Nairobi - Après le Zimbabwe et le Kenya, l`UA fait face à une nouvelle crise majeure née d`une élection présidentielle controversée en Côte d`Ivoire où elle est contrainte de concilier ses professions de foi démocratiques avec la volonté d`éviter une reprise du conflit armé.
Avec deux candidats qui se revendiquent président au terme d`une élection
censée sortir le pays de la crise, l`UA se livre à un numéro d`équilibriste.
Si l`ensemble de la communauté internationale --Etats-Unis, Union
européenne, secrétaire général des Nations unies notamment--, a reconnu la
victoire du candidat de l`opposition Alassane Ouattara, l`UA s`en est
formellement gardée pour, selon plusieurs observateurs, donner une chance à
son médiateur, l`ex-président sud-africain Thabo Mbeki, de pouvoir travailler.
Quelques heures après avoir annoncé samedi l`envoi de M. Mbeki à Abidjan
pour cette "mission d`urgence", l`UA a cependant appelé au respect des
résultats "tels que proclamés" par la Commission électorale indépendante (CEI)
de Côte d`Ivoire, qui a désigné jeudi M. Ouattara vainqueur du scrutin avec
54,10% des suffrages.
"Le communiqué de l`UA est à mon sens assez fort et assez clair (...) L`UA
a, il est vrai, tendance à être plus prudente que des acteurs non-africains et
ne veut pas être accusée d`ingérence. Mais à mon sens, c`est une simple
différence de forme", juge l`analyste politique Gilles Yabi, interrogé par
l`AFP.
De fait, l`organisation a mis les points sur les "i" samedi en se
démarquant publiquement du chef de sa mission d`observation en Côte d`Ivoire,
l`ancien Premier ministre togolais Joseph Kokou Koffigoh qui venait d`assister
à la cérémonie d`investiture du président sortant Laurent Gbagbo: "M. Koffigoh
ne représentait pas l`Union Africaine qui n`est en rien engagée par cet acte
individuel".
Un autre analyste politique spécialiste de la Côte d`Ivoire, qui a requis
l`anonymat, juge également "pragmatique" l`attitude de l`UA: "si l`UA samedi
avait dit de Gbagbo: +c`est de sa faute, c`est le principal responsable+, il
devenait compliqué après pour Mbeki de négocier quoi que ce soit. Ils ont
accompagné l`envoi de Mbeki avec un communiqué où ils ont donné leur tendance".
Reste que la marge de manoeuvre de M. Mbeki qui a rencontré dimanche MM.
Ouattara et Gbagbo, semble bien étroite, d`autant que l`option de mettre en
place un gouvernement d`union nationale, privilégiée par l`UA au Zimbabwe et
au Kenya, apparaît en l`état impossible, voire indésirable selon les deux
experts.
"D`abord, il faut rappeler qu`il y avait déjà un gouvernement de coalition,
celui de M. (Guillaume) Soro, composé de ministres venant de toutes les
parties en présence. Et après ce qui vient de se passer, on imagine assez mal
Ouattara président et Gbagbo Premier ministre", estime le second analyste.
"Le signal serait désastreux: ces élections ont été très coûteuses, avec un
investissement très important de la communauté internationale. Et au terme du
processus, on arriverait à une situation où elles n`auraient servi à rien ?",
juge M. Yabi.
En outre, l`UA pourrait se montrer échaudée par les expériences kényane et
zimbabwéenne, pour le moins chaotiques et vivement critiquées par les
intéressés eux-mêmes. Le Premier ministre kényan Raila Odinga appelait ainsi
en mai à "en terminer avec ce genre de compromis. Ce sont précisément des
exemples de ce qu`il ne faut pas faire".
Alors que la crise en Côte d`Ivoire empirait, l`UA s`est félicité samedi de
l`élection du premier président démocratiquement élu de Guinée, l`opposant
historique Alpha Condé, espérant que le déroulement du scrutin servira
d`"exemple sur le continent".
Avec deux candidats qui se revendiquent président au terme d`une élection
censée sortir le pays de la crise, l`UA se livre à un numéro d`équilibriste.
Si l`ensemble de la communauté internationale --Etats-Unis, Union
européenne, secrétaire général des Nations unies notamment--, a reconnu la
victoire du candidat de l`opposition Alassane Ouattara, l`UA s`en est
formellement gardée pour, selon plusieurs observateurs, donner une chance à
son médiateur, l`ex-président sud-africain Thabo Mbeki, de pouvoir travailler.
Quelques heures après avoir annoncé samedi l`envoi de M. Mbeki à Abidjan
pour cette "mission d`urgence", l`UA a cependant appelé au respect des
résultats "tels que proclamés" par la Commission électorale indépendante (CEI)
de Côte d`Ivoire, qui a désigné jeudi M. Ouattara vainqueur du scrutin avec
54,10% des suffrages.
"Le communiqué de l`UA est à mon sens assez fort et assez clair (...) L`UA
a, il est vrai, tendance à être plus prudente que des acteurs non-africains et
ne veut pas être accusée d`ingérence. Mais à mon sens, c`est une simple
différence de forme", juge l`analyste politique Gilles Yabi, interrogé par
l`AFP.
De fait, l`organisation a mis les points sur les "i" samedi en se
démarquant publiquement du chef de sa mission d`observation en Côte d`Ivoire,
l`ancien Premier ministre togolais Joseph Kokou Koffigoh qui venait d`assister
à la cérémonie d`investiture du président sortant Laurent Gbagbo: "M. Koffigoh
ne représentait pas l`Union Africaine qui n`est en rien engagée par cet acte
individuel".
Un autre analyste politique spécialiste de la Côte d`Ivoire, qui a requis
l`anonymat, juge également "pragmatique" l`attitude de l`UA: "si l`UA samedi
avait dit de Gbagbo: +c`est de sa faute, c`est le principal responsable+, il
devenait compliqué après pour Mbeki de négocier quoi que ce soit. Ils ont
accompagné l`envoi de Mbeki avec un communiqué où ils ont donné leur tendance".
Reste que la marge de manoeuvre de M. Mbeki qui a rencontré dimanche MM.
Ouattara et Gbagbo, semble bien étroite, d`autant que l`option de mettre en
place un gouvernement d`union nationale, privilégiée par l`UA au Zimbabwe et
au Kenya, apparaît en l`état impossible, voire indésirable selon les deux
experts.
"D`abord, il faut rappeler qu`il y avait déjà un gouvernement de coalition,
celui de M. (Guillaume) Soro, composé de ministres venant de toutes les
parties en présence. Et après ce qui vient de se passer, on imagine assez mal
Ouattara président et Gbagbo Premier ministre", estime le second analyste.
"Le signal serait désastreux: ces élections ont été très coûteuses, avec un
investissement très important de la communauté internationale. Et au terme du
processus, on arriverait à une situation où elles n`auraient servi à rien ?",
juge M. Yabi.
En outre, l`UA pourrait se montrer échaudée par les expériences kényane et
zimbabwéenne, pour le moins chaotiques et vivement critiquées par les
intéressés eux-mêmes. Le Premier ministre kényan Raila Odinga appelait ainsi
en mai à "en terminer avec ce genre de compromis. Ce sont précisément des
exemples de ce qu`il ne faut pas faire".
Alors que la crise en Côte d`Ivoire empirait, l`UA s`est félicité samedi de
l`élection du premier président démocratiquement élu de Guinée, l`opposant
historique Alpha Condé, espérant que le déroulement du scrutin servira
d`"exemple sur le continent".