ABIDJAN - Après l'Union africaine, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) tente à son tour, en sommet à Abuja (Nigeria), de résoudre la grave crise politique en Côte d'Ivoire, déchirée entre deux présidents proclamés, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara.
Signe que la crise n'est toutefois pas près de prendre fin, le pays déjà
doté de deux présidents et deux Premiers ministres devait se retrouver dans la
journée avec deux gouvernements.
L'équipe du Premier ministre de M. Gbagbo, l'universitaire et économiste
Gilbert Marie N'gbo Aké, doit en effet être présentée ce mardi, a-t-on appris
de source officielle.
Lundi, le Premier ministre de M. Ouattara, Guillaume Soro, chef de
l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) qui tient le Nord depuis le coup
d'Etat manqué de 2002, a réuni son gouvernement dans le grand hôtel d'Abidjan
où le camp Ouattara a établi ses quartiers, sous la protection de la mission
onusienne Onuci et d'éléments des FN.
M. Soro, également ministre de la Défense, a fait monter la pression en
n'excluant pas une confrontation avec M. Gbagbo. "S'il nous oblige, on n'aura
pas d'autre choix", a-t-il averti.
Dans ce contexte de forte tension, les chefs d'Etat et de gouvernement de
la Cédéao se réunissent à Abuja pour un sommet extraordinaire auquel, selon un
porte-parole, aucun dirigeant de la Côte d'Ivoire - un des 15 membres de
l'organisation - n'a été convié.
Comme une grande partie de la communauté internationale, la Cédéao a très
fermement rejeté le maintien au pouvoir du sortant Laurent Gbagbo à l'issue de
la présidentielle du 28 novembre, et apporté son soutien à Alassane Ouattara.
Cette réunion intervient au lendemain d'une tentative de médiation de
l'Union africaine via l'ex-chef d'Etat sud-africain Thabo Mbeki.
Dans l'immédiat, sa mission n'a donné aucun résultat mais l'émissaire a
tenu à conjurer les dirigeants ivoiriens de faire "tout leur possible" pour
"préserver la paix", avant de quitter le pays.
L'ex-Premier ministre Ouattara est reconnu comme seul président légitime
par une grande partie de la communauté internationale.
Les Etats-Unis sont en pointe dans l'intense bataille diplomatique en cours
pour obtenir le départ de M. Gbagbo.
Barack Obama l'a formellement mis en garde contre un "isolement accru" et
dit qu'il subirait les "conséquences de ses actes injustes" s'il s'accrochait
au pouvoir, a indiqué un responsable de la présidence américaine à l'AFP.
Après une décennie de coups d'Etat et de violence, le "pays de l'éléphant"
est replongé en pleine tourmente depuis la semaine dernière: alors que M.
Ouattara a été donné vainqueur par la Commission électorale indépendante (CEI)
avec 54,1% des suffrages, le Conseil constitutionnel, acquis à M. Gbagbo, a
invalidé ces résultats et proclamé le sortant président avec 51,45%.
A l'image de la communauté internationale, le secrétaire général de l'ONU
Ban Ki-moon restait "profondément préoccupé". A tel point que l'organisation a
décidé de réduire ses effectifs sur place.
"Du fait de la situation sur le plan sécuritaire", les Nations unies ont
décidé de retirer leur personnel non essentiel, soit 460 personnes, a indiqué
un porte-parole. L'Onuci compte plus de 10.000 Casques bleus, policiers et
employés civils.
Au moins 20 personnes ont été tuées par balles depuis le second tour de la
présidentielle, à Abidjan et dans l'ouest notamment, selon Amnesty
International.
Par Thomas MORFIN
Signe que la crise n'est toutefois pas près de prendre fin, le pays déjà
doté de deux présidents et deux Premiers ministres devait se retrouver dans la
journée avec deux gouvernements.
L'équipe du Premier ministre de M. Gbagbo, l'universitaire et économiste
Gilbert Marie N'gbo Aké, doit en effet être présentée ce mardi, a-t-on appris
de source officielle.
Lundi, le Premier ministre de M. Ouattara, Guillaume Soro, chef de
l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) qui tient le Nord depuis le coup
d'Etat manqué de 2002, a réuni son gouvernement dans le grand hôtel d'Abidjan
où le camp Ouattara a établi ses quartiers, sous la protection de la mission
onusienne Onuci et d'éléments des FN.
M. Soro, également ministre de la Défense, a fait monter la pression en
n'excluant pas une confrontation avec M. Gbagbo. "S'il nous oblige, on n'aura
pas d'autre choix", a-t-il averti.
Dans ce contexte de forte tension, les chefs d'Etat et de gouvernement de
la Cédéao se réunissent à Abuja pour un sommet extraordinaire auquel, selon un
porte-parole, aucun dirigeant de la Côte d'Ivoire - un des 15 membres de
l'organisation - n'a été convié.
Comme une grande partie de la communauté internationale, la Cédéao a très
fermement rejeté le maintien au pouvoir du sortant Laurent Gbagbo à l'issue de
la présidentielle du 28 novembre, et apporté son soutien à Alassane Ouattara.
Cette réunion intervient au lendemain d'une tentative de médiation de
l'Union africaine via l'ex-chef d'Etat sud-africain Thabo Mbeki.
Dans l'immédiat, sa mission n'a donné aucun résultat mais l'émissaire a
tenu à conjurer les dirigeants ivoiriens de faire "tout leur possible" pour
"préserver la paix", avant de quitter le pays.
L'ex-Premier ministre Ouattara est reconnu comme seul président légitime
par une grande partie de la communauté internationale.
Les Etats-Unis sont en pointe dans l'intense bataille diplomatique en cours
pour obtenir le départ de M. Gbagbo.
Barack Obama l'a formellement mis en garde contre un "isolement accru" et
dit qu'il subirait les "conséquences de ses actes injustes" s'il s'accrochait
au pouvoir, a indiqué un responsable de la présidence américaine à l'AFP.
Après une décennie de coups d'Etat et de violence, le "pays de l'éléphant"
est replongé en pleine tourmente depuis la semaine dernière: alors que M.
Ouattara a été donné vainqueur par la Commission électorale indépendante (CEI)
avec 54,1% des suffrages, le Conseil constitutionnel, acquis à M. Gbagbo, a
invalidé ces résultats et proclamé le sortant président avec 51,45%.
A l'image de la communauté internationale, le secrétaire général de l'ONU
Ban Ki-moon restait "profondément préoccupé". A tel point que l'organisation a
décidé de réduire ses effectifs sur place.
"Du fait de la situation sur le plan sécuritaire", les Nations unies ont
décidé de retirer leur personnel non essentiel, soit 460 personnes, a indiqué
un porte-parole. L'Onuci compte plus de 10.000 Casques bleus, policiers et
employés civils.
Au moins 20 personnes ont été tuées par balles depuis le second tour de la
présidentielle, à Abidjan et dans l'ouest notamment, selon Amnesty
International.
Par Thomas MORFIN