La crise politique qui secoue la Côte d'Ivoire ne va pas sans conséquence pour les populations ivoiriennes aussi bien au plan économique, social que diplomatique.
La grave crise politique qui a surgi au lendemain du second tour de la présidentielle en Côte d'Ivoire affecte profondément ses populations à divers niveaux. À côté des problèmes politiques qui freinent le fonctionnement normal des institutions républicaines, on note qu'au plan économique, la situation qui était déjà pas très reluisante s'est aggravée. En effet, l'économie nationale, disons-le tout net, est au point mort. Les administrations publiques travaillent peu ou prou quand le secteur privé est à l'agonie. Aussi, dans un message adressé aux acteurs politiques, le patronat ivoirien a-t-il fait savoir que « pour de nombreuses entreprises, la situation économique et financière commence déjà à être difficile et elle risque de s'aggraver si la (conjoncture) politique actuelle perdure au delà du 15 décembre ». En effet, selon la Confédération générale des entreprises de Côte d'Ivoire, à cette date, de nombreuses
entreprises ne pourront pas honorer leurs engagements fiscaux dont le paiement des impôts, tandis que d'autres risquent de mettre la clé sous le paillasson.. Dans ces conditions, des mises au chômage technique ne sont pas à exclure. Partant, il faut craindre que les salaires à partir de ce mois de décembre ne soient menacés. Cette situation, il faut le souligner n'est pas propice aux affaires et il s'en suit que les rares investisseurs qui comptaient prospecter dans ce pays se détournent de la destination Côte d'Ivoire. Déjà que le climat des affaires n'était très attractif. La Côte d'Ivoire, en effet, est classée, selon le dernier rapport de la Banque mondiale sur la réglementation des affaires et son application effective dans 183 pays (doing business) à la 169ème place. Pour sa part, bien qu'ayant repris, le transport en Côte d'Ivoire évolue timidement. Les acteurs de ce secteur restent prudents et préfèrent mettre à
l'abri d'éventuels manifestations politiques, l'outil de production. Au plan social, les conséquences sont toutes aussi désastreuses. L'école a carrément fermé depuis l'éclatement de cette crise, dans la quasi totalité des régions du pays. L'accès au soin de santé est rendu de plus en plus difficile pour les populations. A cela, il faut ajouter la psychose que vivent celles-ci. Les Ivoiriens, pour tout dire, vivent la peur au ventre, redoutant une offensive militaire qui occasionnera un bain de sang. Les forces armées se battront, les armes tonneront et les effets collatéraux seront lourds pour les populations civiles. A Abidjan comme dans les villes de l'intérieur du pays, les Ivoiriens prient pour que ce scénario catastrophe ne se réalise pas. Ce qui pousse des habitants de ce pays phare (?) de la sous région à se réfugier dans les pays limitrophes. Les Ivoiriens ont encore en mémoire les affrontements militaires et la
barbarie qui a suivi et qui ont laissé de grandes entailles physiques et morales dont certains continuent de porter des stigmates. Des meurtrissures qui peinent à se cicatriser. Par ailleurs, le plus lourd tribu que paie la Côte d'Ivoire de cette cacophonie politique se situe au plan diplomatique. Malmenée qu'elle est dans les milieux diplomatiques ainsi que dans les organisations sous régionales, africaines et internationales. Le dernier sommet (extraordinaire) de la Communauté des États de l'Afrique de l'ouest (Cedeao) vient de décider de l'exclusion de la Côte d'Ivoire des instances de décision de cette organisation. De même, l'Union africaine (Ua) qui a condamné Laurent Gbagbo et lui a enjoint de se retirer du pouvoir au profit de son adversaire Alassane Ouattara vient de suspendre la Côte d'Ivoire. « La décision qui a été prise a été de suspendre la Côte d'Ivoire de toute participation aux activités des organes de l'UA
jusqu'à l'exercice effectif du pouvoir par le président démocratiquement élu Alassane Ouattara », a déclaré, hier 9 décembre, Ramtane Lamamra, Commissaire pour la paix et la sécurité, au terme une réunion de ce comité au siège de cette organisation, à Addis Abeba. Du côté de l'Organisation des nations unies (Onu) le conseil de sécurité a apporté un soutien clair à Alassane Ouattara, tout en menaçant le président sortant de sanctions. « Les membres du Conseil de sécurité condamnent dans les termes les plus forts possibles tout effort de renverser la volonté du peuple », ont -t-il annoncé dans la nuit du mercredi 8 décembre 2010. Dans une déclaration rendue publique ceux-ci ont fait savoir qu'ils sont prêts à « imposer des mesures ciblées contre les personnes qui essayent de menacer le processus de paix ou de faire obstruction au travail » de la mission de l'Onu dans le pays, souligne la déclaration. A ces
menaces, il faut ajouter les pressions des institutions financières internationales. Aussi, les institutions de Breton woods brandissent-elles la menace d'assécher l'aide financière. La Côte d'Ivoire est de plus en plus esseulée, isolée du monde. Rappelons qu'à l'issue du second tour du scrutin présidentiel, M. Ouattara a été donné vainqueur par la Commission électorale indépendante (Cei) avec 54,1% des suffrages. Résultats invalidés partiellement par le Conseil constitutionnel qui a proclamé Laurent Gbagbo président de la République de Côte d'Ivoire avec 51,45% des voix. Depuis lors, la Côte d'Ivoire vivote.
Jonas BAIKEH
La grave crise politique qui a surgi au lendemain du second tour de la présidentielle en Côte d'Ivoire affecte profondément ses populations à divers niveaux. À côté des problèmes politiques qui freinent le fonctionnement normal des institutions républicaines, on note qu'au plan économique, la situation qui était déjà pas très reluisante s'est aggravée. En effet, l'économie nationale, disons-le tout net, est au point mort. Les administrations publiques travaillent peu ou prou quand le secteur privé est à l'agonie. Aussi, dans un message adressé aux acteurs politiques, le patronat ivoirien a-t-il fait savoir que « pour de nombreuses entreprises, la situation économique et financière commence déjà à être difficile et elle risque de s'aggraver si la (conjoncture) politique actuelle perdure au delà du 15 décembre ». En effet, selon la Confédération générale des entreprises de Côte d'Ivoire, à cette date, de nombreuses
entreprises ne pourront pas honorer leurs engagements fiscaux dont le paiement des impôts, tandis que d'autres risquent de mettre la clé sous le paillasson.. Dans ces conditions, des mises au chômage technique ne sont pas à exclure. Partant, il faut craindre que les salaires à partir de ce mois de décembre ne soient menacés. Cette situation, il faut le souligner n'est pas propice aux affaires et il s'en suit que les rares investisseurs qui comptaient prospecter dans ce pays se détournent de la destination Côte d'Ivoire. Déjà que le climat des affaires n'était très attractif. La Côte d'Ivoire, en effet, est classée, selon le dernier rapport de la Banque mondiale sur la réglementation des affaires et son application effective dans 183 pays (doing business) à la 169ème place. Pour sa part, bien qu'ayant repris, le transport en Côte d'Ivoire évolue timidement. Les acteurs de ce secteur restent prudents et préfèrent mettre à
l'abri d'éventuels manifestations politiques, l'outil de production. Au plan social, les conséquences sont toutes aussi désastreuses. L'école a carrément fermé depuis l'éclatement de cette crise, dans la quasi totalité des régions du pays. L'accès au soin de santé est rendu de plus en plus difficile pour les populations. A cela, il faut ajouter la psychose que vivent celles-ci. Les Ivoiriens, pour tout dire, vivent la peur au ventre, redoutant une offensive militaire qui occasionnera un bain de sang. Les forces armées se battront, les armes tonneront et les effets collatéraux seront lourds pour les populations civiles. A Abidjan comme dans les villes de l'intérieur du pays, les Ivoiriens prient pour que ce scénario catastrophe ne se réalise pas. Ce qui pousse des habitants de ce pays phare (?) de la sous région à se réfugier dans les pays limitrophes. Les Ivoiriens ont encore en mémoire les affrontements militaires et la
barbarie qui a suivi et qui ont laissé de grandes entailles physiques et morales dont certains continuent de porter des stigmates. Des meurtrissures qui peinent à se cicatriser. Par ailleurs, le plus lourd tribu que paie la Côte d'Ivoire de cette cacophonie politique se situe au plan diplomatique. Malmenée qu'elle est dans les milieux diplomatiques ainsi que dans les organisations sous régionales, africaines et internationales. Le dernier sommet (extraordinaire) de la Communauté des États de l'Afrique de l'ouest (Cedeao) vient de décider de l'exclusion de la Côte d'Ivoire des instances de décision de cette organisation. De même, l'Union africaine (Ua) qui a condamné Laurent Gbagbo et lui a enjoint de se retirer du pouvoir au profit de son adversaire Alassane Ouattara vient de suspendre la Côte d'Ivoire. « La décision qui a été prise a été de suspendre la Côte d'Ivoire de toute participation aux activités des organes de l'UA
jusqu'à l'exercice effectif du pouvoir par le président démocratiquement élu Alassane Ouattara », a déclaré, hier 9 décembre, Ramtane Lamamra, Commissaire pour la paix et la sécurité, au terme une réunion de ce comité au siège de cette organisation, à Addis Abeba. Du côté de l'Organisation des nations unies (Onu) le conseil de sécurité a apporté un soutien clair à Alassane Ouattara, tout en menaçant le président sortant de sanctions. « Les membres du Conseil de sécurité condamnent dans les termes les plus forts possibles tout effort de renverser la volonté du peuple », ont -t-il annoncé dans la nuit du mercredi 8 décembre 2010. Dans une déclaration rendue publique ceux-ci ont fait savoir qu'ils sont prêts à « imposer des mesures ciblées contre les personnes qui essayent de menacer le processus de paix ou de faire obstruction au travail » de la mission de l'Onu dans le pays, souligne la déclaration. A ces
menaces, il faut ajouter les pressions des institutions financières internationales. Aussi, les institutions de Breton woods brandissent-elles la menace d'assécher l'aide financière. La Côte d'Ivoire est de plus en plus esseulée, isolée du monde. Rappelons qu'à l'issue du second tour du scrutin présidentiel, M. Ouattara a été donné vainqueur par la Commission électorale indépendante (Cei) avec 54,1% des suffrages. Résultats invalidés partiellement par le Conseil constitutionnel qui a proclamé Laurent Gbagbo président de la République de Côte d'Ivoire avec 51,45% des voix. Depuis lors, la Côte d'Ivoire vivote.
Jonas BAIKEH