x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le jeudi 9 décembre 2010 | AFP

Côte d`Ivoire: Gbagbo et Ouattara s`engagent dans une épreuve de force

© AFP
Proclamé vainqueur de la présidentielle par le Conseil constitutionnel: le président Laurent Gbagbo
Photo: le président Laurent Gbagbo
L`épreuve de force entre les deux présidents proclamés de Côte d`Ivoire, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, s`installe dans la durée, chaque camp laissant ouvertes toutes les options, règlement politico-diplomatique ou recours à la force.

"Le temps est l`autre nom de Dieu", aime à dire Laurent Gbagbo.

Engagé dans une nouvelle épreuve de force depuis qu`il a été proclamé
vainqueur de la présidentielle du 28 novembre par un Conseil constitutionnel
acquis à sa cause, contre un rival donné gagnant par la commission électorale
et la communauté internationale, le sortant affecte la plus grande sérénité.

Solidement installé au palais présidentiel, il a présidé mardi le premier
Conseil des ministres de son nouveau gouvernement. Pendant ce temps, la
capitale économique et tout le pays se raniment après deux semaines
d`apesanteur.

"Le temps joue contre nous, la situation recommence à devenir normale", dit
à l`AFP un cadre du camp Ouattara.

Retranché dans un grand hôtel sous la protection de Casques bleus où son
propre gouvernement se réunit, l`ex-opposant est fermement soutenu par la
communauté internationale: le Conseil de sécurité de l`ONU l`a reconnu
mercredi soir comme président élu, à l`issue d`âpres discussions avec la
Russie.

Mais M. Ouattara voit son adversaire asseoir son pouvoir, et ses propres
décrets dans l`administration, spécialement pour mettre la main sur les
vitales finances publiques, restent pour l`heure sans effet perceptible.

Qui viendra rompre le statu quo? Les deux camps se sont jusque-là abstenus
de déclarations ouvertement guerrières.

Les chefs des Forces de défense et de sécurité (FDS) - qui ne contrôlent
que la partie sud du pays depuis qu`une rébellion, rebaptisée plus tard Forces
nouvelles (FN), a pris le nord après le coup d`Etat manqué de 2002 - ont
affiché un soutien sans équivoque à M. Gbagbo.

Côté Ouattara, aucun mot d`ordre appelant les militants à descendre dans
les rues n`est encore venu. Nombre de responsables redoutent qu`une telle
initiative ne se solde par un bain de sang.

Les inconditionnels d`"ADO" (Alassane Dramane Ouattara) ne se sont signalés
que par des barricades, au cours de manifestations éparses qui se sont
éteintes ces derniers jours avec les derniers pneus brûlés.

"On va essayer de sortir de là sans faire de casse", assure un proche du
chef des FN Guillaume Soro, Premier ministre de M. Gbagbo de 2007 à 2010
devenu celui de M. Ouattara à la faveur de la crise.

Malgré les menaces de sanctions internationales, "le président Gbagbo pense
qu`avec un certain lobbying on trouvera une solution", explique un conseiller
au palais présidentiel.

Mais, souligne-t-il, avec le blocage actuel nul n`exclut un affrontement
armé: "chaque camp envisage tous les scenarii possibles".

"Gbagbo s`emploie à conserver la fidélité de l`armée et Ouattara essaie d`y
trouver des failles", affirme un diplomate européen en poste à Abidjan.

Tout en plaidant pour une issue pacifique, M. Soro ne manque pas une
occasion de menacer de recourir à la force, évoquant des "risques réels"
d`embrasement si le sortant se maintient.

En cas de confrontation, il compte s`appuyer sur les quelques milliers de
FN au nord.

Pour l`instant, "les Forces nouvelles sont vigilantes, mais elles ne
bougent pas", relève une source militaire occidentale.

Mais les protagonistes s`accordent sur une chose: cette situation politique
baroque ne pourra pas durer éternellement.
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ