Laurent Gbagbo est un drôle de démocrate. Lui qui criait sur tous les toits qu’il est « un enfant des élections », refuse d’accepter le verdict des urnes et surtout de reconnaître sa défaite. Avec la complicité de son ami, le militant FPI, Yao Paul N’dré, il veut s’asseoir dans un fauteuil qui n’est pas le sien. Il veut s’accaparer un pouvoir dont il n’a ni la légitimité, ni la légalité. Car le peuple de Côte d’Ivoire a porté son choix sur la personne d’Alassane Ouattara, pour présider à ses destinées. Le camarade socialiste, qui pense que la Magistrature Suprême est sa chose, se comporte comme un gladiateur et fait de la résistance. A l’instar des républiques bananières, il s’est fait investir à la hâte, entouré de ses courtisans et missi dominici, croyant pouvoir distraire les Ivoiriens. Ces derniers, tout comme la communauté internationale, lui demandent de faire preuve de sagesse et de rentrer dans les rangs. Notre bonhomme s’entête, plus grave, il choisit la voie du suicide. Il refuse de partir dans la dignité et l’honneur comme Abdou Diouf au Sénégal, pour arborer les habits de sang et de despote de Milosevic. Qui a dit que l’Histoire ne se répétait pas ? La Côte d’Ivoire n’est ni le Kenya, ni le Zimbabwe du dictateur Robert Mugabe. Chaque jour un peu plus, l’homme s’isole et veut isoler davantage son pays. Il se nourrit à présent de fausses certitudes, à savoir que la Côte d’Ivoire peut vivre avec ses propres ressources. Ce discours n’est pas nouveau, encore moins novateur. Pour les besoins de la cause, il a armé ses militants qui, à Abidjan et dans les villes de l’Intérieur du pays, terrorisent les populations. Là encore, Gbagbo s’englue dans une voie sans issue. Il ne peut pas s’en sortir. Il a tout le monde sur le dos. Tous les courants de pensée et tous les gouvernements, à travers le monde, sont dressés contre cet imposteur et usurpateur du pouvoir. Le coup de force ne peut pas prospérer et ne peut pas constituer un précédent dans l’ère démocratique. Gbagbo le sait, sa flopée de partisans aussi. Pendant qu’il est encore temps, il doit se ressaisir ! l
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga