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Politique Publié le samedi 11 décembre 2010 | Le Nouveau Réveil

Karamoko Yayoro (président du Rjr) - “Mobilisez-vous car l’heure de la délivrance va bientôt sonner”

Face à l'entêtement de l'ancien chef d'Etat ivoirien, Laurent Gbagbo de s'accrocher au pouvoir, les militants du Rhdp entendent se mobiliser pour exprimer leur ras-le-bol. Dans cet entretien, Karamoko Yayoro, le leader du Rjr appelle les jeunes à se mobiliser.
Comment jugez-vous le maintien de M. Gbagbo Laurent au pouvoir malgré la pression de la communauté nationale et internationale ?
Avant toute chose, je voudrais saluer la communauté internationale, notamment la CEDEAO, l'UA, l'UE et l'ONU qui sont en train de donner raison au peuple. Elles nous démontrent que nous devons aller tous maintenant à la démocratie, à l'expression des peuples du monde. On ne doit plus se permettre de cautionner les dictatures ou faire le lit à la dictature. Laurent Gbagbo est en train de rater son entrée dans l'histoire positive au niveau universel. En 1990, il était apparu sur la scène en Côte d'Ivoire comme quelqu'un qui était porteur d'idées nouvelles de liberté. Mais aujourd'hui, nous devons changer de lunette pour le regarder et savoir qu'il est un dictateur et qu'il veut mettre en place un régime fasciste.

Avec tout ce qui prévaut actuellement, à quoi doivent s'attendre les Ivoiriens aujourd'hui ?
Il faut que nos militants, les Ivoiriens et tous les observateurs comprennent que la lutte se mène à différents paliers. Nous avons bien mené le combat jusqu'ici grâce à la tactique adoptée, tout a été clairement défini. Parce que, nous avons remarqué qu'à l'occasion des troubles à la suite d'évènements, on ne désigne pas clairement le vainqueur ni le fauteur de trouble. Mais grâce à notre tactique, nous savons clairement qui est le vainqueur des élections en Côte d'Ivoire et qui est le fautif et qui fait entrave à la démocratie. J'en profite pour saluer notre direction et notre candidat et dire à l'ensemble des militants du RHDP qu'il faut soutenir la vision de notre direction. Après l'immense travail abattu au plan diplomatique par la direction, il revient aux militants de se saisir de ce dossier et de faire en sorte que par leur mobilisation constante sur le terrain, M. Gbagbo comprenne qu'il n'est plus le président de ce pays et qu'il doit partir.

Quelles sont les dispositions que vous avez arrêtées pour véhiculer les informations relatives aux activités du gouvernement du premier ministre Soro, avec la main mise sur les médias d'Etat et la fermeture des chaînes étrangères par le gouvernement de Gbagbo ?
Heureusement que la presse libre existe. Elle rend compte chaque jour de tout ce qui se passe au niveau des activités du gouvernement légitime et légal. Je voudrais toutefois, au lieu de subir l'information donnée par la RTI et les média d'Etat, les Ivoiriens en tirent eux-mêmes les leçons. Ils doivent savoir ce que c'est qu'un pouvoir démocratique et distinguer quelqu'un qui veut s'accrocher au pouvoir et la propagande nocive telle que celle qui est faite par le FPI. Cela nous permettra de mieux engager le combat pour la consolidation de la démocratie. Que les Ivoiriens tirent la leçon que ce que Laurent Gbagbo et ses partisans sont en train de faire est un mauvais exemple à ne pas faire ni suivre. Il ne faut donc pas qu'ils paniquent. Qu'ils sachent que nous sommes en train de travailler et que bientôt toute la Côte d'Ivoire sera libérée y compris le FPI. Nous demandons donc à nos militants et aux Ivoiriens de rester mobilisés et de savoir qu'il y a un président élu par la volonté du peuple de Côte d'Ivoire et que ce pouvoir va effectivement s'exercer en Côte d'Ivoire. Nous n'allons jamais accepter qu'un président braqueur vienne s'installer. Nous allons nous battre pour que le pouvoir légitime s'exerce et qu'à partir de ces élections, la démocratie soit une réalité en Côte d'Ivoire. Je voudrais inviter les militants du FPI à faire eux-mêmes leur autocritique en comparant les discours de Laurent Gbagbo depuis l'opposition en 1990 et ceux d'aujourd'hui. Ils verront que Laurent Gbagbo a changé. Ils se rendront compte que ses promesses faites hier n’ont pas été respectées. On ne peut pas comprendre que parce qu'on veuille arriver au pouvoir, on élimine jusqu'à 9 départements. Ce n'est pas le rôle du Conseil constitutionnel. Les règles sont claires sur cette question. Lorsque les élections ne sont pas crédibles comme cela a été dit, ce n'est pas au Conseil constitutionnel de proclamer quelqu'un élu. Donc M. Yao Paul N'dré s'est fourvoyé.

Est-ce que vous pensez que la patience du peuple a une limite ?
Bien sûr, toute patience a une limite. Nous sommes dans une démarche tactique dont la stratégie est connue, c'est le départ de Laurent Gbagbo. Nous demandons à nos militants d'être patients parce qu'il ne s'agit pas d'aller dans la rue ou de mener des actions sans lendemain. Il s'agit effectivement de faire comprendre à Laurent Gbagbo qu'il est dans le faux et à tous ceux qui sont dans ce gouvernement et qui viennent jouir de ce pouvoir que leur personne est plus petite que le peuple de la Côte d'Ivoire. Qu'ils se ressaisissent et qu'ils rentrent dans l'histoire de la Côte d'Ivoire.

Est-ce que l'impatience des militants du RHDP ne va pas occasionner une volte-face à la décision du RHDP ?
La population ivoirienne est intellectuelle parce qu'être intellectuel est différent d'être lettré. Ils n'ont pas certainement fait l'école occidentale mais ce sont des gens qui savent apprécier les situations. Mais, je peux vous dire qu'à partir de ce jour, le RHDP va effectivement faire en sorte que le pouvoir légitime s'exerce et nous, en tant que jeunes, allons être le moteur de ce combat.

Que dites-vous à vos militants sur le fait que le président sortant doit partir ?
Dans les jours à venir, nous allons dérouler nos programmes d'activité. Mais, pour l'heure, vous savez qu'il faut faire en sorte que tout se passe le plus simplement possible, sans violence c'est notre volonté. Parce que nous pensons qu'on a un pays à construire et ce pays doit se construire avec toutes ses énergies. C'est pourquoi, nous demandons à Laurent Gbagbo de se ressaisir. Il ne peut pas, dans un contexte tel que celui-ci où on parle de réconciliation nationale, exclure 9 départements. Cela n'est pas possible et lui-même le sait. On ne peut dire tout le temps qu'on est le fils des élections et renier les élections. Pour moi, la démarche de Laurent Gbagbo n'est pas nouvelle. En 2000, il n'a pas suivi les règles parce que lorsqu'il s'est senti floué par le général Robert Guéï, il devait attendre que la Cei proclame les résultats. Et non se proclamer président et ensuite demander au président de la Cei de faire le décompte des voix après que celui-ci le déclare encore président. Il aurait dû attendre.

Croyez-vous que Laurent Gbagbo peut quitter le pouvoir sans la violence ?
On ne peut pas être condamné par toute la communauté internationale et croire qu'on est légitime. On oublie que depuis 2005, c'est l'Onu qui prorogeait le mandat de Laurent Gbagbo. A ce moment, on n'a pas trouvé que l'ONU n'avait pas le droit de le faire. Il ne faudrait pas qu'ils aient la mémoire sélective. Il y a eu des accords et ces accords nous ont dit que les élections, dans leur ensemble, après que la Cei, le Conseil Constitutionnel se sont prononcés, les élections sont certifiés par l'ONU. On ne peut pas signer les accords et puis ne pas les reconnaître quand ça ne nous arrange pas. Nous demandons à tous nos militants et sympathisants de se mobiliser car l'heure de la délivrance va bientôt sonner.
Entretien réalisé par Paul Koffi
Diarrassouba Sory
et François Bécanthy

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