Une semaine après la proclamation des résultats de l`élection présidentielle en Côte d`Ivoire par la Cei, Laurent Gbagbo, le candidat perdant continue de s`accrocher au pouvoir. Il refuse malgré la pression de la communauté nationale et internationale, de céder le pouvoir au vainqueur, Alassane Ouattara. Dans cet entretien, le président de la Jpdci, Kouadio Konan Bertin invite les jeunes à se tenir prêts. Il demande par ailleurs à Laurent Gbagbo de respecter le verdict des urnes.
Vos militants sont impatients par rapport à la situation du moment. Ils s`inquiètent pour certains. Il y a deux présidents, deux gouvernements. Quelle analyse faites-vous de cette situation ?
Nos militants ont raison de s`impatienter. Parce qu`après avoir accompli leur devoir militant en votant massivement le candidat du Rhdp, ils sont en droit de voir le président Ouattara gouverner la Côte d`Ivoire. Pour l`instant, nous sommes au Golf hôtel et nos militants ne comprennent plus rien. Le doute s`empare d`eux, ils ont raison. Je voudrais d`abord les féliciter, surtout les militants du Pdci Rda, de s`être montrés dignes de la mémoire d`Houphouët Boigny, d`avoir respecté et honoré leur président, Henri Konan Bédié en répondant massivement à son appel à voter Alassane Ouattara. La Côte d`Ivoire, notre beau pays, a battu tous les records. On a pensé en 1999 qu`avec le coup d`Etat, on avait beaucoup vu. On a connu la guerre avec tout son corollaire. Mais j`étais loin dans mes rêves, même les plus fous, d`imaginer qu`un jour, la Côte d`Ivoire, notre beau pays, aura deux présidents, deux premiers ministres et deux gouvernements, à la suite d`une compétition démocratique. Gbagbo a suffisamment humilié la Côte d`Ivoire. Et je crois que le président Wade qui ne cesse de nous donner des leçons l`a interpellé. Il n`y a pas de raison que ce qui se passe au Sénégal ne se passe pas en Côte d`Ivoire. Alors, il faut, si Gbagbo prétend avoir aimé la Côte d`Ivoire une seule seconde de sa vie, qu`il accepte le verdict des urnes et qu`il s`aligne sur la volonté des Ivoiriens. Les Ivoiriens ont voté, c`est clair et sans ambages, Alassane est élu, il est le président de la Côte d`Ivoire, il doit gouverner la Côte d`Ivoire. Pour l`instant, l`houphouetisme qui privilégie le respect de la vie humaine a certainement guidé notre hiérarchie. Pour ne pas conduire le peuple vers un carnage. Ils ont privilégié le dialogue et la diplomatie. Au plan international, puisque la Côte d`Ivoire ne peut pas vivre en vase clos, la question ne se pose plus. Mais ce que je voudrais dire, la communauté internationale d`accord, mais le peuple souverain de Côte d`Ivoire d`abord. Il faut que nous nous résolvions à faire respecter nous-mêmes la volonté du peuple. De la même façon les Ivoiriens ont exprimé leur majorité dans les urnes en notre faveur, s`il se trouve un autre Ivoirien qui veut confisquer ce résultat, il faut que les Ivoiriens se manifestent. De la façon la plus bruyante possible pour faire respecter leur volonté. Et je crois que de plus en plus, c`est vers cela que nous devons tendre et faire appel au peuple. Pour lui dire qu`on a fait confiance à la démocratie, ça n`a pas suffi, il faut que le peuple souverain de Côte d`Ivoire vienne définitivement installer Alassane Ouattara au palais présidentiel. Il n`y a pas d`autre issue, il faut le comprendre comme tel.
A vous entendre, vous êtes en train d`explorer la voie d`appeler vos militants à descendre dans la rue ?
On a recouru au peuple pour trancher la question à savoir, qui va présider la Côte d`Ivoire. Le peuple s`est exprimé. Si cela n`est pas suffisant, on aura encore recours au peuple pour venir installer Alassane Ouattara. Je suis suffisamment clair.
En attendant d`explorer cette voie, quel message avez-vous pour les jeunes du Pdci dont vous avez la charge ?
De plus en plus, on n`arrive plus à les retenir. Tellement ils sont déterminés à en finir avec cette affaire. Leur volonté sera respectée. Je leur demande de se tenir prêts, de retrousser leur manche, de s`armer de courage. En tout cas, nous devons faire respecter notre volonté exprimée dans les urnes.
Laurent Gbagbo vous invite à la table de négociation. Qu`en dites-vous ?
Laurent Gbagbo a été battu, c`est nous qui allons l`inviter à la table de négociation. Puisque nous sommes des Houphouetistes, on veut gouverner la Côte d`Ivoire pour tous les Ivoiriens, y compris les militants du Fpi. C`est nous qui devons appeler les autres à rentrer dans la République. Mais Gbagbo n`est plus fondé à appeler quelqu`un à discuter. Il le fait à quel titre ? On lui demande une seule chose, c`est de respecter la volonté des Ivoiriens, d`être démocrate, ne pas s`accrocher au pouvoir. Les gens sont trop morts…Il a trop tué les gens, il faut qu`il arrête. Le cinéma est terminé. Comme il le dit lui-même, nous sommes à la fin du film western. Il n`est plus fondé à appeler quelqu`un à négocier. Alassane lui a tendu la main.
Interview réalisée par Paul Koffi
et Jules Claver Aka
Vos militants sont impatients par rapport à la situation du moment. Ils s`inquiètent pour certains. Il y a deux présidents, deux gouvernements. Quelle analyse faites-vous de cette situation ?
Nos militants ont raison de s`impatienter. Parce qu`après avoir accompli leur devoir militant en votant massivement le candidat du Rhdp, ils sont en droit de voir le président Ouattara gouverner la Côte d`Ivoire. Pour l`instant, nous sommes au Golf hôtel et nos militants ne comprennent plus rien. Le doute s`empare d`eux, ils ont raison. Je voudrais d`abord les féliciter, surtout les militants du Pdci Rda, de s`être montrés dignes de la mémoire d`Houphouët Boigny, d`avoir respecté et honoré leur président, Henri Konan Bédié en répondant massivement à son appel à voter Alassane Ouattara. La Côte d`Ivoire, notre beau pays, a battu tous les records. On a pensé en 1999 qu`avec le coup d`Etat, on avait beaucoup vu. On a connu la guerre avec tout son corollaire. Mais j`étais loin dans mes rêves, même les plus fous, d`imaginer qu`un jour, la Côte d`Ivoire, notre beau pays, aura deux présidents, deux premiers ministres et deux gouvernements, à la suite d`une compétition démocratique. Gbagbo a suffisamment humilié la Côte d`Ivoire. Et je crois que le président Wade qui ne cesse de nous donner des leçons l`a interpellé. Il n`y a pas de raison que ce qui se passe au Sénégal ne se passe pas en Côte d`Ivoire. Alors, il faut, si Gbagbo prétend avoir aimé la Côte d`Ivoire une seule seconde de sa vie, qu`il accepte le verdict des urnes et qu`il s`aligne sur la volonté des Ivoiriens. Les Ivoiriens ont voté, c`est clair et sans ambages, Alassane est élu, il est le président de la Côte d`Ivoire, il doit gouverner la Côte d`Ivoire. Pour l`instant, l`houphouetisme qui privilégie le respect de la vie humaine a certainement guidé notre hiérarchie. Pour ne pas conduire le peuple vers un carnage. Ils ont privilégié le dialogue et la diplomatie. Au plan international, puisque la Côte d`Ivoire ne peut pas vivre en vase clos, la question ne se pose plus. Mais ce que je voudrais dire, la communauté internationale d`accord, mais le peuple souverain de Côte d`Ivoire d`abord. Il faut que nous nous résolvions à faire respecter nous-mêmes la volonté du peuple. De la même façon les Ivoiriens ont exprimé leur majorité dans les urnes en notre faveur, s`il se trouve un autre Ivoirien qui veut confisquer ce résultat, il faut que les Ivoiriens se manifestent. De la façon la plus bruyante possible pour faire respecter leur volonté. Et je crois que de plus en plus, c`est vers cela que nous devons tendre et faire appel au peuple. Pour lui dire qu`on a fait confiance à la démocratie, ça n`a pas suffi, il faut que le peuple souverain de Côte d`Ivoire vienne définitivement installer Alassane Ouattara au palais présidentiel. Il n`y a pas d`autre issue, il faut le comprendre comme tel.
A vous entendre, vous êtes en train d`explorer la voie d`appeler vos militants à descendre dans la rue ?
On a recouru au peuple pour trancher la question à savoir, qui va présider la Côte d`Ivoire. Le peuple s`est exprimé. Si cela n`est pas suffisant, on aura encore recours au peuple pour venir installer Alassane Ouattara. Je suis suffisamment clair.
En attendant d`explorer cette voie, quel message avez-vous pour les jeunes du Pdci dont vous avez la charge ?
De plus en plus, on n`arrive plus à les retenir. Tellement ils sont déterminés à en finir avec cette affaire. Leur volonté sera respectée. Je leur demande de se tenir prêts, de retrousser leur manche, de s`armer de courage. En tout cas, nous devons faire respecter notre volonté exprimée dans les urnes.
Laurent Gbagbo vous invite à la table de négociation. Qu`en dites-vous ?
Laurent Gbagbo a été battu, c`est nous qui allons l`inviter à la table de négociation. Puisque nous sommes des Houphouetistes, on veut gouverner la Côte d`Ivoire pour tous les Ivoiriens, y compris les militants du Fpi. C`est nous qui devons appeler les autres à rentrer dans la République. Mais Gbagbo n`est plus fondé à appeler quelqu`un à discuter. Il le fait à quel titre ? On lui demande une seule chose, c`est de respecter la volonté des Ivoiriens, d`être démocrate, ne pas s`accrocher au pouvoir. Les gens sont trop morts…Il a trop tué les gens, il faut qu`il arrête. Le cinéma est terminé. Comme il le dit lui-même, nous sommes à la fin du film western. Il n`est plus fondé à appeler quelqu`un à négocier. Alassane lui a tendu la main.
Interview réalisée par Paul Koffi
et Jules Claver Aka