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Politique Publié le mardi 7 décembre 2010 | Le Patriote

Yopougon : Attaque meurtrière au siège du RDR : Voici l’officier de la boucherie

L’horreur de Yopougon-Wassakara a désormais un visage. Il s’agit du sous-lieutenant Adoubi Tchimou Kipling, en service à l’escadron de Gendarmerie de Yopougon (2/1). C’est ce jeune officier, à peine la quarantaine, qui a conduit l’expédition criminelle du siège du Rassemblement des Républicains (parti sorti vainqueur de la présidentielle du 28 novembre dernier). Il a entré à la Gendarmerie nationale d’abord en tant que sous-officier, promotion 1998-2000. Puis, il s’est retrouvé au Groupe de sécurité présidentielle (GSPR), dirigé par le gendarme, colonel-major, Ehouman Nathanaël Brouha, un irréductible de Laurent Gbagbo.

Selon les témoignages de ses promotionnaires, le désormais triste et célèbre sous-officier était « un homme calme et apparemment sans histoire ». Au GSPR aux côtés des pontes du régime, il n’a pas su rester gendarme. Son activisme lui a valu de figurer sur une liste recommandée par le Palais pour entrer en 2007 à l’Ecole des Forces Armées (EFA, délocalisée de Bouaké à Yamoussoukro). Après une année d’application à l’Ecole de gendarmerie d’Abidjan, courant septembre-octobre de cette année, le sous-lieutenant Adoubi Tchimou est affecté à l’escadron de Yopougon, sous le commandement du capitaine Koukougnon Roger.

Lt Adoubi, un militant en treillis

Sur 51 militants qui assuraient la garde à l’intérieur, au moins 8 morts ont été constatés, des blessés graves et plusieurs disparitions. C’est dans la nuit du 1er au 2 décembre dernier, sous couvre-feu, que le commando de la mort conduit par le Sous-lieutenant Adoubi Tchimou Kipling, a soigneusement opéré, avec minutie et sans froid.

« (...) Des éléments de la Gendarmerie nationale se sont présentés devant l’entrée du siège, et nous ont intimé l’ordre d’ouvrir la porte. Nous leur avons demandé pourquoi. Ils nous ont rétorqué d’ouvrir parce que nous aurions des armes cachées au sein du siège. Nous avons refusé d’obtempérer puisque nous ne nous reprochions rien. Ils ont, de ce fait, escaladé les murs, puis ce sont mis à tirer sur les personnes qui étaient à l’intérieur du siège. En le faisant, ils disaient qu’ils étaient fatigués de nous. Et qu’ils étaient venus pour nous tuer. Ils ont soutenu que puisque nous avons refusé de leur ouvrir le portail, c’est qu’il y avait anguille sous roche. Sur le champ, ils ont tué trois (03) personnes et blessé cinq (05) autres personnes. Certains des membres de la sécurité étant à l’intérieur du siège, sont montés sur la dalle pour savoir ce qui se passait. Ils ont tous été arrosés par les éléments de la Gendarmerie. Nous étions 51 personnes au siège. J’ai quitté ma maison pour venir au siège parce que ma vie était menacée. Sur ces faits, ils sont partis. Mais 15 minutes plus tard, ils étaient de retour. Celui qui faisant office de chef leur a demandé de tuer tout le monde.», a témoigné à la presse Ibrahima Zoumana, un miraculé de cette expédition.

Bilan contradictoire Police-Fanci

Dans un communiqué de l’état-major des Armées produit le 2 décembre, le grand commandement a tenté vainement de minimiser cette descente sanglante de la Gendarmerie nationale en parlant de 4 morts, là où la Police nationale qui a procédé au constat d’usage dénombrait 8 morts, tous par balles. Le mobile avancé par le grand commandement pour expliquer cette boucherie a fait sourire plus d’un militant des Droits de l’Homme. « La patrouille qui a essuyé des tirs à l’arme automatique, a répliqué », se défend l’état-major des Armées. Point de blessés, point d’arme saisie. Ridicule ? Pas si loin, les différents témoignages concordent, aussi bien de gendarmes, de policiers que de survivants. C’est une opération planifiée. Sur le réseau de transmission de la Gendarmerie au moment des faits, le Poste de commandement, qui parlait d’une attaque de la patrouille conduite par le sous-lieutenant Adoubi Tchimou Kipling, a catégoriquement refusé les équipages de la Police. Pourquoi ? Ils ne voulaient pas de témoins. La Brigade anti-émeute (BAE) qui est arrivée sur les lieux, à la vue des dégâts a demandé à ses équipages de se retirer.

Selon de bonnes sources, le capitaine Koukougnon Roger, chef hiérarchique direct du tristement célèbre officier, s’est désolidarisé de son collaborateur. Au Commandement supérieur de la Gendarmerie, on a également tiré les oreilles à l’officier indélicat. Qui a dû s’expliquer longuement sur son geste sanglant. Mais il faut sauver les meubles et présenter un meilleur visage de l’Armée, surtout en ces moments, où le pays est au bord du gouffre. Le commandement présente donc les faits autrement. Mensonge d’Etat.

Coulibaly Brahima
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