La chute du régime FPI est inéluctable. C’est une question d’heure. Même si dans le camp présidentiel certains luttent désespérément pour retarder l’échéance. Au nombre de ces « résistants », figurent au premier rang trois généraux. Ce sont Vagba Faussignaux, commandant de la marine, Guiai Bi Poin, commandant du CeCOS, Brunot Dogbo Blé, commandant du palais et de la Garde Républicaine. Ces officiers généraux de l’armée ont décidé de suivre leur maître jusqu’au bout de sa folie suicidaire. Gui Bi Poin, avec le CeCOS multiplie les tueries et autres exactions pour protéger le fauteuil de Laurent Gbagbo. Dogbo Blé mobilise les miliciens et autres ultra au sein de l’armée pour semer au cas échéant la chienlit. Vagba Faussignaux, quant à lui, est dans le cercle restreint en même temps que les autres membres, pour apporter son expertise en matière de stratégie. Au-delà de la volonté de faire triompher les intérêts du clan, il faut souligner que ces généraux livrent un combat personnel dans la partie qui se joue actuellement. Comment échapper à la Cour pénale internationale ? Voici la vraie motivation qui pousse ces commandants des FDS à se comporter comme des chefs de milice. Aujourd’hui, il s’agit pour eux de tout mettre en œuvre pour pérenniser le pouvoir de Laurent Gbagbo. C’est une question de survie pour eux. Dogbo Blé Brunot est celui qui a commandité certains meurtres lors de la prise de pouvoir de Laurent Gbagbo en 2000. Il a également été le principal instigateur de l’assassinat du général Guéi Robert et ses proches. Cette information, on se le rappel, avait été donné dans un courrier par le lieutenant-colonel Yao Yao Jules, après sa rupture avec l’armée. Ce général originaire du centre ouest, est aussi cité dans l’affaire des escadrons de la mort qui ont sévi entre septembre 2002 et février 2003. C’est toujours le même Dogbo Blé, avec le colonel Ahouman Brouaha Nathanaël qui a décrété le périmètre du palais présidentiel « zone rouge » après que l’opposition ait décidé de marcher pour protester contre les blocages dans l’application de l’accord de Linas Marcoussis. La suite, on la connaît. Plus de 500 militants de l’opposition ont été massacrés le jour de la marche le 24 mars et le lendemain. Même si les enquêteurs de l’ONU ont chiffré les victimes à 120, la sauvagerie et la lâcheté avec lesquelles les assassinats ont été perpétrés enlèvent toutes circonstances atténuantes à leurs commanditaires et leurs auteurs. Le général Guiai Bi Poin qui ne s’est pas tristement illustré en cette période, a depuis lors surpassé le général Dogbo Blé dans ce domaine. Toutes les tueries qui se font actuellement se font avec sa bénédiction. L’attaque du siège de Yopougon, les assassinats des militants du RHDP dans tout le district d’Abidjan portent la marque du CeCOS qu’il dirige. Mise en place pour lutter contre le grand banditisme, le CeCOS est aujourd’hui une milice suréquipée à la solde d’un seul individu : Laurent Gbagbo. La liste macabre des victimes, depuis la proclamation des résultats, n’est pas encore close. Et le général Guiai Bi Poin qui sait qu’il est désormais dans le collimateur de la Cour pénale internationale et de la communauté internationale n’est plus prêt de lâcher prise. Il entend aller jusqu’au bout. Parce qu’il croit encore à un sauvetage du régime. La détermination du contre-amiral Vagba Faussignaux relève plus de la fidélité au clan qu’à une quelconque forfaiture. Mais, aujourd’hui, avec les massacres dont il s’est fait plus ou moins complice, a-t-il encore le choix ? Tout porte à croire que c’est non.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly