Exit « la transition pacifique au pouvoir d’Etat » ! Exit la proclamation de « démocrate » ! Avec la proclamation des résultats de la présidentielle qui a consacré le sacre de son adversaire irréductible, Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo, le candidat malheureux, a initié une véritable tentative de confiscation du pouvoir. Avec le coup de pouce du militant du FPI, Yao Paul N’dré, ami du camarade dit socialiste, Gbagbo a opéré un coup d’Etat à la tête du pays. En témoigne, le soutien maladroit que lui a accordé les trois généraux encore à sa solde. Visiblement, c’est adossé à une junte militaire que M. Simone, pardon Gbagbo, que le chef des refondateurs ivoiriens continue de narguer la communauté nationale et internationale. Battu dans les urnes, c'est-à-dire de façon démocratique, le numéro Un des frontistes qui se vantait d’être « un enfant des élections », n’a trouvé mieux que d’organiser un coup de force, pour espérer remettre en cause le vote des Ivoiriens, qui ont pris le pari de tourner le dos à la mauvaise gouvernance et à la gestion opaque du patrimoine national. Pour sûr, le pronunciamiento de l’ancien opposant est perceptible également dans les parades et ballets militaires qu’on nous donne à voir dans les rues d’Abidjan, dans la prise en otage de la télévision nationale où depuis quelques semaines, on ne voit que les partisans de l’ancien président emboucher grossièrement la trompette de l’unanimisme, du conditionnement des esprits, dans la droite ligne des régimes totalitaires et sanguinaires. Par ailleurs, le coup d’Etat s’exprime aussi dans le couvre- feu à répétition que l’ancien locataire du palais présidentiel impose à ses compatriotes, pour mettre en branle une situation de terreur entretenue par ses miliciens et ses mercenaires libériens. Depuis la proclamation de la victoire du Président Alassane Ouattara, Gbagbo, comme un militaire ou carrément un chef de faction, a réuni tous les ingrédients de la confiscation des rênes du pouvoir. Le 28 novembre 2010 a mis à nu les prétentions démocratiques du patron du FPI. C’est en vrai soldat, ennemi de la démocratie et de l’alternance politique, que Gbagbo se dresse contre son peuple et contre l’opinion internationale. Pour sa perte.
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga