Motus : Drame

Laurent Gbagbo aime fortement son pays. Il suffit de voir son comportement et son obsession à confisquer vainement les rênes du pouvoir, pour s’en rendre compte. Lamentablement battu au second tour de l’élection présidentielle, il refuse de partir, au motif qu’il est le « défenseur de la souveraineté nationale ». Auparavant, il nous disait qu’il était « le candidat des Ivoiriens ». Un salmigondis de slogans qui n’ont pas prospéré et qui ne lui ont pas épargné la grosse déculottée. Assurément, Gbagbo adore les Ivoiriens. Au point de vouloir nous imposer son règne, nonobstant sa débâcle électorale. Depuis le scénario grotesque de son ami Yao Paul N’dré, son amour pour la Côte d’Ivoire s’est véritablement accru. Le camarade dit socialiste nous aime tellement qu’il nous a interdit formellement de regarder les chaines de radio et de télévision étrangères. Pour notre salut et notre bien, en complicité avec le sieur Franck Anderson Kouassi du CNCA, il nous impose quotidiennement de regarder la télévision nationale devenue depuis lors, « LMP TV ». On ne voit que Laurent Gbagbo, ses courtisans et sbires qui veulent justifier l’injustifiable et défendre l’indéfendable, à savoir leur tentative de confiscation du pouvoir. Mon fils me demandait l’autre soir pourquoi ce sont toujours les mêmes que nous voyons à la télévision, notamment le chef de file du FPI. Je lui ai fait comprendre que la RTI doit son existence à la cotisation de tous les Ivoiriens mais qu’un parmi eux, qui veut nous commander contre notre gré, a décidé de prendre en otage ce patrimoine commun. Depuis, il est difficile, chez nous, de regarder les énormités de la UNE. Dès qu’on veut le faire, le fiston ne manque pas de s’écrier : « Attention papa, le monsieur doit être encore là » ! Au-delà du caractère bien comique de l’histoire, se pose le drame intérieur d’un « démocrate » hors du commun, Laurent Gbagbo, qui veut s’imposer à toute une nation. On ne dira pas de lui qu’il est un dictateur ou un despote, pour ne pas provoquer la grande colère d’un procureur aux ordres, qui aspire toujours à être plus royaliste que le roi
Bakary Nimaga