L’Abbé Norbert dit ne pas être content du journal "Le Mandat". Le lendemain de la publication de notre article faisant rapport de son invitation aux Ivoiriens à marcher sur l’Onuci. L’homme de Dieu nous a joints pour crier sa colère et nous menacer de faire boycotter notre quotidien par les fidèles chrétiens catholiques. Il nous reproche d’avoir écrit notre article au conditionnel. Une mesure de prudence bien souvent observée dans les rédactions. Il reconnait que l’information est juste mais que nous devrions aller à la source. Nous lui avons dépêché un journaliste. A l’arrivée, il venait de terminer une conférence de presse pour étayer son appel à la population. Une marche et un rassemblement devant l’Onuci ; un changement de lieu pour la ramener à la place de la République et finalement un report à une date ultérieure. Monsieur l’Abbé nous soupçonne de le livrer à la vindicte populaire en ce sens que dans le même numéro, nous mentionnions que des pasteurs sont menacés de mort. Nous n’avons pas du tout une telle intention. Mais là où nous n’approuvons pas l’appel de l’homme de Dieu, c’est d’abord son refus de dire la vérité. Monsieur l’Abbé qui dit être leader d’opinion, peut-il ignorer l’opinion de la majorité des Ivoiriens qui ont congédié M Laurent Gbagbo en votant son adversaire par 54% le 28 novembre ? Et que reproche l’Abbé à l’Onuci que la galaxie Lmp accuse de s’être mise au devant de nos problèmes. Pourquoi ce t’appel à se rassembler devant l’Onuci au moment où Charles Blé Goudé déclare "la Force Licorne nous connaît, c’est l’Onuci qui ne nous connaît pas encore". Comme si ce n’était pas cette institution qui s’est mise derrière ou devant depuis le déclenchement de notre crise. Monsieur l’Abbé est certainement un bon prêtre, mais qu’il reste dans sa paroisse où il peut faire des prêches bien orientés politiquement comme ce fut le cas le dimanche 5 décembre, quand il a injurié copieusement des personnalités de ce pays. Monsieur l’Abbé dit qu’il peut faire boycotter notre journal. C’est sa volonté et je n’ose pas la commenter. Mais nous précisons, s’il en était besoin que nous respectons toute personne qui prétend parler au nom de Dieu quand il parle de Dieu. S’il parle de ce que nous savons tous, nous refuserons le moutonnage et nous réagirons. Ci-dessous l’entretien qu’il a accordé à notre reporter.
Laurent Kouakou
Laurent Kouakou