Venus pour suivre l’ensemble des élections générales en Côte d’Ivoire, c’est-à-dire, la présidentielle, les législatives, les communales et départementales, les observateurs de l’Union européenne qui ont établi leur Quartier général à l’Hôtel Pullman, au Plateau sont rentrés précipitamment le jeudi 2 décembre via le Ghana. Pourquoi sont-ils partis avant la fin de leur mission ? Ils sont partis, non pas pour un problème sécuritaire, comme ils le disent de façon officielle. Ils sont repartis, tout simplement à cause des éclats de voix et des désaccords nés en leur sein, après le deuxième tour de l’élection présidentielle du 28 novembre dernier, à la suite des violations des Droits de l’Homme, l’interdiction de vote des militants de La majorité présidentielle, le bourrage des urnes, les brimades que certains d’entre eux ont constaté dans le fief du candidat du Rdr, Alassane Dramane Ouattara. Ce point de discorde entre les 62 «observateurs à court terme» de la mission et les 32 autres «observateurs à long terme» de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne en Côte d’Ivoire (Moeue), venus de tous les pays de l’Union européenne que dirigeait M. Christian Preda est né juste après le premier tour de la présidentielle du 31 octobre. En effet, après la proclamation des résultats de ce premier tour, Mme Maria Espinosa, l’adjointe de M. Christian Preda, a attiré l’attention de ses collègues sur les scores à la soviétique réalisés par le candidat du Rdr, dans les régions du Nord du pays. Pour mémoire, Alassane Dramane Ouattara a obtenu des scores fleuves, notamment dans le Denguélé (Odienné), la Région des Savanes (Korhogo), le Baffing (Touba) et dans la Région de la Vallée du Bandama (Bouaké). Pour elle, ces différents scores ne reflètent pas la réalité, même si le Rdr y est solidement implanté. Elle s’est même inquiétée de la tournure que cette situation pourrait engendrée lors du second tour. Elle ne s’est pas trompée. Car, lors de ce second tour, les vrais rapports produits par ceux d’entre eux qui étaient dans les différentes régions du pays et bureaux de vote ont commencé à les diviser. Deux groupes selon nos sources se sont formés en leur sein. Il y a ceux qui voulaient jouer la carte de la transparence pour dénoncer toutes les fraudes et exactions commises dans ces différentes régions du Nord et ceux qui, malgré l’indépendance qu’ils devaient observer ont décidé de masquer ce qui s’est véritablement déroulé dans ces zones. Ces derniers qui, selon nos sources étaient en mission commandée savaient plus ou moins la situation actuelle que vit la Côte d’Ivoire. Sébastien Delapentière, analyste politique de la mission annonçait déjà la veille de ce second tour, dans les couloirs du 5e étage de l’Hôtel Pullman à qui veut l’entendre, la victoire de Alassane Dramane Ouattara. Sur quelle base ? En tout cas, ce dernier et plusieurs de ses camarades, dont le chef de la mission, Christian Preda connaissaient par cœur, le schéma prévu par le Président de la Commission électorale indépendante (Cei), Youssouf Bakayoko. Des éclats de voix ont été même entendus dans les couloirs du 5e étage entre certains membres de ces deux blocs. C’est donc cette situation de tension qui a amené Christian Preda, le chef de la mission, à mettre précipitamment fin au séjour de ces observateurs. De peur que ceux qui refusent de cautionner cette mascarade du Nord s’étalent dans la presse locale et internationale.
Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr
Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr