se passeront pas comme il le prévoit. Car les Ivoiriens ne sont plus disposés à le suivre dans sa folie suicidaire. Il n’y aura pas de boucliers humains pour le sauver. Il tombera seul. Car les Ivoiriens ont finalement compris qui il est réellement.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly