La sortie hasardeuse du Représentant du Secrétaire général des Nations unies, Y. Choi, ne laisse personne indifférent. Le premier responsable de l’Ong Notre Nation, Assoumou N’Goran, se dit préoccupé et lance un appel à la communauté internationale.
Qu’est-ce qui explique cette brusque montée de la violence lors du 2e tour de la présidentielle ?
On peut l’expliquer par les enjeux qui étaient élevés. Il n’y avait pas de repêchage. Les deux camps étant fortement mobilisés, les scènes de provocation n’ont pas manqué. Mais je veux retenir le mémorable débat télévisé entre les deux candidats. J’étais à Dakar au moment de la diffusion, et tout juste après des amis m’ont félicité pour la maturité politique de la Côte d’Ivoire. Personnellement, j’ai versé des larmes. Parce que depuis 1996, c’est à cela que l’Ong Notre Nation travaille. Pour une démocratie apaisée.
Quels commentaires faites-vous du déroulement du scrutin ?
Nous avons observé des dérives qui ont fait l’objet de réclamation auprès du Conseil constitutionnel. Les vieux démons ont pris le dessus. Pour certains, la fin justifie les moyens. On a l’impression que les gens marchent sur des cadavres pour faire gagner leur candidat. Cela est regrettable. Il faut que les hommes politiques se ressaisissent.
La proclamation des résultats a donné lieu à une cacophonie à la Cei. Votre analyse…
La Cei avait un délai de 72 heures pour proclamer les résultats. Elle n’a pu le faire. C’était prévisible. Comment peut-on faire une institution indépendante avec des personnes partisanes, des personnes braquées les unes contre les autres? Quand on regarde la composition de la Cei, le ver était déjà dans le fruit depuis 10 ans. Le Président Youssouf Bakayoko a déclaré publiquement le mercredi nuit que la Cei n’avait pas de résultats. Il a réaffirmé la règle au sein de l’Institution qui était le consensus. Dès lors, les résultats proclamés par Youssouf Bakayoko au Golf, hors délai, sont-ils le fruit d’un consensus ? Si oui, où étaient les autres commissaires ? Pourquoi la proclamation s’est faite au Qg de l’un des candidats ? Bakayoko est-il allé au Golf de son plein gré ? Autant d’interrogations qui méritent des éclairages.
A l’évidence, ces résultats sont frappés par le sceau de la nullité. N’empêche, la presse internationale en a fait ses choux gras, avec un féroce lynchage médiatique…
Les reportages de la presse internationale en général, et de la presse française en particulier sont dénués de toute objectivité. Cette presse a foulé aux pieds les règles primaires de la déontologie, à savoir l’équilibre dans le traitement de l’information. Les manipulations étaient si grossières que l’on a même vu que cette presse a utilisé des images d’archives pour faire croire que la proclamation s’est faite en présence des journalistes ivoiriens. Elle a également montré les images de l’un des commissaires qui arrachait les feuilles de décompte à Bamba Yacouba, mais elle a ignoré celles d’Amadou Soumahoro qui a rudoyé des journalistes qu’entretenait un commissaire. Deux poids deux mesures.
Cela n’est pas étonnant quand on sait que France 24 et Rfi sont des porte-voix de la France qui a choisi son camp depuis dix (10) ans.
Que dites- vous sur la sortie de Choi qui dit ne reconnaître que les résultats proclamés par la Cei ?
On s’interroge sur la sortie de Choi. Son empressement à déclarer que les élections se sont déroulées selon des règles démocratiques. Il ne s’est pas arrêté là. Il juge nuls, les résultats proclamés par le Conseil constitutionnel. C’est du jamais vu. Pis, on a entendu dire que Paul Yao- N’Dré est le cousin de Gbagbo. En quoi le Conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire est-il différent de celui de la France dont les membres sont nommés par la Droite. Mieux, l’on se souvient de l’élection présidentielle entre Bush et Al Gore. Le résultat final dépendait du décompte de quelques bureaux de vote en Floride dont le Gouverneur n’était autre que Jeb Bush, frère de Georges Bush. Bien évidemment, Jeb Bush a tranché en faveur de son frère. La Cour suprême a été saisie de cette affaire.
À cette époque, la Cour suprême était favorable à Bush qui en a nommé la majorité des membres. Comme l’on s’y attendait, la Cour suprême a tranché en faveur de Bush. On n’a vu personne protester. Il faut que la communauté internationale nous aide à bâtir la démocratie qui doit être basée sur l’Etat de droit. Pour ne pas que l’Afrique soit une jungle, sans lois. Au lieu de jeter de l’huile sur le feu.
Entretien réalisé par :
Tché Bi Tché.
Qu’est-ce qui explique cette brusque montée de la violence lors du 2e tour de la présidentielle ?
On peut l’expliquer par les enjeux qui étaient élevés. Il n’y avait pas de repêchage. Les deux camps étant fortement mobilisés, les scènes de provocation n’ont pas manqué. Mais je veux retenir le mémorable débat télévisé entre les deux candidats. J’étais à Dakar au moment de la diffusion, et tout juste après des amis m’ont félicité pour la maturité politique de la Côte d’Ivoire. Personnellement, j’ai versé des larmes. Parce que depuis 1996, c’est à cela que l’Ong Notre Nation travaille. Pour une démocratie apaisée.
Quels commentaires faites-vous du déroulement du scrutin ?
Nous avons observé des dérives qui ont fait l’objet de réclamation auprès du Conseil constitutionnel. Les vieux démons ont pris le dessus. Pour certains, la fin justifie les moyens. On a l’impression que les gens marchent sur des cadavres pour faire gagner leur candidat. Cela est regrettable. Il faut que les hommes politiques se ressaisissent.
La proclamation des résultats a donné lieu à une cacophonie à la Cei. Votre analyse…
La Cei avait un délai de 72 heures pour proclamer les résultats. Elle n’a pu le faire. C’était prévisible. Comment peut-on faire une institution indépendante avec des personnes partisanes, des personnes braquées les unes contre les autres? Quand on regarde la composition de la Cei, le ver était déjà dans le fruit depuis 10 ans. Le Président Youssouf Bakayoko a déclaré publiquement le mercredi nuit que la Cei n’avait pas de résultats. Il a réaffirmé la règle au sein de l’Institution qui était le consensus. Dès lors, les résultats proclamés par Youssouf Bakayoko au Golf, hors délai, sont-ils le fruit d’un consensus ? Si oui, où étaient les autres commissaires ? Pourquoi la proclamation s’est faite au Qg de l’un des candidats ? Bakayoko est-il allé au Golf de son plein gré ? Autant d’interrogations qui méritent des éclairages.
A l’évidence, ces résultats sont frappés par le sceau de la nullité. N’empêche, la presse internationale en a fait ses choux gras, avec un féroce lynchage médiatique…
Les reportages de la presse internationale en général, et de la presse française en particulier sont dénués de toute objectivité. Cette presse a foulé aux pieds les règles primaires de la déontologie, à savoir l’équilibre dans le traitement de l’information. Les manipulations étaient si grossières que l’on a même vu que cette presse a utilisé des images d’archives pour faire croire que la proclamation s’est faite en présence des journalistes ivoiriens. Elle a également montré les images de l’un des commissaires qui arrachait les feuilles de décompte à Bamba Yacouba, mais elle a ignoré celles d’Amadou Soumahoro qui a rudoyé des journalistes qu’entretenait un commissaire. Deux poids deux mesures.
Cela n’est pas étonnant quand on sait que France 24 et Rfi sont des porte-voix de la France qui a choisi son camp depuis dix (10) ans.
Que dites- vous sur la sortie de Choi qui dit ne reconnaître que les résultats proclamés par la Cei ?
On s’interroge sur la sortie de Choi. Son empressement à déclarer que les élections se sont déroulées selon des règles démocratiques. Il ne s’est pas arrêté là. Il juge nuls, les résultats proclamés par le Conseil constitutionnel. C’est du jamais vu. Pis, on a entendu dire que Paul Yao- N’Dré est le cousin de Gbagbo. En quoi le Conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire est-il différent de celui de la France dont les membres sont nommés par la Droite. Mieux, l’on se souvient de l’élection présidentielle entre Bush et Al Gore. Le résultat final dépendait du décompte de quelques bureaux de vote en Floride dont le Gouverneur n’était autre que Jeb Bush, frère de Georges Bush. Bien évidemment, Jeb Bush a tranché en faveur de son frère. La Cour suprême a été saisie de cette affaire.
À cette époque, la Cour suprême était favorable à Bush qui en a nommé la majorité des membres. Comme l’on s’y attendait, la Cour suprême a tranché en faveur de Bush. On n’a vu personne protester. Il faut que la communauté internationale nous aide à bâtir la démocratie qui doit être basée sur l’Etat de droit. Pour ne pas que l’Afrique soit une jungle, sans lois. Au lieu de jeter de l’huile sur le feu.
Entretien réalisé par :
Tché Bi Tché.