Deux jours de consultations lui ont certainement permis de cerner la nouvelle crise ivoirienne née de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle. Avant de quitter le territoire ivoirien, l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, émissaire de l’Union africaine a eu une ultime rencontre avec le président Laurent Gbagbo. A sa sortie d’audience, il a fait la déclaration ci-dessous. «Comme vous le savez, nous sommes venus pour rencontrer toutes les parties ivoiriennes dans la crise. Nous les avons tous rencontrées et nous nous apprêtons à partir au Soudan. Mais, comme nous avons été mandatés par l’Union Africaine (UA) pour venir ici nous enquérir de la situation, nous allons soumettre à l’UA un rapport. Et, le président de la Commission de l’UA que nous avons eu quelques temps au téléphone attend avec toute son équipe le rapport que nous allons leur soumettre afin de pouvoir eux-mêmes déterminer la conduite à tenir et les décisions à prendre. L’UA est très préoccupée, mais elle est surtout engagée à faire en sorte que la Côte d’Ivoire puisse continuer à vivre dans la paix et que ces élections qui viennent de s’achever aient un aboutissement qui ne met pas en péril la cohésion sociale et la paix en Côte d’Ivoire. L’UA y tient fermement. L’UA est très attachée à la paix et à la démocratie en Côte d’Ivoire et dans tous les pays africains. Pour l’UA, il est important que ces deux valeurs soient ensemble parce que si on n’a pas la démocratie, on ne peut pas faire le développement, on ne peut pas satisfaire les intérêts des peuples africains. Donc l’UA va réfléchir, à partir du rapport que nous allons lui soumettre, sur les stratégies en mettre en place afin de faire en sorte que la paix advienne en Côte d’Ivoire et que le pays puisse travailler dans l’intérêt supérieur de ses populations et de l’Afrique. Mon dernier propos va à l’endroit de la classe politique ivoirienne. Je voudrais lui demander de faire tout pour garder la paix qui règne en Côte d’Ivoire. Il faut faire en sorte de préserver la paix et de donner une marge de manœuvre aux millions d’organisations africaines qui sont disposées à venir aider la classe politique ivoirienne à résoudre cette crise. Il ne faut pas s’engager dans les conflits qui pourraient mettre en péril la paix. La paix, c’est le début. Et, à partir de cette paix, permettre à l’UA de venir au chevet de la Côte d’Ivoire et de faire en sorte que ce pays puisse, dans la paix, trouver des solutions idoines au challenge qui se présente à nous, à travers cette élection».
Propos recueillis par Abdoulaye Villard Sanogo
Propos recueillis par Abdoulaye Villard Sanogo