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Politique Publié le mardi 7 décembre 2010 |

Les pro et les anti-Gbagbo du PS

Alors que Martine Aubry a reconnu dimanche la victoire d’Alassane Ouattara, certains socialistes continuent de soutenir Laurent Gbagbo.

Assis au premier rang dans une salle du palais d’Abidjan, il applaudit son ami de presque trente ans, le « camarade » Laurent Gbagbo. Guy Labertit, qui fut le « M. Afrique » du PS entre 1993 et 2006 avant de devenir le conseiller du président de la Fondation Jean Jaurès, affiliée au parti, est le seul Occidental de rang à avoir assisté, samedi 5 novembre, à la cérémonie d’investiture du président ivoirien qui refuse d’admettre sa défaite.

La réélection de Gbagbo a certes été avalisée par le Conseil constitutionnel (à sa botte), mais la légitimité d’Alassane Ouattara, son vainqueur, est reconnue par la commission électorale indépendante et l’ensemble de la communauté internationale (France incluse). Et par Martine Aubry aussi. « Gbagbo doit se conformer à la demande de l’ONU. Quand on demande au peuple de voter, on respecte son choix », martèle le numéro deux du PS, Harlem Désir.
« Infréquentable »

Une ligne directrice qui, au sein du PS, ne fait pas, aujourd’hui encore, l’unanimité. Misant sur une réélection de Gbagbo à la tête de l’Etat ivoirien, les socialistes français avaient en effet dépêché à Abidjan, à la mi-octobre, les députés strauss-kahniens Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national en charge de l’international, et Jean-Marie Le Guen en vue d’une « réconciliation ». Le PS voulait « tourner la page » des années 2000, époque à laquelle il avait officiellement, et non sans déchirements, rompu avec Gbagbo.

François Hollande, alors premier secrétaire du parti, avait déclaré le chef d’Etat ivoirien « infréquentable ». « Il y a eu des zones d’ombre dans ces années-là », rappelle le député de Corrèze, citant l’assassinat du journaliste de RFI Jean Hélène, en octobre 2003, et surtout les neuf soldats français tués par l’aviation ivoirienne lors du bombardement de Bouaké, en novembre 2004. La dégradation des relations entre Paris et Abidjan avait abouti, cette année-là, à une « chasse aux Français », entraînant le départ en catastrophe de 8.000 d’entre eux.

Depuis lors, le PS se déchire sur l’attitude à adopter vis-à-vis de Gbagbo, dont le parti est membre de l’Internationale socialiste. Parmi ses soutiens inconditionnels : les députés Henri Emmanuelli (Landes), ancien numéro un du PS, et François Loncle (Eure), qui viennent de signer un communiqué commun en faveur de Gbagbo.

Ce dernier l’a publié sur sa page Facebook. Ils dénoncent « les donneurs de leçons » et demandent d’« analyser sereinement la situation en Côte d’Ivoire, y compris les fraudes avérées dans les régions du nord du pays ».

Jack Lang, pour sa part, affirme « ne pas regretter » d’avoir tendu la main à son « cher ami » Gbagbo lors d’un voyage personnel en octobre 2010 à Abidjan. Dimanche, le député du Pas-de-Calais a pourtant fini par lâcher prise : « Tu te grandirais en reconnaissant les résultats proclamés », lui dit-il dans un courrier en forme de supplique.
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