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Politique Publié le jeudi 9 décembre 2010 | Le Nouveau Réveil

Pour lui avoir toujours tout concédé et cédé - Gbagbo comme Moï Kibaki au Kenya et Mugabe au Zimbabwe

© Le Nouveau Réveil
Proclamé vainqueur de la présidentielle par le Conseil constitutionnel: le président Laurent Gbagbo
Photo: le président Laurent Gbagbo
Lorsqu`à l`issue du premier tour du scrutin, nonobstant la cinglante et cuisante défaite de monsieur Gbagbo arrivé en troisième position après messieurs BEDIE et OUATTARA, on demandait au candidat BEDIE de se sacrifier au profit de monsieur Gbagbo qui s`octroyait alors la première place, il fallait s`attendre à ce que se produisît ce qui s`est produit après le second tour.
Peut-être que monsieur Gbagbo, faisant croire qu`il voulait à tout prix éviter l`humiliation d`une élimination précoce avait-il convaincu les ambassadeurs et les religieux qui ont alors défilé en file indienne chez le candidat BEDIE pour lui demander de s`effacer afin de préserver la paix sociale et l`issue heureuse (?) du processus électoral, de ce qu`il respecterait le verdict des urnes après le second tour.
Nous ne doutons pas un seul instant que les ambassadeurs et les religieux n`ont aucunement ajouté foi à ce nième engagement de celui-là dont les promesses ne valent que pour ceux qui y croient.
Adopter une autre attitude serait faire preuve d`une naïveté impardonnable.
Il fallait faire comme si et ils l`ont fait en se disant sans doute qu`un miracle est toujours possible.
Cela relevait cependant d`un rêve chimérique tant les propos supposés malicieux du candidat de la minorité présidentielle et du FPI laissaient transparaître que ce dernier n`avait qu`une seule obsession : faire comme Moï Kibaki du Kenya et surtout Robert Mugabé, le propriétaire du Zimbabwé.
Lors du face-à-face entre les deux candidats, alors que le candidat OUATTARA déclarait sans ambiguïté qu`il respecterait le verdict des urnes, le candidat Gbagbo est resté fort évasif, insistant plutôt sur le fait qu`aucun des candidats ne devait se déclarer vainqueur, la proclamation des résultats relevant exclusivement de la CEI et du Conseil Constitutionnel.
C`était ensuite pour annoncer tout de go qu`en tant que chef de l`Etat, il allait décréter un couvre-feu le jour même du scrutin "pour que tout se déroule dans la quiétude et la sérénité."
Le candidat LMP-FPI savait ce qu`il allait faire puisqu`il lui fallait remporter cette élection présidentielle par tous les moyens :
-profiter du couvre-feu pour subtiliser des urnes
-profiter du couvre-feu pour empêcher que les urnes non volées par ses sbires arrivent à temps dans les CEI locales et partant à la CEI centrale afin de retarder au maximum le décompte des voix
-profiter du couvre-feu pour se livrer à toutes sortes de provocations de l`opposition pour que surviennent des troubles qui justifieraient alors l`interruption du processus électoral
Dès lors, la CEI ne recevant pas à temps les documents ad hoc pour se prononcer dans les délais qui lui sont impartis, l`ami "Pablo", président du Conseil Constitutionnel, prendrait aussitôt le relais pour fabriquer des chiffres sur mesure au profit de monsieur Gbagbo qui serait alors déclaré vainqueur.
Dans tous les cas, le candidat 100% candidat et 100% président ne voyait pas d`autre issue, convaincu qu`il soumettrait tout le monde à son impériale volonté ainsi qu`il l`a toujours fait depuis qu`il est au pouvoir et surtout depuis l`éclatement de la crise et la fin de son mandat en octobre 2005.
Violant tous les accords qu`il signait et les engagements qu`il prenait, il finissait toujours par l`emporter en usant de toutes les méthodes des régimes staliniens dont le sien est un pâle reflet.
Monsieur Gbagbo en est arrivé à se convaincre qu`il peut tout et que par conséquent, tout doit se faire selon son bon plaisir.
La Côte d`Ivoire se trouvait en effet sous la houlette sanglante d`un monarque absolu !
Les morts innombrables causés par ce régime infernal et diabolique ne sont-ils pas la preuve tangible que l`empereur Gbagbo-Soundjata 1er de Côte d`Ivoire avait droit de vie et de mort sur les sujets que nous étions devenus? Artisan et partisan de la violence et de l`incivisme, monsieur Gbagbo, pendant ses dix ans de règne sans partage, obtenait tout par la menace, le chantage et la corruption.
Tout le monde a toujours cédé à ses desiderata et à ses caprices et lui a toujours tout concédé.
Le sang que son régime faisait couler à longueur de journée, les pillages des ressources nationales, la corruption échevelée, la destruction du pays…n`entraînaient aucune réprobation ni aucune condamnation. Au contraire, toutes ces actions néfastes de monsieur Gbagbo et de son régime étaient accueillies avec compréhension par les chancelleries et recevaient même la bénédiction de religieux.
Qui ne se souvient du Saint Sacrement convoyé à son domicile afin que le Christ renforce son pouvoir…diabolique pour qu`il continue encore et toujours à nous avoir sous son emprise et à nous conduire ( ?) avec le fouet !
Tout était ainsi devenu un droit pour monsieur Gbagbo qui n`avait plus à demander mais à ordonner et à imposer.
Ayant droit de vie et de mort sur ce peuple "prosterné dans l`ombre" et gémissant sous le poids du fardeau de la misère, monsieur Gbagbo ne se sentait pas concerné par le sort et la détresse des Ivoiriens.
Pourquoi en serait-il autrement dans la mesure où il est le maître de tout !
On peut appauvrir les paysans en volant tous les revenus des cultures pérennes. On peut assassiner des journalistes. On peut surtout importer des déchets toxiques pour tuer et empoisonner par centaines de milliers les populations faméliques, dans le seul but de s`enrichir.
Dès l`instant où cela procure puissance, honneur, richesses et gloire à l`empereur Gbagbo et à sa cour, tout est permis et personne n`ose élever la voix pour dénoncer ces crimes abominables.
Les effroyables massacres des 25, 26 et 27 mars 2004 sont passés comme une lettre à la poste et les Forces de Défense et de Sécurité, devenues une garde prétorienne au service exclusif de l`individu Gbagbo, ont été félicitées pour avoir fait leur devoir.
Tout était dû à monsieur Gbagbo qui ne concevait donc plus que quoi que ce soit lui soit refusé.
Dès lors, être réélu ( ?) président de la République est pour lui un droit qui s`impose au peuple ivoirien et à ses adversaires.
Faire éliminer le Président BEDIE arrivé en tête au premier tour entrait pour monsieur Gbagbo dans l`ordre normal des choses.
Déclarer alors que c`est plutôt lui qui est arrivé en tête n`est que la reconnaissance évidente de ses prérogatives et de sa prééminence.
Les calculs du plus grand génie politique que la Côte d`Ivoire ait jamais eu et n`aura sans doute plus jamais qu`il pense être étaient simples et limpides comme l`eau de roche :
1-Pour le second tour du scrutin, monsieur BEDIE, "cet être rancunier à qui Alassane a fait tant de mal" ne peut que revenir sur les engagements pris vis-à-vis de ce dernier à travers les accords du RHDP.
2-Si par extraordinaire monsieur BEDIE respectait ses engagements et demandait aux militants du PDCI de voter pour monsieur OUATTARA, il lui suffirait de rappeler à ces militants :
a)les torts faits au PDCI par monsieur OUATTARA à travers le coup d`Etat de 1999
b)le fait que monsieur OUATTARA est un étranger alors que lui, Gbagbo, est l`Ivoirien authentique à qui tous les Ivoiriens doivent donner leurs voix.
3- Si monsieur OUATTARA passait à travers ces mailles alors la machine infernale de la fourberie mise en place pour contrer l`action de la CEI se mettrait en branle et le militant du FPI nommé à dessein président du Conseil Constitutionnel prendrait le relais et la décision idoine proclamant sa victoire.
Dans l`intervalle, tout serait mis en œuvre pour provoquer l`opposition afin que des troubles éclatent pour que l`article 38 vienne renvoyer le processus électoral aux calendes grecques.
Il se trouve que notre grand “génie politique” a fait chou blanc et que tous les pièges tendus ont été déjoués sans effort par l`opposition qui a en outre opposé sa discipline sereine à la pagaille et à l`indiscipline des militants et suiveurs du FPI et de monsieur Gbagbo.
Qui oubliera un jour cette scène qui a fait le tour monde du commissaire de la CEI militant du FPI arrachant et déchirant les procès-verbaux qui devaient être lus par le porte-parole de la CEI ?
Ainsi est pris qui croyait prendre : le FPI se révélait aux yeux du monde comme un parti d`hommes violents, indisciplinés et perturbateurs.
En l`espace de quelques secondes, toutes les télévisions et radios du monde faisaient découvrir le parti stalinien qui a martyrisé le peuple ivoirien pendant toute une décennie.
Ces radios et ces télévisions ont surtout fait découvrir que celui qui se proclame enfant des élections n`a jamais gagné d`élection nulle part ayant profité du rejet des militaires et de la confusion générale pour s`emparer du pouvoir en octobre 2000.
Se sachant impopulaire et vomi par le peuple, monsieur Gbagbo a toujours fui les élections qu`il a fait reporter mille fois sous les prétextes les plus fallacieux.
Monsieur Gbagbo, adossé aux chars et aux fusils d`assaut de l`armée, s`est cru indéboulonnable d`où le slogan "on gagne ou on gagne."
Comment un génie politique supposé peut-il penser, parce qu`il a toujours tout obtenu par la violence, la force, la ruse et la tricherie que le cynisme et l`impudence lui assureraient toujours la victoire ?
Aujourd`hui, en voulant toujours et trop tricher, le FPI et monsieur Gbagbo n`ont même pas été capables de faire une simple addition en invalidant arbitrairement sept régions qui ont voté massivement pour monsieur OUATTARA.
Car, malgré ces invalidations et contrairement aux affirmations de monsieur Yao-N`dré qui a attribué la victoire à son seigneur et ami, c`est encore et toujours monsieur OUATTARA qui est vainqueur.
Pour avoir trop cru que parce que les Ivoiriens et le reste du monde lui ayant toujours cédé, il était "maître de lui comme de l`univers", monsieur Gbagbo s`est mélangé les pinceaux et va quitter la scène par la petite porte.
Néron criait dans ses derniers instants "quel artiste meurt en moi ?" Monsieur Gbagbo criera sans doute "quel grand politicien quitte la scène !"
Il doit savoir dans tous les cas que lorsqu`on refuse le bélier du chef qui est offert, en l`occurrence quitter dignement le pouvoir, on finit par manger le poulet de la honte, atteint de grippe aviaire !
Doubé Binty
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