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Politique Publié le mercredi 8 décembre 2010 | Le Patriote

Gbagbo veut jouer le temps

Il en avait fait sa philosophie. C’est-à-dire ruser avec tout le monde y compris la communauté nationale et internationale. Dans la crise qui l’a opposé à l’ex-rébellion, Gbagbo avait dit à qui veut l’entendre qu’il voulait jouer le temps pour selon lui, affaiblir et venir à bout de la rébellion. On ne sait si celui-ci (le temps) lui a été vraiment profitable. Lui seul peut savoir s’il y est parvenu avec l’évolution des choses. Le résultat, c’est que la crise qui a éclaté un matin du 19 septembre 2002, a pris fin avec l’organisation de l’élection présidentielle dont le premier et le second tour se sont respectivement tenus les 31 octobre et le 28 novembre 2010. Il a donc fallu près d’une décennie pour que le pays connaisse plus ou moins une accalmie. Du moins avec l’organisation d’élection. Pourtant, la dernière en date des négociations pour une fin de la crise est l’Accord politique de Ouagadougou. Prévu pour durer 10 mois, il aura duré trois longues années. Laurent Gbagbo ayant toujours réussi le pari de retarder les choses. C’est cette ‘’technique’’ qu’il veut rééditer. Espérant que les mêmes causes vont produire les mêmes effets. Depuis l’élection présidentielle au cours de laquelle le peuple ivoirien a décidé de confier son destin au candidat du RHDP Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo s’est rebellé, c’est le cas de le dire, contre la volonté des Ivoiriens. Par la complicité de son ami Paul Yao N’Dré, qu’il avait pris soin de nommer auparavant à la tête du Conseil Constitutionnel, il s’est déclaré président. Il a été investi et a formé son gouvernement. Dans ce désordre, tout tourne au ralenti. L’administration ivoirienne fonctionne à peine. Les jours passent et se ressemblent en Côte d’Ivoire. Ils sont faits de misère. Les Ivoiriens qui arrivaient difficilement à joindre les deux bouts, tirent depuis quelques jours le diable par la queue. Le panier de la ménagère se rétrécit au fil du temps. Les denrées de première nécessité et de grande consommation se raréfient sur les marchés et dans les grandes surfaces. Toute chose qui provoque une flambée des prix que le citoyen qui n’a pas flirté avec la Refondation ne peut supporter. Les jours des Ivoiriens sont aussi et surtout faits de violations massives des droits de l’homme et d’assassinats. Alors qu’un couvre-feu a cours depuis le samedi 27 novembre, les tueries se multiplient. Les victimes se comptent dans le camp de l’opposition, notamment du RHDP. Le décompte fait par le ministre Maurice Kakou Guikahué, responsable de la Cellule médico sociale du RHDP montre et démontre la volonté du pouvoir d’en faire voir des vertes et des pas mûres à ses adversaires: «Sous le couvre-feu, le RHDP a eu 59 morts, 576 blessés, 21 disparus et 21 arrestations.» Le quotidien des Ivoiriens se transforme en cauchemar. Car il ne se passe pas de jours sans que les familles ne signalent des disparitions, des enlèvements pour des destinations inconnues. En instaurant ce climat de terreur, Gbagbo entend ‘’tuer’’ la détermination des Ivoiriens et ainsi se maintenir au pouvoir par la force. C’est donc à juste titre qu’il disait à ses partisans qui lui demandaient d’accélérer le désarmement des ex-rebelles, que le ‘’temps est un autre nom de dieu’’. Seulement voilà, cette fois-ci, il semble que le temps joue plutôt contre lui.

Koné Lanciné
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