Laurent Gbagbo aime se faire entendre toujours de la plus mauvaise des manières. La situation post-électorale le confirme, une fois de plus. A l’issue du scrutin présidentiel 2010, où le Docteur Alassane Ouattara a été proclamé vainqueur, l’ancien président de la Côte d’Ivoire refuse de rendre le pouvoir qu’il confisque malgré les appels de la communauté internationale et des pays africains de la Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Laurent Gbagbo prend ainsi le risque de couper le pays de l’extérieur et de mettre son économie en péril. Les bailleurs de fonds, la Banque mondiale (BM), Banque Africaine de Développement (BAD), le Fonds Monétaire International (FMI) et les banques commerciales n’ont pas hésité à sanctionner la Côte d’Ivoire. Reconnaissant Alassane Ouattara, comme le nouveau président de la Côte d’Ivoire, ces institutions ont tout simplement suspendus leurs financements extérieurs au pays. Cette situation de tension, qui a commencé à embraser le pays par des violences perpétrées sur les populations, est loin d’arranger l’économie qui commençait à sa refaire une santé. Au point où certains experts avaient tablé sur une croissance positive dans l’ordre de 4% à 5%. Mais Laurent Gbagbo veut changer la donne à cause de son obstination. Premièrement, les chances de la Côte d’Ivoire d’atteindre le point d’achèvement dans le cadre de l’initiative Pays Pauvre Très Endettés (PPTE) s’amenuisent fortement au fur et à mesure que l’instabilité gagne du terrain. En dehors des bailleurs de fonds, la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) a menacé de ne plus honorer ses engagements fiscaux dont le paiement des impôts et de procéder à des licenciements et des chômages techniques si la situation perdure au-delà du 15 décembre. Depuis la proclamation des résultats, de nombreuses pertes de marchés à l’extérieur et une baisse notable des activités ont été enregistrés. Pendant une semaine, les activités économiques sont restées en berne avec des conséquences évidentes au niveau des recettes fiscales et douanières. De sources bien introduites, la douane a subit des pertes dans l’ordre de 30 milliards en une semaine. Au niveau du transport maritime, la destination Côte d’Ivoire n’est plus recommandée par les pays de l’hinterland, au profit des autres ports de la sous région. Il est clair que dans ce climat de tension, les difficultés de recouvrement des recettes publiques dans les régies financières se renforcent. Ainsi, pendant que les recettes fiscales sont en baisse, le déficit budgétaire connaît une hausse. Le secteur des transports, quant à lui, a beaucoup souffert de la fermeture des frontières et surtout de l’instauration du couvre-feu entraînant du coup un renchérissement du coût des importations et une augmentation des primes d’assurances. Le secteur productif n’est pas en reste. De grosses pertes financières dues aux difficultés d’exportation des produits vivriers et des cultures de rente ont été enregistrées. Et la liste n’est pas exhaustive. L’intérêt du peuple ivoirien semble être le dernier des soucis de l’ancien président de la Côte d’Ivoire. On n’a pas besoin d’être opérateur économique ou économiste pour comprendre que si toutes ces menaces des bailleurs de fonds sont mises en application et que l’économie intérieure n’est pas restaurée, la Côte d’Ivoire coure à sa perte. Economiquement. Quand on se targue d’être avec le peuple, on ne prime pas ses intérêts personnels. Gbagbo doit le comprendre.
Sogona Sidibé
Sogona Sidibé