Le nouveau super ministre de l’Education nationale, Anne Jacqueline Lohouès Oble, qui a sous ses ordres, le secrétaire d’Etat chargé de la vie scolaire et estudiantine (Mme Lago Daleba Loan Odette) et N’Guessan Yao Thomas ministre délégué auprès du ministre de l’Education nationale chargé de l’Enseignement supérieur, n’aura pas de répit à la tête de son département tant les problèmes à résoudre sont urgents . Parmi ces dossiers brûlants, l’on peut citer entre autres l’indiscipline et la fraude aux examens scolaires.
Nul doute que la grande priorité de Jacqueline Oble sera de s’attaquer à l’indiscipline à l’école tant au niveau des apprenants que des formateurs.
L’indiscipline, le cancer de l’école ivoirienne
Le nouveau ministre de l’Education nationale devra immédiatement s’attaquer à l’un des maux qui gangrènent l’école ivoirienne depuis des années, l’indiscipline. Les valeurs morales ont foutu le camp dans nos écoles. Les enseignants sont battus au bon vouloir de l’élève, de l’étudiant, soit pour une mauvaise note, soit pour une remontrance, soit pour une sanction disciplinaire. L’enseignant n’est plus vénéré, craint, respecté. A la moindre grève, à la moindre contestation syndicale estudiantine et scolaire, l’enseignant est violemment pris à partie, conspué, insulté. Jacqueline Oble doit poursuivre avec encore plus de fermeté les mesures prises par son prédécesseur, Gilbert Bleu Lainé. Le mal est encore plus profond dans les universités publiques, notamment à l’université de Cocody où malheureusement les étudiants n’ont pas encore bien compris la notion de franchises universitaires. Au campus de Cocody, les étudiants, par le biais de leurs organisations syndicales, se croient au dessus de la loi, se substituant au Centre régional des œuvres universitaires d’Abidjan (CROU-A) qui continue de subir leur dicktat. Les étudiants règnent en maître. Ce sont eux qui décident d’installer tel ou tel commerçant où ils veulent, de leur réclamer des taxes, d’organiser le transport communal dans les environs de ce campus et de leur prélever des taxes sous le couvert d’organisations syndicales. Pire, la gestion des chambres universitaires leur revient de
“plein droit”. Ledit campus et la rue princesse à Yopougon ont bien de similitudes. Les maquis, restaurants et bars dancings non seulement prolifèrent mais indisposent les étudiants qui bossent très tard dans la soirée. Le Centre régional des œuvres universitaires d’Abidjan (CROU-A) n’existe véritablement que de nom. A la moindre remarque, à la moindre interpellation, vous êtes passé à tabac. Les autorités académiques contraintes à voir et à ne rien dire, à rester muettes pour éviter des représailles dommageables. C’est à tous ces dysfonctionnements auxquels Jacqueline Oble devra s’attaquer avec beaucoup de courage et de fermeté. Car la gangrène est plus profonde qu’on ne le pense. Le respect de l’autorité, des lois et règlements des institutions a foutu le camp dans nos écoles. Il n’y a pas que les élèves et étudiants qui posent problème. Le corps enseignant et les chefs d’établissement ont eux aussi une grande part de responsabilité dans la baisse du niveau scolaire et le vandalisme à l’école.
Le corps enseignant et les chefs d’établissement, une autre gangrène à combattre
Jacqueline Oble doit aussi frapper fort chez les enseignants qui par leurs actes continuent de mettre à mal la politique de refondation de l’école ivoirienne de Laurent Gbagbo. Ce que les ivoiriens ne veulent plus voir, ce sont les livres gratuits qui doivent être normalement distribués gratuitement aux écoliers du primaire public et qui se retrouvent dans la rue entre les mains de libraires par terre et de libraires formels. Ce que les ivoiriens attendent également de ce super ministre, c’est tout simplement que les enseignants, qui organisent ce marché clandestin et juteux avec la complicité de certains responsables du cabinet ministériel, de principaux et de proviseurs soient sévèrement sanctionnés. Il n’est pas normal que des acteurs de l’Education nationale détournent ces manuels scolaires dont la confection a été largement financée par la Banque mondiale par le biais du Projet d’appui au secteur éducation formation (PASEF). Les ivoiriens attendent également avec impatience que le nouveau locataire du 28ème étage de la Tour D de la cité administrative au Plateau mette définitivement fin à la vente de fascicules, imposée illégalement aux élèves par des enseignants et des chefs d’établissement, malgré les ouvrages scolaires à acheter par l’élève, autorisés par la tutelle. Si Jacqueline Oble veut relever le niveau des élèves de ce pays, elle doit absolument combattre avec la dernière énergie, tous ces enseignants qui vendent des notes complaisantes aux élèves pour arrondir leurs fins de mois, en pleine année scolaire ou qui organisent des “opérations hibou” hors ou dans des centres d’examen. Le mal persiste, des enseignants et élèves sont mis aux arrêts, mais il faut aller plus loin en traquant tous ces délinquants de l’école ivoirienne dans leurs derniers retranchements afin de mettre une fois pour toutes, fin à la facilité. Aujourd’hui l’école ivoirienne est méconnaissable parce que victime de mauvaises pratiques qui ont pour noms la floraison incontrôlée de maquis, bars, restaurants autour de nombreux établissements, ouverture de salle de vidéo où sont projetés des films à caractère pornographique. Des faits qui évidemment sont de nature à contribuer à la perdition des élèves, désormais plus portés sur le vice que la vertu. Et la ministre Jacqueline Oble qui hérite d’un ministère sensible, devra rompre avec le passé pour sauver l’école ivoirienne en pleine déliquescence. Uniformiser les rentrées académiques dans les UFR dans les universités publiques, remettre sur les rails la Formation par compétence (FPC) dont l’échec s’est justifié par le manque de formation des enseignants, l’absence d’ouvrages disponibles et de financement de cette nouvelle approche pédagogique sont les dossiers chauds qui seront déposés sur son bureau. Une des grosses difficultés également de l’éducation nationale qu’elle devra résoudre, c’est le fonctionnement décrié des COGES. De nombreux responsables de ces structures en font malheureusement leur caisse noire au détriment des écoles qui sont dans un état de délabrement très avancé. Des fonds importants ont été détournés à des fins personnelles. La nouvelle tutelle devrait avoir une attention particulière sur le fonctionnement de ces COGES au regard des grognes récurrentes chez les parents d’élèves. Enfin, Jacqueline Oble devra privilégier la négociation entre les syndicats du primaire, du secondaire et du supérieur public, une des conditions essentielles pour éviter des malentendus qui seraient source de conflits inutiles et qui pourraient se traduire par des grèves à n’en pas finir à l’instar de celle du MIDD qui a paralysé pendant un trimestre l’école ivoirienne, il n’y a pas si longtemps.
Charles Bédé
Nul doute que la grande priorité de Jacqueline Oble sera de s’attaquer à l’indiscipline à l’école tant au niveau des apprenants que des formateurs.
L’indiscipline, le cancer de l’école ivoirienne
Le nouveau ministre de l’Education nationale devra immédiatement s’attaquer à l’un des maux qui gangrènent l’école ivoirienne depuis des années, l’indiscipline. Les valeurs morales ont foutu le camp dans nos écoles. Les enseignants sont battus au bon vouloir de l’élève, de l’étudiant, soit pour une mauvaise note, soit pour une remontrance, soit pour une sanction disciplinaire. L’enseignant n’est plus vénéré, craint, respecté. A la moindre grève, à la moindre contestation syndicale estudiantine et scolaire, l’enseignant est violemment pris à partie, conspué, insulté. Jacqueline Oble doit poursuivre avec encore plus de fermeté les mesures prises par son prédécesseur, Gilbert Bleu Lainé. Le mal est encore plus profond dans les universités publiques, notamment à l’université de Cocody où malheureusement les étudiants n’ont pas encore bien compris la notion de franchises universitaires. Au campus de Cocody, les étudiants, par le biais de leurs organisations syndicales, se croient au dessus de la loi, se substituant au Centre régional des œuvres universitaires d’Abidjan (CROU-A) qui continue de subir leur dicktat. Les étudiants règnent en maître. Ce sont eux qui décident d’installer tel ou tel commerçant où ils veulent, de leur réclamer des taxes, d’organiser le transport communal dans les environs de ce campus et de leur prélever des taxes sous le couvert d’organisations syndicales. Pire, la gestion des chambres universitaires leur revient de
“plein droit”. Ledit campus et la rue princesse à Yopougon ont bien de similitudes. Les maquis, restaurants et bars dancings non seulement prolifèrent mais indisposent les étudiants qui bossent très tard dans la soirée. Le Centre régional des œuvres universitaires d’Abidjan (CROU-A) n’existe véritablement que de nom. A la moindre remarque, à la moindre interpellation, vous êtes passé à tabac. Les autorités académiques contraintes à voir et à ne rien dire, à rester muettes pour éviter des représailles dommageables. C’est à tous ces dysfonctionnements auxquels Jacqueline Oble devra s’attaquer avec beaucoup de courage et de fermeté. Car la gangrène est plus profonde qu’on ne le pense. Le respect de l’autorité, des lois et règlements des institutions a foutu le camp dans nos écoles. Il n’y a pas que les élèves et étudiants qui posent problème. Le corps enseignant et les chefs d’établissement ont eux aussi une grande part de responsabilité dans la baisse du niveau scolaire et le vandalisme à l’école.
Le corps enseignant et les chefs d’établissement, une autre gangrène à combattre
Jacqueline Oble doit aussi frapper fort chez les enseignants qui par leurs actes continuent de mettre à mal la politique de refondation de l’école ivoirienne de Laurent Gbagbo. Ce que les ivoiriens ne veulent plus voir, ce sont les livres gratuits qui doivent être normalement distribués gratuitement aux écoliers du primaire public et qui se retrouvent dans la rue entre les mains de libraires par terre et de libraires formels. Ce que les ivoiriens attendent également de ce super ministre, c’est tout simplement que les enseignants, qui organisent ce marché clandestin et juteux avec la complicité de certains responsables du cabinet ministériel, de principaux et de proviseurs soient sévèrement sanctionnés. Il n’est pas normal que des acteurs de l’Education nationale détournent ces manuels scolaires dont la confection a été largement financée par la Banque mondiale par le biais du Projet d’appui au secteur éducation formation (PASEF). Les ivoiriens attendent également avec impatience que le nouveau locataire du 28ème étage de la Tour D de la cité administrative au Plateau mette définitivement fin à la vente de fascicules, imposée illégalement aux élèves par des enseignants et des chefs d’établissement, malgré les ouvrages scolaires à acheter par l’élève, autorisés par la tutelle. Si Jacqueline Oble veut relever le niveau des élèves de ce pays, elle doit absolument combattre avec la dernière énergie, tous ces enseignants qui vendent des notes complaisantes aux élèves pour arrondir leurs fins de mois, en pleine année scolaire ou qui organisent des “opérations hibou” hors ou dans des centres d’examen. Le mal persiste, des enseignants et élèves sont mis aux arrêts, mais il faut aller plus loin en traquant tous ces délinquants de l’école ivoirienne dans leurs derniers retranchements afin de mettre une fois pour toutes, fin à la facilité. Aujourd’hui l’école ivoirienne est méconnaissable parce que victime de mauvaises pratiques qui ont pour noms la floraison incontrôlée de maquis, bars, restaurants autour de nombreux établissements, ouverture de salle de vidéo où sont projetés des films à caractère pornographique. Des faits qui évidemment sont de nature à contribuer à la perdition des élèves, désormais plus portés sur le vice que la vertu. Et la ministre Jacqueline Oble qui hérite d’un ministère sensible, devra rompre avec le passé pour sauver l’école ivoirienne en pleine déliquescence. Uniformiser les rentrées académiques dans les UFR dans les universités publiques, remettre sur les rails la Formation par compétence (FPC) dont l’échec s’est justifié par le manque de formation des enseignants, l’absence d’ouvrages disponibles et de financement de cette nouvelle approche pédagogique sont les dossiers chauds qui seront déposés sur son bureau. Une des grosses difficultés également de l’éducation nationale qu’elle devra résoudre, c’est le fonctionnement décrié des COGES. De nombreux responsables de ces structures en font malheureusement leur caisse noire au détriment des écoles qui sont dans un état de délabrement très avancé. Des fonds importants ont été détournés à des fins personnelles. La nouvelle tutelle devrait avoir une attention particulière sur le fonctionnement de ces COGES au regard des grognes récurrentes chez les parents d’élèves. Enfin, Jacqueline Oble devra privilégier la négociation entre les syndicats du primaire, du secondaire et du supérieur public, une des conditions essentielles pour éviter des malentendus qui seraient source de conflits inutiles et qui pourraient se traduire par des grèves à n’en pas finir à l’instar de celle du MIDD qui a paralysé pendant un trimestre l’école ivoirienne, il n’y a pas si longtemps.
Charles Bédé