Le Syndicat national de la recherche et de l’enseignement supérieur (Synares), après analyse de la situation en Côte d’Ivoire, prend position et demande le départ du Représentant spécial de Ban Ki-moon de la Côte d’Ivoire.
Rappel des faits lointains
Dix-neuf septembre 2002, avec la complicité et le soutien tactique de la France et de quelques pays voisins, notamment le Burkina Faso, une horde armée (Mpci) plongeait la Côte d’Ivoire dans une tragédie sans précédent dans son histoire. Dirigée par un jeune étudiant et ancien responsable syndical, Soro Kigbafori Guillaume, cette horde a décimé plus de 300 Ivoiriens en une nuit et provoqué non seulement un déplacement massif de populations mais aussi d’innombrables destructions qui restent sous-évaluées à ce jour. Nos Forces de défense et de sécurité, que de nombreuses années de sous-équipement avaient affaibli, réussissent cependant à les repousser jusqu'au Centre du pays. Prétextant l’évacuation de ses ressortissants de Bouaké, la France demande une trêve de 48 heures à notre armée. Mais, en catimini, elle réarme ceux qu’il convient d’appeler les rebelles. L’évacuation se transmue en interposition puis commence un ballet de la communauté internationale : Lomé, Marcoussis, Accra I, II et III, Tswane (Pretoria), Abuja puis Ouagadougou. À la recherche de la paix, les Ivoiriens vont de capitale en capitale et de sacrifices en sacrifices. Les atermoiements et les calculs politiciens du bloc rebelle militaro-politique ivoirien et de leurs parrains tapis dans l’ombre leur ont permis d’engranger des concessions impensables (gouvernement d’union, ministres analphabètes, postes ministériels de souveraineté, primature, non-unicité des caisses de l’État, usage de l’article 48 pour lever toutes entraves à l’éligibilité des signataires de l’Accord de Marcoussis à l’élection présidentielle, non désarmement effectif) sans jamais faire de pas réels dans le sens d’une paix effective et définitive.
C’est dans un tel contexte qu’intervient l’Accord de paix de Ouagadougou. Censé durer un an et conduire la Côte d'Ivoire à la paix et à l’élection présidentielle, reportée six fois depuis 2005, il n’a été qu’un leurre de plus. Encore une fois, c’est le peuple ivoirien qui a accepté de faire des sacrifices pendant que les rebelles continuaient de piller l’économie, de maintenir dans les faits le pays divisé, de faire mine de désarmer tout en cachant leurs armes afin de poursuivre leur tentative de putsch inachevé. Sous les suppliques du Président Laurent Gbagbo, chef de l’État, les Ivoiriens ont ouvert leurs bras à leurs frères meurtriers, et accepté d’aller aux élections qui se sont finalement tenues les 31 octobre et 28 novembre derniers.
Rappel des faits immédiats
Si le premier tour s’est passé relativement bien, le second tour a mis à nu le complot diabolique de ceux qui ont à cœur depuis le 7 décembre 1993, date du décès du premier Président de la Côte d'Ivoire, de faire de ce pays un no man’s land assujetti à la soif inextinguible de pouvoir d’un homme, et une colonie d’exploitation économique. Le sang des Ivoiriens a encore coulé ; leurs biens ont été détruits ; leur quiétude est troublée: le vote démocratique a été empêché (violences, séquestrations, etc.) et le tripatouillage systématiquement organisé. Tout a été mis en œuvre pour ruiner des années d’efforts et de sacrifices, et plonger le pays davantage dans l’abîme de l’imposture, du sous-développement et de l’économie de guerre.
Suite aux recours introduits par le candidat Laurent Gbagbo, et à l’incapacité de la Commission électorale indépendante (Cei) de donner les résultats provisoires dans les trois jours constitutionnels à elle impartis, le Conseil constitutionnel a dit le droit, a déclaré Laurent Gbagbo vainqueur et l’a investi dans ses fonctions de président de la République de Côte d'Ivoire le samedi 4 décembre 2010.
Position du Synares
1. Le Synares exprime sa sincère compassion à toutes celles et à tous ceux qui, dans leur chair et de leur sang, ont payé un lourd tribut pour que la Côte d'Ivoire reste debout. Devant eux, le Synares s’incline avec respect et émotion !
2. Le Synares s’est toujours inscrit dans la logique de l’état de droit et de la légalité constitutionnelle. Fort de cela, il vient par la présente apporter non seulement son soutien au Conseil constitutionnel mais aussi et surtout faire sienne sa décision, en reconnaissant M. Gbagbo Laurent comme Président de la République de Côte d'Ivoire;
3. Le Synares demande instamment à la communauté internationale de respecter ses propres principes, à savoir : la légalité, l’égalité des Nations; et d’éviter de promouvoir le non-droit ailleurs qu’en Occident;
4. Le Synares demande au Secrétaire général des Nations unies, Monsieur Ban Ki-Moon, de rappeler immédiatement son Représentant spécial en Côte d'Ivoire pour avoir outrepassé les limites de son mandat, et affirme qu’il le tiendra pour responsable de tous les drames qui surviendraient du fait de sa prise de position erronée et partisane ;
5. Le Synares demande au peuple ivoirien de se lever au-dessus des querelles partisanes pour ne voir que l’intérêt supérieur de la Nation, et de refuser d’apporter sa caution aux fauteurs de troubles, à ceux qui n’ont d’autres rêves que de transformer la Côte d’Ivoire en un état-esclave.
6. À tous les comploteurs contre la liberté, la souveraineté et la dignité du peuple de Côte d’Ivoire, le Synares dit fermement non !
Fait à Abidjan le 7 décembre 2010
Pour le Synares,
Le 1er Secrétaire général adjoint
Yapo Yapi André
• Les titres et le chapeau sont de la rédaction
Rappel des faits lointains
Dix-neuf septembre 2002, avec la complicité et le soutien tactique de la France et de quelques pays voisins, notamment le Burkina Faso, une horde armée (Mpci) plongeait la Côte d’Ivoire dans une tragédie sans précédent dans son histoire. Dirigée par un jeune étudiant et ancien responsable syndical, Soro Kigbafori Guillaume, cette horde a décimé plus de 300 Ivoiriens en une nuit et provoqué non seulement un déplacement massif de populations mais aussi d’innombrables destructions qui restent sous-évaluées à ce jour. Nos Forces de défense et de sécurité, que de nombreuses années de sous-équipement avaient affaibli, réussissent cependant à les repousser jusqu'au Centre du pays. Prétextant l’évacuation de ses ressortissants de Bouaké, la France demande une trêve de 48 heures à notre armée. Mais, en catimini, elle réarme ceux qu’il convient d’appeler les rebelles. L’évacuation se transmue en interposition puis commence un ballet de la communauté internationale : Lomé, Marcoussis, Accra I, II et III, Tswane (Pretoria), Abuja puis Ouagadougou. À la recherche de la paix, les Ivoiriens vont de capitale en capitale et de sacrifices en sacrifices. Les atermoiements et les calculs politiciens du bloc rebelle militaro-politique ivoirien et de leurs parrains tapis dans l’ombre leur ont permis d’engranger des concessions impensables (gouvernement d’union, ministres analphabètes, postes ministériels de souveraineté, primature, non-unicité des caisses de l’État, usage de l’article 48 pour lever toutes entraves à l’éligibilité des signataires de l’Accord de Marcoussis à l’élection présidentielle, non désarmement effectif) sans jamais faire de pas réels dans le sens d’une paix effective et définitive.
C’est dans un tel contexte qu’intervient l’Accord de paix de Ouagadougou. Censé durer un an et conduire la Côte d'Ivoire à la paix et à l’élection présidentielle, reportée six fois depuis 2005, il n’a été qu’un leurre de plus. Encore une fois, c’est le peuple ivoirien qui a accepté de faire des sacrifices pendant que les rebelles continuaient de piller l’économie, de maintenir dans les faits le pays divisé, de faire mine de désarmer tout en cachant leurs armes afin de poursuivre leur tentative de putsch inachevé. Sous les suppliques du Président Laurent Gbagbo, chef de l’État, les Ivoiriens ont ouvert leurs bras à leurs frères meurtriers, et accepté d’aller aux élections qui se sont finalement tenues les 31 octobre et 28 novembre derniers.
Rappel des faits immédiats
Si le premier tour s’est passé relativement bien, le second tour a mis à nu le complot diabolique de ceux qui ont à cœur depuis le 7 décembre 1993, date du décès du premier Président de la Côte d'Ivoire, de faire de ce pays un no man’s land assujetti à la soif inextinguible de pouvoir d’un homme, et une colonie d’exploitation économique. Le sang des Ivoiriens a encore coulé ; leurs biens ont été détruits ; leur quiétude est troublée: le vote démocratique a été empêché (violences, séquestrations, etc.) et le tripatouillage systématiquement organisé. Tout a été mis en œuvre pour ruiner des années d’efforts et de sacrifices, et plonger le pays davantage dans l’abîme de l’imposture, du sous-développement et de l’économie de guerre.
Suite aux recours introduits par le candidat Laurent Gbagbo, et à l’incapacité de la Commission électorale indépendante (Cei) de donner les résultats provisoires dans les trois jours constitutionnels à elle impartis, le Conseil constitutionnel a dit le droit, a déclaré Laurent Gbagbo vainqueur et l’a investi dans ses fonctions de président de la République de Côte d'Ivoire le samedi 4 décembre 2010.
Position du Synares
1. Le Synares exprime sa sincère compassion à toutes celles et à tous ceux qui, dans leur chair et de leur sang, ont payé un lourd tribut pour que la Côte d'Ivoire reste debout. Devant eux, le Synares s’incline avec respect et émotion !
2. Le Synares s’est toujours inscrit dans la logique de l’état de droit et de la légalité constitutionnelle. Fort de cela, il vient par la présente apporter non seulement son soutien au Conseil constitutionnel mais aussi et surtout faire sienne sa décision, en reconnaissant M. Gbagbo Laurent comme Président de la République de Côte d'Ivoire;
3. Le Synares demande instamment à la communauté internationale de respecter ses propres principes, à savoir : la légalité, l’égalité des Nations; et d’éviter de promouvoir le non-droit ailleurs qu’en Occident;
4. Le Synares demande au Secrétaire général des Nations unies, Monsieur Ban Ki-Moon, de rappeler immédiatement son Représentant spécial en Côte d'Ivoire pour avoir outrepassé les limites de son mandat, et affirme qu’il le tiendra pour responsable de tous les drames qui surviendraient du fait de sa prise de position erronée et partisane ;
5. Le Synares demande au peuple ivoirien de se lever au-dessus des querelles partisanes pour ne voir que l’intérêt supérieur de la Nation, et de refuser d’apporter sa caution aux fauteurs de troubles, à ceux qui n’ont d’autres rêves que de transformer la Côte d’Ivoire en un état-esclave.
6. À tous les comploteurs contre la liberté, la souveraineté et la dignité du peuple de Côte d’Ivoire, le Synares dit fermement non !
Fait à Abidjan le 7 décembre 2010
Pour le Synares,
Le 1er Secrétaire général adjoint
Yapo Yapi André
• Les titres et le chapeau sont de la rédaction