L’ex-chef d’Etat, Laurent Gbagbo veut discuter. C’est la principale information qu’il a livrée le jeudi 9 décembre, à l’issu d’une rencontre avec le peuple Atchan (sic) du district d’Abidjan. « Asseyons-nous et discutons. S’il y’a un problème, on va s’asseoir et discuter. On finira par discuter, les hommes ne discutent jamais quand l’affaire est trop chaude. Ils attendent que ça soit froid avant de discuter. Ça sera froid et l’on discutera », déclarait-il. Cet appel de Laurent Gbagbo étonne plus d’un Ivoirien. Car, pour discuter, il faut d’abord reconnaître que ceux qui sont en face sont des hommes. Mais, l’on a encore en mémoire le slogan de campagne du candidat LMP. « Y’a rien en face, c’est maïs », ne cessaient de dire ses partisans. Alors, comment peut-on vouloir discuter avec des épis de maïs ? En plus de ce mépris vis-à-vis du RHDP, les Ivoiriens se souviennent également de l’attitude arrogante et hautaine du président sortant lors de la campagne du second tour de l’élection présidentielle. Dan un discours nationaliste à relent xénophobe, il a voulu faire passer Alassane Ouattara pour quelqu’un de déconnecté de la réalité ivoirienne, ne pesant pas une feuille de paille, qu’il allait battre avec un score soviétique. Malheureusement pour lui et heureusement pour la Côte d’Ivoire, les Ivoiriens ont choisi ADO. Cependant, refusant le verdict des urnes, l’homme s’accroche au pourvoir. Mais face à la pression internationale, et isolé dans son palais, il veut discuter. De quoi veut-il discuter ? Quelles en sont les conditions ? Il ne le dit pas. Pour les Ivoiriens, il n’y a pas de débat à ce niveau, Gbagbo veut discuter des conditions de son départ. Pour le RHDP également, les choses sont claires : Gbagbo a perdu et il doit partir. La victoire d’ADO est incontestable. Mais comme l’homme est abonné à la violence, certainement que les enfants d’Houphouët, pour préserver la paix, vont discuter avec lui des conditions de son départ.
Dao Maïmouna
Dao Maïmouna