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Politique Publié le vendredi 10 décembre 2010 | L’intelligent d’Abidjan

Abengourou / Situation économique postélectorale - Les activités au ralenti, le trafic interurbain interrompu

L’institution du couvre-feu depuis le dimanche 28 novembre dernier n’est pas sans conséquence sur les activités économiques. Cette situation crée une baisse considérable au niveau des chiffres d’affaires de nombreux opérateurs économiques.

Abengourou présente un visage relativement calme. Les commerces dans leurs grandes majorités ont repris leurs activités depuis l'élection du 28 novembre jusqu'à la proclamation des résultats. La ville bouge à son rythme. Sauf que le couvre-feu agit de façon drastique sur les recettes. Ahouré Anne Marie est responsable de l’atelier «Grâce Gaël coiffure ». Interrogée, elle a indiqué subir douloureusement les conséquences de ce couvre-feu. « Le couvre-feu nous cause des désagréments. La clientèle a baissé. Je suis obligée de fermer tôt les soirs. Aujourd’hui, cela constitue un véritable manque à gagner pour moi», confie-t-elle. Cette coiffeuse n’est pas la seule à être victime de ce couvre-feu qui a été prolongé. Tanoh Daniel est gérant d’un cyber café. « Depuis le couvre-feu, on ferme tôt. Même à cette heure, quand, il y a des clients, nous sommes contraints de leur demander de libérer les lieux, le temps pour nous, de regagner nos domiciles. Or, en général, plusieurs de nos clients, qui sont élèves et fonctionnaires naviguent la nuit». Conséquence de cette situation, ajoute notre interlocuteur, la baisse du taux de fréquentation du cyber. Le secteur du showbiz n’est pas épargné. Les tenanciers de maquis et night club observent impuissants la baisse vertigineuse de leur chiffre d’affaires. Akpangni Boni Michel, plus connu sous le nom de Don Mike, à la fois manager et disc-jockey du festival night club MONAJOCE situé à environ 7 km de la ville dans un petit village fait partie des 5 night clubs de la ville. Mais avec cette nouvelle disposition, sa structure « a carrément fermé». «Nous ne faisons plus de recettes», révèle Boni Michel. «C’est la nuit que nous ouvrons, mais avec le couvre-feu, aucun client n’osera s’aventurer ici », ajoute-il. En dehors de ces secteurs d’activités, la filière agricole notamment la commercialisation du cacao connait de fortes perturbations à en croire certains opérateurs du milieu. Tanoh Serge, trésorier de la (COOPAI), coopérative exportatrice du département dit regretter le nouvel ordre institué par le chef de l’Etat. «Ça ne nous arrange pas, parce que cela a beaucoup d’impacts sur nos activités. Nos camions vont en brousse les nuits pour aller chercher du cacao. Dans notre milieu, c’est dans la nuit que le plus gros de nos transactions se font. Dans la journée, il y a trop de rackets. Si vous quittez Abengourou pour aller chercher du produit dans une localité comme Appronpron à partir de 17h, le couvre-feu vous trouvera en route. Et les gens risquent de bloquer votre camion. Ce sont des risques que nous ne pouvons pas prendre. A ce jour, nous avons une quantité importante de stock de cacao dans notre magasin principal que nous n’arrivons pas à écouler à cause de cette situation », explique-t-il. Maurice Sawadogo, exploitant agricole basé dans la sous-préfecture d’Ebilasokro est le trésorier d’un groupement de coopératives, la société coopérative agro industrielle de l’Est (SOCAE). Il déplore le couvre-feu. Selon lui, cela a un impact regrettable sur toutes leurs activités, surtout en cette période où la commercialisation du cacao bat son plein et où les prix dans la capitale économique peuvent baisser comme augmenter. «Nous n’arrivons pas à payer nos planteurs qui nous ont donné leurs produits. Le cacao est emmagasiné dans les magasins et nous ne pouvons pas l’écouler en raison du couvre-feu. Parce que c’est les nuits que nous travaillons. C’est dans la nuit que nous faisons nos chargements. Or les camions refusent de charger pour prendre la route d’Abidjan où les pistes villageoises afin d’éviter de tomber dans le couvre-feu. Parce ce que si on vous prend, les gens ne vous feront pas de cadeaux », a indiqué Maurice Sawadogo. Au niveau du transport interurbain, on note également une perturbation. Sur les trois principales compagnies, deux, à savoir la GTI et le rouge blanc ont arrêté le trafic. Le coût du transport Abengourou-Abidjan est désormais de 5000 FCFA contre 3500 FCFA, en temps ordinaire. C’est le prix est pratiqué par la seule structure de transport en activité.
Ernest Famin, correspondant

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