Le hold-up électoral tenté par Alassane Ouattara, a été bien préparé par Guillaume Soro et des diplomates. Le jeudi 2 décembre 2010, alors que la Cei n’a pu donner les résultats de la présidentielle dans le délai et qu’elle a même transmis le dossier au Conseil constitutionnel, Soro et des diplomates ont demandé à Youssouf Bakayoko de franchir le rubicond et de proclamer les résultats. C’est le correspondant de la radio Rfi à Abidjan, Cyril Ben Simon, qui le raconte dans un reportage passé inaperçu, que voici : «Tout commence par un sms anonyme en fin de matinée Celui-ci annonce une conférence de presse du Rhdp à 14h 30 à l’Hôtel du Golf. Après des discussions avec des bonnes sources, très vite, le message s’avère en fait être un leurre pour mobiliser les journalistes. La vérité, c’est que Youssouf Bakayoko, le Président de la Cei, doit venir annoncer ici, les résultats provisoires de l’élection présidentielle. Et voilà, l’attente se prolonge et les reporters sur les lieux s’impatientent. Ils n’y croient plus et nombreux sont ceux qui quittent les lieux pour une annonce du Conseil constitutionnel prévue à 15h. Quelques-uns restent après qu’une bonne source ait conseillé de ne pas partir. En fait, en coulisses, depuis le matin, Guillaume Soro et plusieurs ambassadeurs s’activent pour convaincre le Président de la Commission électorale de franchir le rubicond et de proclamer les résultats en sa possession. Leurs arguments paient et vers 16h, Youssouf Bakayoko sort de son silence. Seul, sans la présence des autres commissaires ni du corps diplomatique, il annonce en un peu plus de trois minutes, que Alassane Ouattara est le vainqueur de l’élection présidentielle avec 54,1% des voix. Quelques secondes après, une joie indescriptible envahit le hall de l’hôtel où est réuni tout l’état-major de l’opposition. Moins d’une heure plus tard, c’est Alassane Ouattara qui vient faire une déclaration aux journalistes. Mais la sérénité est de courte durée, puisque dès l’après-midi, les controverses éclatent lorsque le Conseil constitutionnel affirme que les résultats proclamés par la Cei n’ont plus aucune valeur légale. Cyril Ben Simon, Abidjan, Rfi».
Reportage retranscrit par Germain Séhoué
Reportage retranscrit par Germain Séhoué