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Politique Publié le lundi 6 décembre 2010 | AFP

Les Ivoiriens du Bénin dans l`angoisse pour leur pays

"Nous avons attendus tout ce temps espérant
que les élections nous donneraient la paix" et maintenant c'est la peur: telle
Aïcha bien des Ivoiriens exilés au Bénin - un autre pays d'Afrique de l'Ouest,
où ils sont un demi-million - disent leurs craintes face au blocage en Côte
d'Ivoire.
Aïcha, étudiante de 22 ans, venue s'exiler au Bénin au lendemain de la
partition de la Côte d'Ivoire en deux depuis 2002, a "peur que les fils de mon
pays s'entredéchirent à nouveau".
Comme elle beaucoup d'Ivoriens avaient cru en un retour à la normale dans
leur pays d'origine qui connaît des crises politico-militaires depuis 1999
date du premier coup d'Etat.
"Nous avions mis tout notre espoir en ces élections. Que notre pays dispose
d'un président qu'il aura choisi de lui-même. Qui qu'il soit, pour nous,
l'essentiel était d'avoir un président pour une Côte d'Ivoire unie, c'est
peine perdu", confie Prisca Kouamé, une voisine d'Aïcha.
"Comment est-ce qu'ils sont en arrivé là? Veut-on nous dire aujourd'hui que
Bouaké ou Katiola ne font plus partie de la Côte d'Ivoire? Gbagbo et son N'Dré
veulent brûler notre pays? Ils veulent donc gouverner ce pays dans le sang?",
explose Charles N'goran, 28 ans étudiant à la faculté de droit à l'Université
d'Abomey-Calavi.
Il fait allusion à l'annulation pour "fraudes" des votes dans plusieurs
départements du nord, sous contrôle de l'ex-rébellion des Forces nouvelles
(FN) depuis de 2002, qui a permis au président du Conseil constitutionnel Paul
Yao N'dré, de proclamer vainqueur Laurent Gbagbo. Il a inversé les résultats
de la Commission électorale indépendante (CEI) qui donnent la victoire à
Alassane Ouattara, ce que reconnaît la communauté internationale.
Selon le ministère béninois des Affaires étrangères, la colonie ivoirienne
dans ce pays est forte d'environ 475.000 personnes dont 12.000 sont étudiants.
Cette communauté s'est accrue avec la crise militaro-civile qui sévit en Côte
d'Ivoire depuis 2002.
D'autres soutiennent le président sortant. "Ces rebelles doivent désarmer
et reconnaître la victoire de Gbagbo. Ils prétextent que Gbagbo leur a volé la
victoire pour dire qu'ils reprennent les armes qu'ils n'ont jamais déposés,
estime Lambert Logbo, membre de la représentation béninoise du Front populaire
ivoirien (FPI).
"Il faut que nous arrêtions de nous faire dicter les ordres par les blancs,
50 ans après les indépendances (...) Il faut laisser la Côte d'Ivoire qui est
une grande nation gérer sa crise à l'interne", ajoute-t-il.
Pour Malick Gomina, chroniqueur à la Télévision Canal 3 Bénin: "l'arrivée
du médiateur Thabo M'Beki est une première victoire pour Gbagbo qui veut une
négociation sur le partage du pouvoir. C'est bien ce qui va arriver, une
solution à la kényane, même si ici le vainqueur de l'élection a le soutien du
bout des lèvres de la communauté internationale".
Après les violences électorales au Kenya fin 2007, entre partisans du
président Mwai Kibaki et son rival Raila Odinga, un accord sous médiation de
l'Union africaine, finira par laisser M. Kibaki à son poste, M. Odinga
devenant Premier ministre.
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