Le Temps Editoriaux - En mauvais perdant des élections présidentielles ivoiriennes, Laurent Gbagbo agit comme un crocodile agonisant. Désespéré, il est capable de donner un dernier coup de queue qui peut mettre son pays à feu et à sang. Toute la planète veut éviter que la Côte d’Ivoire, autrefois moteur économique et modèle de coexistence entre régions et populations en Afrique de l’Ouest, ne plonge encore un peu plus dans le chaos. Sauf sa cour de jouisseurs et lui-même, le président sortant, qui promettait de respecter les résultats des urnes, mais qui n’avait jamais imaginé que ses concitoyens ne voudraient plus de lui.
L’homme qui a pris le pouvoir en 2002 à la suite d’une rébellion armée laisse un maigre bilan. Il se retranche derrière un nationalisme obtus pour prolonger son règne. Laurent Gbagbo fait penser au Zimbabwéen Robert Mugabe qui a isolé son pays du reste du monde, et qui refuse de céder le pouvoir.
Alors que la peur gagne les esprits, la vitesse avec laquelle les pays africains ont dit non à Laurent Gbagbo est un signe d’espoir. Dans le passé, l’Union africaine a fermé les yeux sur de multiples dérapages. Elle a toléré des dictateurs ou caché son incapacité à agir au nom de la non-ingérence dans les affaires internes d’un pays. Il lui arrive encore de fauter. Mais en prenant l’initiative sur la Côte d’Ivoire, elle a fait un pas décisif: elle ne donne aucune chance au roi qui veut usurper la volonté populaire.
Les grandes puissances (Etats-Unis, Grande-Bretagne et France) ont elles aussi, et sans ambiguïté, affirmé que la page était tournée. Il n’y a pas eu de tergiversations. Elles n’entendent pas, comme ce fut le cas dans le passé, soutenir un régime aux abois, au nom des intérêts nationaux ou d’amitiés douteuses.
Face à une telle unanimité contre lui, le despote ivoirien finira par partir. Hélas, même dans ses dernières heures, il aura contribué à pérenniser le cliché selon lequel le continent noir est dirigé par des hommes imbus de pouvoir et rétifs à l’alternance politique.
Heureusement, des contre-exemples existent. Dans le drame ivoirien, ce sont les Africains eux-mêmes qui se sont mobilisés en dépêchant l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki à Abidjan. Quand la démocratie aura repris son droit en Côte d’Ivoire, ce triste épisode servira de leçon à tout autre despote en herbe.
Ram Etwareea
L’homme qui a pris le pouvoir en 2002 à la suite d’une rébellion armée laisse un maigre bilan. Il se retranche derrière un nationalisme obtus pour prolonger son règne. Laurent Gbagbo fait penser au Zimbabwéen Robert Mugabe qui a isolé son pays du reste du monde, et qui refuse de céder le pouvoir.
Alors que la peur gagne les esprits, la vitesse avec laquelle les pays africains ont dit non à Laurent Gbagbo est un signe d’espoir. Dans le passé, l’Union africaine a fermé les yeux sur de multiples dérapages. Elle a toléré des dictateurs ou caché son incapacité à agir au nom de la non-ingérence dans les affaires internes d’un pays. Il lui arrive encore de fauter. Mais en prenant l’initiative sur la Côte d’Ivoire, elle a fait un pas décisif: elle ne donne aucune chance au roi qui veut usurper la volonté populaire.
Les grandes puissances (Etats-Unis, Grande-Bretagne et France) ont elles aussi, et sans ambiguïté, affirmé que la page était tournée. Il n’y a pas eu de tergiversations. Elles n’entendent pas, comme ce fut le cas dans le passé, soutenir un régime aux abois, au nom des intérêts nationaux ou d’amitiés douteuses.
Face à une telle unanimité contre lui, le despote ivoirien finira par partir. Hélas, même dans ses dernières heures, il aura contribué à pérenniser le cliché selon lequel le continent noir est dirigé par des hommes imbus de pouvoir et rétifs à l’alternance politique.
Heureusement, des contre-exemples existent. Dans le drame ivoirien, ce sont les Africains eux-mêmes qui se sont mobilisés en dépêchant l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki à Abidjan. Quand la démocratie aura repris son droit en Côte d’Ivoire, ce triste épisode servira de leçon à tout autre despote en herbe.
Ram Etwareea