"Le conseil a décidé de suspendre la Côte d'Ivoire jusqu'au moment où M. Ouattara, président élu démocratiquement, entre effectivement en fonctions", a déclaré Ramtane Lamamra, commissaire de l'UA pour la paix et la sécurité.
Se targuant de la décision du Conseil constitutionnel ivoirien, que son camp contrôle et qui l'a proclamé vainqueur de la présidentielle, Laurent Gbagbo a prêté serment samedi dernier.
Mais, du Conseil de sécurité des Nations unies à l'Union africaine en passant par l'Union africaine, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, les Etats-Unis ou bien encore la France, la communauté internationale soutient pour l'essentiel Alassane Ouattara.
L'ex-Premier ministre a été désigné président-élu par la Commission électorale indépendante (CEI) avec un peu plus de 54% des voix exprimées le 28 novembre au second tour de la présidentielle. Après avoir invalidé plusieurs centaines de milliers de suffrages exprimés dans le Nord, bastion de Ouattara, en invoquant des fraudes, le Conseil constitutionnel a annoncé, lui, que Laurent Gbagbo était réélu avec 51%.
L'administration américaine a indiqué qu'elle envisageait de sanctionner Laurent Gbagbo et ses proches.
"Les Etats-Unis sont disposés à prendre d'autres mesures et à décréter des sanctions contre le président Gbagbo, sa famille, son épouse et ceux qui soutiennent sa situation illégale", a prévenu Johnnie Carson, secrétaire d'Etat adjoint chargé des affaires africaines. "L'ère des élections volées est terminée."
L'heure n'est pas aux sanctions pour forcer Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir, mais elles sont envisageables si le blocage perdure, a déclaré pour sa part la ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie.
"Nous ne sommes pas à ce niveau-là. Mais il est évident qu'il y a un certain nombre de procédures internationales qui seraient mises en oeuvre si la transition ne se passait pas", a-t-elle dit sur France Inter.
MENACES SUR L'ÉCONOMIE
Alors que le scrutin était censé aider la Côte d'Ivoire à tourner la page d'une décennie de crises et de conflits, il a débouché sur une situation de tension qui menace de replonger le pays, partagé de facto depuis la guerre civile de 2002-2003, dans un cycle de violences.
Les affrontements entre factions rivales et forces de sécurité ont fait au moins 28 morts.
Les partisans de Ouattara, qui accusent le président sortant de mener un coup d'Etat constitutionnel, disent être patients afin d'éviter que la situation ne dégénère. "Le gouvernement demande instamment à tous les fonctionnaires et agents de l'Etat (...) d'arrêter immédiatement toute collaboration avec le gouvernement illégitime de Laurent Gbagbo", a déclaré jeudi à la presse Patrick Achi, un porte-parole du gouvernement mis en place par Ouattara.
Mais le général Philippe Mangou, chef d'état-major des forces armées, a réitéré sa loyauté envers le gouvernement Gbagbo. "Nous sommes à votre disposition", a-t-il dit lors d'une revue des troupes.
Avec deux hommes revendiquant la présidence - Gbagbo depuis son palais présidentiel et Ouattara retranché à Abidjan à l'Hôtel du Golfe, sous protection de l'Onu -, l'économie ivoirienne traverse une passe délicate, à commencer par sa filière cacao, dont le pays est le premier exportateur mondial. Et des dizaines de milliers de tonnes de fèves de cacao sont en souffrance.
En déplacement, Laurent Gbagbo a maintenu jeudi sa position, accusant l'opposition de ne pas respecter le droit édicté par le Conseil constitutionnel.
"Ce qui amène la pagaille, c'est quand on ne respecte pas les règles. Parce qu'il y a des règles. Dans chacun de vos royaumes il y a des règles. C'est à cause de ces règles-là que nous ne sommes pas des animaux. Et dans la république, il y a des règles", a-t-il dit dans un discours retransmis par la radiotélévision ivoirienne.
Le gouvernement qu'il a nommé est sur la même ligne. "Il ne revient pas à la Cedeao de désigner un vainqueur dans une élection organisée par la Côte d'Ivoire", a commenté Alcide Djédjé, ministre des Affaires étrangères de Gbagbo, jugeant en outre l'Onu "à la dérive".
Le Conseil de sécurité des Nations unies a reconnu mercredi soir la victoire de Ouattara et appelé "toutes les parties à respecter l'issue du scrutin", reprenant en outre la menace de "mesures ciblées".
Avec Aaron Masho à Addis-Abeba; Philippe Bas-Rabérin, Clément Guillou et Henri-Pierre André pour le service français
Se targuant de la décision du Conseil constitutionnel ivoirien, que son camp contrôle et qui l'a proclamé vainqueur de la présidentielle, Laurent Gbagbo a prêté serment samedi dernier.
Mais, du Conseil de sécurité des Nations unies à l'Union africaine en passant par l'Union africaine, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, les Etats-Unis ou bien encore la France, la communauté internationale soutient pour l'essentiel Alassane Ouattara.
L'ex-Premier ministre a été désigné président-élu par la Commission électorale indépendante (CEI) avec un peu plus de 54% des voix exprimées le 28 novembre au second tour de la présidentielle. Après avoir invalidé plusieurs centaines de milliers de suffrages exprimés dans le Nord, bastion de Ouattara, en invoquant des fraudes, le Conseil constitutionnel a annoncé, lui, que Laurent Gbagbo était réélu avec 51%.
L'administration américaine a indiqué qu'elle envisageait de sanctionner Laurent Gbagbo et ses proches.
"Les Etats-Unis sont disposés à prendre d'autres mesures et à décréter des sanctions contre le président Gbagbo, sa famille, son épouse et ceux qui soutiennent sa situation illégale", a prévenu Johnnie Carson, secrétaire d'Etat adjoint chargé des affaires africaines. "L'ère des élections volées est terminée."
L'heure n'est pas aux sanctions pour forcer Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir, mais elles sont envisageables si le blocage perdure, a déclaré pour sa part la ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie.
"Nous ne sommes pas à ce niveau-là. Mais il est évident qu'il y a un certain nombre de procédures internationales qui seraient mises en oeuvre si la transition ne se passait pas", a-t-elle dit sur France Inter.
MENACES SUR L'ÉCONOMIE
Alors que le scrutin était censé aider la Côte d'Ivoire à tourner la page d'une décennie de crises et de conflits, il a débouché sur une situation de tension qui menace de replonger le pays, partagé de facto depuis la guerre civile de 2002-2003, dans un cycle de violences.
Les affrontements entre factions rivales et forces de sécurité ont fait au moins 28 morts.
Les partisans de Ouattara, qui accusent le président sortant de mener un coup d'Etat constitutionnel, disent être patients afin d'éviter que la situation ne dégénère. "Le gouvernement demande instamment à tous les fonctionnaires et agents de l'Etat (...) d'arrêter immédiatement toute collaboration avec le gouvernement illégitime de Laurent Gbagbo", a déclaré jeudi à la presse Patrick Achi, un porte-parole du gouvernement mis en place par Ouattara.
Mais le général Philippe Mangou, chef d'état-major des forces armées, a réitéré sa loyauté envers le gouvernement Gbagbo. "Nous sommes à votre disposition", a-t-il dit lors d'une revue des troupes.
Avec deux hommes revendiquant la présidence - Gbagbo depuis son palais présidentiel et Ouattara retranché à Abidjan à l'Hôtel du Golfe, sous protection de l'Onu -, l'économie ivoirienne traverse une passe délicate, à commencer par sa filière cacao, dont le pays est le premier exportateur mondial. Et des dizaines de milliers de tonnes de fèves de cacao sont en souffrance.
En déplacement, Laurent Gbagbo a maintenu jeudi sa position, accusant l'opposition de ne pas respecter le droit édicté par le Conseil constitutionnel.
"Ce qui amène la pagaille, c'est quand on ne respecte pas les règles. Parce qu'il y a des règles. Dans chacun de vos royaumes il y a des règles. C'est à cause de ces règles-là que nous ne sommes pas des animaux. Et dans la république, il y a des règles", a-t-il dit dans un discours retransmis par la radiotélévision ivoirienne.
Le gouvernement qu'il a nommé est sur la même ligne. "Il ne revient pas à la Cedeao de désigner un vainqueur dans une élection organisée par la Côte d'Ivoire", a commenté Alcide Djédjé, ministre des Affaires étrangères de Gbagbo, jugeant en outre l'Onu "à la dérive".
Le Conseil de sécurité des Nations unies a reconnu mercredi soir la victoire de Ouattara et appelé "toutes les parties à respecter l'issue du scrutin", reprenant en outre la menace de "mesures ciblées".
Avec Aaron Masho à Addis-Abeba; Philippe Bas-Rabérin, Clément Guillou et Henri-Pierre André pour le service français