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Politique Publié le mardi 7 décembre 2010 | Le Temps

Crise post-électorale : Les soutiens internationaux de Ouattara s’essoufflent

© Le Temps Par Emma
Après la proclamation des résultats de la présidentielle: Les casques bleus de l`Onuci sécurisent l`Hôtel du Golf
Dimanche 5 décembre 2010. Abidjan, Riviera. Golf Hôtel. Siège provisoire du gouvernement du premier ministre Guillaume Soro
La nouvelle crise ivoirienne connaît un rebondissement des plus spectaculaires. Alassane Dramane Ouattara avait été proclamé par la Commission électorale indépendante (Cei) «Président de la République» avec 54,10% contre Laurent Gbagbo 45,9%. Mais avec l’évolution de la situation, le vent commence à être favorable au Président Laurent Gbagbo.
Comme élément fondamental, le Président sortant bénéficie des résultats institutionnels. Laurent Gbagbo a été proclamé vainqueur avec 51,45% contre 48,55% pour Alassane Ouattara, par le Conseil constitutionnel. Adossé au droit, sa position fait de lui un personnage incontournable du point de vue du droit. Ce seul fait de recourir au droit, a fait chambouler beaucoup de considérations et de clichés qui lui étaient défavorables au début de la crise poste-électorale. Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies voit son influence réduite depuis sa «sortie de route». Y.J. Choï avait laissé croire que la certification des résultats de l’élection présidentielle qui lui était dévolue faisait de lui la clé de voûte de toute décision. Une sortie malheureuse qui a failli lui coûter son expulsion par les autorités ivoiriennes plus soucieuses de la souveraineté nationale. En effet, le patron de la représentation onusienne outrepassant ses pouvoirs avait déclaré le candidat Alassane Ouattara vainqueur adoubant ainsi les résultats pourtant provisoires de la Cei, résultats qui restaient à être validés par le Conseil constitutionnel. Depuis cette « aventure » du Coréen, la situation semble évoluer, lui-même semble affaibli. Selon des sources concordantes, sa rencontre avec l’ancien Président sud-africain Thabo Mbeki se serait soldée par une remontée de bretelles. En mission d’écoute à Abidjan depuis dimanche 5 décembre, Thabo Mbeki qui a successivement rencontré le Représentant du Secrétaire général de l’Onu, le Président Laurent Gbagbo, le candidat malheureux Alassane Ouattara, le Président de la Cei et le Président du Conseil constitutionnel s’apprête à déposer son rapport de mission à l’Union africaine. Une mission qui pourrait être salutaire dans la mesure où la communauté internationale semble se raviser. De fait, Ban Ki-moon s’est longuement entretenu au téléphone avec de nombreux dirigeants du monde, à qui il a dit « demeuré profondément préoccupé » par la crise ivoirienne. Il a successivement échangé avec les Présidents, burkinabé Blaise Compaoré, le Nigérian Good Luck Jonathan, la Malawite Bingu Wa Mutharika qui assure la présidence de l’Union africaine, selon une source aux Nations Unies. Il a eu d’autres échanges avec le président de la Commission de l’Union africaine le Gabonais Jean Ping et surtout le médiateur sud-africain Thabo Mbeki dont le séjour à Abidjan a pris fin, hier. Après avoir fait le tour de toutes ces personnalités, le Secrétaire général des Nations unies en a tiré des conclusions selon lesquelles, la mission onusienne représentée par son compatriote Y.J. Choï s’est fourvoyée en prenant partie pour une partie au conflit. C’est un Choï qui en a pris la graine, petit dans ses souliers qui, hier, a annulé sine die, la conférence de presse qu’il avait programmée au siège de l’Onuci, sans aucune explication à la presse. De sources diplomatiques, la position partisane du Représentant du Secrétaire général des Nations unies a été très mal appréciée au Conseil de sécurité. Une grande partie des diplomates africains représentant leurs pays respectifs se sont vivement élevés contre « les dérives du Représentants spécial ». Selon des informations en notre possession, les Africains en poste à la maison de verre de New York, irrités par cette sortie, n’ont pas du tout apprécié que les Institutions ivoiriennes soient foulées aux pieds par Y.J. Choï. Ceux-ci ont rappelé la souveraineté des Etats membres de l’organisation mondiale et la non ingérence dans les affaires internes des nations souveraines. Une irritation d’autant plus compréhensible au cœur même de l’Onu censée défendre les droits des peuples à se déterminer, que le Secrétaire général, M. Ban, a pris sur lui de recadrer le débat. Ce rappel à l’ordre a des retombées positives sur la démarche du Président Laurent Gbagbo qui au final, n’a pas eu tort de recourir au droit en saisissant le Conseil constitutionnel, avant de crier victoire. On peut le dire, la bataille pour le fauteuil présidentiel en Côte d’Ivoire est favorable à tous ceux qui s’inscrivent comme Laurent Gbagbo dans la droite ligne du respect des institutions que le pays s’est données. En atteste la levée de bouclier au plan international. Mais celle-ci ne concerne pas que les diplomates africains au Conseil de sécurité. D’autres pays et d’autres dirigeants très écoutés dans le monde ont également haussé le ton quand ils ont senti les menaces sur les Institutions ivoiriennes. La Chine vient d'approuver l'élection du candidat Laurent Gbagbo par le Conseil constitutionnel avec un score de plus de 51%. Après l'Organisation pour les libertés civiques au Gabon, Jean Ping, Président de la commission de l'Union africaine, demande « le respect de la décision du Conseil constitutionnel ». Mouammar Kadhafi président de l'Union africaine et de la Ligue arabe, a exprimé sa colère face à « l'ingérence et l'impérialisme occidental », se disant « prêt à soutenir le peuple ivoirien opprimé ». Et depuis, c’est un calme plat du côté des soutiens du candidat malheureux Alassane Ouattara. Les premières Nations et institutions n’ont plus renouvelé leur soutien à ce dernier, préférant observer la prudence. La communauté internationale se voit ainsi prise à son propre piège. Car, accepter la mise sous coupe réglée des Institutions que la Côte d’Ivoire s’est donnée, équivaudrait accepter que d’autres pays notamment africains, subissent le même sort. Cas de jurisprudence. Ce que des dirigeants de beaucoup de Nations ne semblent pas prêts à accepter.

Simplice Allard
al08062317@yahoo.fr
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