Je vous remercie du fond de cœur. Je suis très ému et très reconnaissant. Les journées passées ont été très difficiles pour notre Nation et pour moi, en tant que nouveau Président de la République de Côte d’Ivoire. Je voudrais vous dire que c’est avec beaucoup d’humilité que j’ai accueilli le score important que nos compatriotes m’ont conféré. C’était une élection sans conteste. Avec un taux de participation sans précédent. Ceci a démontré que nos compatriotes croient en la démocratie. Ils croient aussi en la paix. C’est animé de cette volonté de paix, que j’ai tout fait pendant ces journées pour apaiser les tensions. Car, les occasions n’ont pas manqué ici et là pour les uns et les autres d’appeler à des manifestations ou d’attiser la violence en vue d’installer la chienlit dans le pays. Mais, nous sommes les enfants d’Houphouët. Ce jour est un jour mémorable pour nous. Je voudrais vous dire que je ferais tout pour préserver la paix dans notre pays. Notre volonté de paix est non seulement connue de nos compatriotes mais aussi de l’ensemble du monde. Vous avez vu les messages de félicitation pour moi et les messages de mise en garde pour l’ancien Président. Tout cela doit nous inviter à persévérer dans la voie que nous avons choisie. Je voudrais vous saluer de venir m’accueillir dans mes nouvelles fonctions de Président de la République. En réalité, pour moi, il n’y a pas deux Côte d’Ivoire, il n’y a pas deux Présidents. Il n’y a pas un gagnant, il n’y a pas un perdant. Nous devrons faire en sorte que ce soit la Côte d’Ivoire toute entière qui sorte gagnante de cette élection. C’est pour cela que je m’efforcerai à tendre la main à mon jeune frère Laurent Gbagbo. J’ai dit à Thabo Mbeki que nous devrons tout faire pour sacrifier notre personne. Il faut préserver la Côte d’Ivoire, un bien précieux qui appartient à tous. J’ai supplié Mbeki de lui dire de quitter les fonctions usurpées (…). Je voudrais vous dire que dans quelques heures, dans quelques jours, les choses vont se normaliser. Nous ne devrons pas avoir des attitudes de vainqueur plutôt des comportements de fraternité. La Côte d’Ivoire a besoin d’unité, de sortir de cette crise sans violence. Nous avons déjà recensé 60 morts, 21 disparus plus de 509 blessés. C’est trop. Il faut que Gbagbo soit animé d’un sens patriotique et qu’il se dise que la Côte d’Ivoire doit nous amener à tout accepter. On doit passer à une autre étape, c’est-à-dire le fonctionnement normal de la Côte d’Ivoire. Je lance également un appel à nos forces de défense et de sécurité afin qu’elles demeurent républicaines. La décision de la CEDEAO d’aujourd’hui (hier), devra les convaincre de se ranger du côté de la voie du peuple. Elles (les Forces de sécurité) font partie du peuple. Elles ont l’obligation constitutionnelle de respecter la voie du peuple. Chacun et chacune de vous s’est battu dans son département, dans sa sous-préfecture pour qu’on gagne cette élection. Nous sommes la majorité dans ce pays. Nous allons le démontrer à l’Assemblée nationale, dans les mairies, les Conseils généraux et le Sénat que j’envisage de créer dans le cadre de la modification de la Constitution. Vous m’avez demandé de tenir bon, je tiens bon. Vous pouvez compter sur moi.
Vive la République de la Côte d’Ivoire.
Vive la République de la Côte d’Ivoire.
