Boundiali, la cité du N’Goron est en colère. Une double colère. D’une part, elle accuse Laurent Gbagbo et son camp de mener une campagne d’exclusion et de division contre les populations du nord et d’autres parts, elle s’insurge contre le hold-up électoral engagé par LMP avec la complicité du président du conseil constitutionnel. Pour crier sa colère, autour de leurs leaders du Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la Paix, les populations de Boundiali ont marché sur la base locale de l’ONUCI. Une marche pacifique pour demander à la communauté internationale de contraindre « le candidat vaincu à évacuer immédiatement le Palais Présidentiel et les Média d’Etat afin que le Président élu exerce pleinement son pouvoir. » Tout a commencé autour de 10h au siège du PDCI, QG du RHDP. Du QG, la foule des marcheurs s’est engagée sur la voie de Tengréla. Au niveau de l’école Bakary Dao, le serpent humain a mis le cap sur la nouvelle gare avant de poursuivre son sinueux parcours jusqu’à la route de Séguéla qui conduit à la base onusienne. Environ huit kilomètres de parcours pour une marche que personne n’a boudée à Boundiali. Le tout ponctué de chants qui louent les valeurs du nouveau président de la République, Alassane Dramane Ouattara. Mais aussi des chants qui appellent au départ de Gbagbo dont le peuple de Côte d’Ivoire est lassé. En tête des marcheurs, les responsables locaux du RHDP sont main dans la main. Koné Sourou, le Colonel Sory Dembélé, Losséni Dao, Bamba Siama, l’honorable Bamba Kartianwa, Sanogo Bamaba, maire de Gbon pour ne citer que ceux-là ont parcouru avec les autres les principales artères de la ville pour aller remettre au chef de l’antenne locale de l’ONUCI la motion de protestation et de soutien. Pour rappel, Boundiali fait partie des départements dont les suffrages ont été annulés par le président Paul Yao N’Dré, président de la cour constitutionnelle. Une forfaiture que Boundiali n’est pas prête d’accepter.
Mack Dakota, Correspondant
Mack Dakota, Correspondant