Dans cette interview, l’agriculteur conseille à l’ancien chef de l’Etat de retrouver la voie de la sagesse et se retirer dans la dignité
Dans cette interview, l’agriculteur conseille à l’ancien chef de l’Etat de retrouver la voie de la sagesse et se retirer dans la dignité.
LP : Monsieur le président Boua Bonzou, vous conduisiez les planteurs au niveau du RDR pour l’élection du président Alassane Dramane Ouattara, aujourd’hui il est élu et on se rend compte qu’ il y a des difficultés. En tant que responsable du monde paysan, quelle est votre réaction ?
BB : Mon premier mot au monde paysan, c’est de lui dire merci de m’avoir compris, parce que j’avais promis au Président Alassane que je ferais tout pour qu’il ait entre 60 et 70% de l’électorat du monde paysan et je crois que lorsqu’on fait les statistiques au niveau de toutes les zones de Cote d’Ivoire sauf les régions de l’ouest qui ont été empêchées de voter, nous sommes à près de 67%. Donc, c’est une satisfaction. Quant à l’élection du président Alassane, il faut dire que ce n’est pas le RDR seul qui l’a voté, même si c’était le cas au premier tour. C’est le RHDP qui, comme un seul homme, l’a voté pour le porter à la magistrature suprême. Ce qui se passe en ce moment dans le camp de Gbagbo, j’appelle cela du folklore. Aujourd’hui, je reçois plus de 500 coups de fil, et on m’interpelle en me demandant ce qu’on fait. Je dit toujours d’attendre le mot d’ordre qui vient de la direction du RHDP, d’autres sont impatients. Pour le cacao, on nous a donné un prix au départ, ce qui n’est pas respecté. Quand bien même le prix a augmenté en Europe nous nous retrouvons entre 800 et 850 Fcfa et cela n’arrange personne. Vous savez, au niveau du RHDP, nous sommes pacifiques, on nous provoque mais nous sommes très pacifiques. Ce matin même (ndlr : jeudi 08 novembre), la porte-parole principale a eu à dire à tout le monde de rester calme, de ne pas céder aux provocations et moi je ne fais que le répéter à tous mes frères paysans.
LP : Aujourd’hui, il y a des nominations qui se font, vous venez de conduire le monde paysan pour l’élection du Président Alassane Ouattara. Est-ce que, à ce niveau, il ne serait pas bon qu’une responsabilité vous soit attribuée pour mener à bien ce combat ?
BB : Il faut dire une chose, le jour de notre nomination, nous étions neuf vers la fin du combat, il y a en un qui a déserté, mais lorsqu’on nous nommait, le Président n’a pas signé un papier pour dire que s’il était élu il nommerait Boa Bonzou à la tête de la filière. Ceux qui travaillaient déjà au RDR avaient leurs postes. Donc je demande au monde paysan qui l’a voté par ma voix de rester calme, parce qu’un poste n’est pas une fin en soit. Le Président Alassane Ouattara nous a simplement dit que nous sommes ses porte-parole. S’il nous convoque et nous dit qu’il n’a plus besoin de nous, nous nous retirons.
LP : Récemment, il vient de nommer Madame Massandjé au poste de Présidente de la filière café cacao, quelle est votre impression ?
BB : C’est une satisfaction morale qui m’anime, je demande simplement que cette personne nommée prenne attache avec les vrais producteurs et qu’ils puissent la conseiller, lui montrer comment il faut s’y prendre avec le monde paysan et leur faire des propositions qui seront présentées au Président pour les appliquer. je voulais d’abord la féliciter et lui dire que nous qui avons été porte-parole, nous qui avons été sur le terrain au risque de notre vie avons reçu une bible (ndlr : le programme d’ADO pour les paysans) qui est notre fil conducteur et nos pairs ont compris le sens, c'est-à-dire que nous gardons cette bible le moment venu si dans 1,2,3 voire 5 ans le Président Alassane Ouattara n’exécute pas ce qu’il nous a dit de transmettre au monde paysan ce ne serait pas de notre faute.
LP : Vous êtes du monde paysan, aujourd’hui on constate l’augmentation des prix des denrées alimentaires que préconisez-vous pour régler cette situation ?
BB : Cela fait partie de l’un des points de notre bible, le Président dit qu’il va lutter contre la vie chère, mais vu la situation dans laquelle il se trouve, il ne peut rien décider. Tout le monde observe, chaque chose a une fin, moi je serais le Président Gbagbo que tout le monde a aimé pendant dix ans, je me retirais et je méditais sur ce qui n’a pas marché. Et puis, qui dit que dans 5 ans il ne peut pas être Président ? On a vu des Présidents qui sont revenus après leur défaite, mais ils on changé de langage et de comportement. Quand tu vois aujourd’hui le vote du monde paysan, on voit que son échec est parti de là, parce que nous avons fait l’effort de faire la parafiscalité, cet effort n’a pas servi à notre cause. Ce que nous gagnons après le prix résiduel, nous l’utilisons tout juste pour entretenir nos familles, nos plantations, parce que si l’on vous donne une boîte de produits phytosanitaires et que vous avez prêt de 30 hectares, à quoi cela peut-il servir ?
LP : Monsieur Boa Bonzou on est surpris de ce que vous dites, parce qu’aujourd’hui, Abengourou fait partie d’une zone productrice de café cacao et vu ces résultats trompeurs, comment vous expliquer cela ?
BB : Je ne sais pas si vous vous souvenez du mot « C’est maïs, il n’y a rien en face ». Nous étions les poulets et les pintades et lorsqu’on versait le maïs on prenait mais je les interpelle pour leur dire que le maïs est fini, le poulet quand il se lève le matin il picore jusqu’au soir donc on attend encore du maïs donc Abengourou doit comprendre cela c’est pour cela que je disais que le jour du face à face, le Président Gbagbo a dit qu’il accepterait le résultat des urnes. Je pense simplement que ce Monsieur est pris en otage par les hommes du FPI.
LP : Que pensez-vous quand on dit que des planteurs sont allés voir le Président ?
BB : Il faut comprendre une chose, nous avons eu le Président Houphouët qui a eu sa gestion, après le président Bédié, ensuite la transition avec Guéi et nous avons pendant dix la gestion du président Gbagbo avec trois mois de guerre sur dix ans, ce qui a créé la pagaille dans toutes les structures, moi je veux interpeller les gens, Alassane Ouattara le candidat du RHDP aujourd’hui élu est un intellectuel et ceux qui l’entourent le savent. j’ai côtoyé ce Monsieur, je ne suis pas économiste mais ceux qui disent qu’il rêve ont tort parce que un économiste qui a commencé à travailler depuis 25 ans, on ne peut pas dire qu’il rêve débout. Il prône l’accouchement gratuit, il nous a assuré de l’assurance et la gratuité de l’inscription du CP1 jusqu’en 3ème. Je voulais dire aux agitateurs qui sont à Abidjan que la récréation est terminée. Nous sommes en train de nous organiser mes deux vice-présidents et moi depuis l’annonce des résultats pour contacter tous les paysans qui ont entendu notre voix pour aller dire bonjour au Président Ouattara
AD
Dans cette interview, l’agriculteur conseille à l’ancien chef de l’Etat de retrouver la voie de la sagesse et se retirer dans la dignité.
LP : Monsieur le président Boua Bonzou, vous conduisiez les planteurs au niveau du RDR pour l’élection du président Alassane Dramane Ouattara, aujourd’hui il est élu et on se rend compte qu’ il y a des difficultés. En tant que responsable du monde paysan, quelle est votre réaction ?
BB : Mon premier mot au monde paysan, c’est de lui dire merci de m’avoir compris, parce que j’avais promis au Président Alassane que je ferais tout pour qu’il ait entre 60 et 70% de l’électorat du monde paysan et je crois que lorsqu’on fait les statistiques au niveau de toutes les zones de Cote d’Ivoire sauf les régions de l’ouest qui ont été empêchées de voter, nous sommes à près de 67%. Donc, c’est une satisfaction. Quant à l’élection du président Alassane, il faut dire que ce n’est pas le RDR seul qui l’a voté, même si c’était le cas au premier tour. C’est le RHDP qui, comme un seul homme, l’a voté pour le porter à la magistrature suprême. Ce qui se passe en ce moment dans le camp de Gbagbo, j’appelle cela du folklore. Aujourd’hui, je reçois plus de 500 coups de fil, et on m’interpelle en me demandant ce qu’on fait. Je dit toujours d’attendre le mot d’ordre qui vient de la direction du RHDP, d’autres sont impatients. Pour le cacao, on nous a donné un prix au départ, ce qui n’est pas respecté. Quand bien même le prix a augmenté en Europe nous nous retrouvons entre 800 et 850 Fcfa et cela n’arrange personne. Vous savez, au niveau du RHDP, nous sommes pacifiques, on nous provoque mais nous sommes très pacifiques. Ce matin même (ndlr : jeudi 08 novembre), la porte-parole principale a eu à dire à tout le monde de rester calme, de ne pas céder aux provocations et moi je ne fais que le répéter à tous mes frères paysans.
LP : Aujourd’hui, il y a des nominations qui se font, vous venez de conduire le monde paysan pour l’élection du Président Alassane Ouattara. Est-ce que, à ce niveau, il ne serait pas bon qu’une responsabilité vous soit attribuée pour mener à bien ce combat ?
BB : Il faut dire une chose, le jour de notre nomination, nous étions neuf vers la fin du combat, il y a en un qui a déserté, mais lorsqu’on nous nommait, le Président n’a pas signé un papier pour dire que s’il était élu il nommerait Boa Bonzou à la tête de la filière. Ceux qui travaillaient déjà au RDR avaient leurs postes. Donc je demande au monde paysan qui l’a voté par ma voix de rester calme, parce qu’un poste n’est pas une fin en soit. Le Président Alassane Ouattara nous a simplement dit que nous sommes ses porte-parole. S’il nous convoque et nous dit qu’il n’a plus besoin de nous, nous nous retirons.
LP : Récemment, il vient de nommer Madame Massandjé au poste de Présidente de la filière café cacao, quelle est votre impression ?
BB : C’est une satisfaction morale qui m’anime, je demande simplement que cette personne nommée prenne attache avec les vrais producteurs et qu’ils puissent la conseiller, lui montrer comment il faut s’y prendre avec le monde paysan et leur faire des propositions qui seront présentées au Président pour les appliquer. je voulais d’abord la féliciter et lui dire que nous qui avons été porte-parole, nous qui avons été sur le terrain au risque de notre vie avons reçu une bible (ndlr : le programme d’ADO pour les paysans) qui est notre fil conducteur et nos pairs ont compris le sens, c'est-à-dire que nous gardons cette bible le moment venu si dans 1,2,3 voire 5 ans le Président Alassane Ouattara n’exécute pas ce qu’il nous a dit de transmettre au monde paysan ce ne serait pas de notre faute.
LP : Vous êtes du monde paysan, aujourd’hui on constate l’augmentation des prix des denrées alimentaires que préconisez-vous pour régler cette situation ?
BB : Cela fait partie de l’un des points de notre bible, le Président dit qu’il va lutter contre la vie chère, mais vu la situation dans laquelle il se trouve, il ne peut rien décider. Tout le monde observe, chaque chose a une fin, moi je serais le Président Gbagbo que tout le monde a aimé pendant dix ans, je me retirais et je méditais sur ce qui n’a pas marché. Et puis, qui dit que dans 5 ans il ne peut pas être Président ? On a vu des Présidents qui sont revenus après leur défaite, mais ils on changé de langage et de comportement. Quand tu vois aujourd’hui le vote du monde paysan, on voit que son échec est parti de là, parce que nous avons fait l’effort de faire la parafiscalité, cet effort n’a pas servi à notre cause. Ce que nous gagnons après le prix résiduel, nous l’utilisons tout juste pour entretenir nos familles, nos plantations, parce que si l’on vous donne une boîte de produits phytosanitaires et que vous avez prêt de 30 hectares, à quoi cela peut-il servir ?
LP : Monsieur Boa Bonzou on est surpris de ce que vous dites, parce qu’aujourd’hui, Abengourou fait partie d’une zone productrice de café cacao et vu ces résultats trompeurs, comment vous expliquer cela ?
BB : Je ne sais pas si vous vous souvenez du mot « C’est maïs, il n’y a rien en face ». Nous étions les poulets et les pintades et lorsqu’on versait le maïs on prenait mais je les interpelle pour leur dire que le maïs est fini, le poulet quand il se lève le matin il picore jusqu’au soir donc on attend encore du maïs donc Abengourou doit comprendre cela c’est pour cela que je disais que le jour du face à face, le Président Gbagbo a dit qu’il accepterait le résultat des urnes. Je pense simplement que ce Monsieur est pris en otage par les hommes du FPI.
LP : Que pensez-vous quand on dit que des planteurs sont allés voir le Président ?
BB : Il faut comprendre une chose, nous avons eu le Président Houphouët qui a eu sa gestion, après le président Bédié, ensuite la transition avec Guéi et nous avons pendant dix la gestion du président Gbagbo avec trois mois de guerre sur dix ans, ce qui a créé la pagaille dans toutes les structures, moi je veux interpeller les gens, Alassane Ouattara le candidat du RHDP aujourd’hui élu est un intellectuel et ceux qui l’entourent le savent. j’ai côtoyé ce Monsieur, je ne suis pas économiste mais ceux qui disent qu’il rêve ont tort parce que un économiste qui a commencé à travailler depuis 25 ans, on ne peut pas dire qu’il rêve débout. Il prône l’accouchement gratuit, il nous a assuré de l’assurance et la gratuité de l’inscription du CP1 jusqu’en 3ème. Je voulais dire aux agitateurs qui sont à Abidjan que la récréation est terminée. Nous sommes en train de nous organiser mes deux vice-présidents et moi depuis l’annonce des résultats pour contacter tous les paysans qui ont entendu notre voix pour aller dire bonjour au Président Ouattara
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